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Eclaircie après la pluie -
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8 février 2011

Cranach et Dürer : même époque, thémes différents

L'allemand de la renaissance Lucas Cranach (1472-1553)

A la Renaissance, le thème des trois grâces est à nouveau traité....par le grand Raphaël.....à la manière antique et par Cranach l'Ancien qui propose une version des Trois Grâces christianisées incarnant les valeurs de charité, de fidélité et d'amitié.(Donc une allégorie et une représentation d'une scène mythologique).

AutoportraitLucas Cranach l’Ancien Autoportrait 1531 huile sur panneau de hêtre, 45,4 x 35,6 cm Burgen, Schlösser Altertümer

Autoportrait de Cranach l'ancien                 " Autoportrait" de 1531

Cranach l'ancien (1472-1553) est exposé à Paris et (au musée du Luxembourg).
Le Louvre lance une souscription auprès du grand public pour acheter l'œuvre, "Les trois grâces", de dimension modeste mais cependant déclaré trésor national. Son propriétaire privé veut s'en débarrasser et ce tableau ne doit pas partir à l'étranger.

En à peine un mois cinq mille personnes répondirent à l'appel et firent don de 1 million d'euros pour l'achat de cette toile, valant au total 4 millions).

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Lucas Cranach, "Les Trois Grâces" (1531)    -   Les "Trois Grâces" de Raphaël (1505)

"Ce tableau, demeuré au sein de collections privées depuis sa création en 1531, est mis en vente par son propriétaire actuel", peut-on lire sur le site web ( http://www.troisgraces.fr ) créé spécialement pour l'opération.

Les Trois Grâces, tableau de petite taille, montre trois jeunes femmes nues sur un fond sombre. Il s'agit probablement d'une commande privée jamais dévoilée au public et détenue depuis 1932 par le même propriétaire en France.

L'identité des trois jeunes femmes est elle-aussi elle mystérieuse: "S'agit-il des Trois Grâces comme le suggère le titre du tableau, ou comme certains spécialistes le pensent, d'une représentation allégorique de la Charité, de l'Amitié et de la Fidélité (...) Le trouble est renforcé par les postures étonnantes de chacune des jeunes filles", souligne le site dans sa présentation du tableau.

Le style de ces trois jeunes femmes peintes par Cranach est teinté de maniérisme (déformation des corps) et fait d'abord appel aux traditions gothiques de la représentation du corps : petite poitrine haut placée, bassin large, ventre rond etc.... Mais Cranach perturbe la scène d'inspiration antique en affublant le tableau d'accessoires du XVIe siècle.....comme le chapeau et les colliers.
Télérama n°3187 décrit ces trois grâves de Cranach ( né en 1472 dans la petite ville de kronach, non loin de Bayreuth dont il a tiré son patronyme) : "Hanches étroites, teint de porcelaine et corps longilignes, les beautés juvéniles vêtues d'un tulle transparent posent pour ainsi dire en 3 D (de dos, de face, de profil) sur un fond noir, une représentation holographique avant l'heure.
Lumière et ténèbres, simplicité et ambiguïté, la quintessence de l'art de cet artiste majeur de la Renaissance germanique est concentrée dans le panneau de bois de 24 x 37 cm.".

Les Trois Grâces peintes par Raphaël ou Hespérides tenant leurs pommes sont la récompense offerte au héros vertueux.
Ce petit panneau a été peint par Raphaël pendant sa période florentine soit vers 1505.

Judith avec la tête d'Holopherne de Cranach

Judith avec la tête d'Holopherne vers 1530

Judith est l'une des héroïnes les plus importantes de l'Ancien Testament.
Équivalent féminin de David, cette veuve de Béthulie, ville de Judée, qui vivait retirée depuis la mort de son époux, revêtit ses plus beaux atours pour aller séduire et tuer Holopherne, général de Nabuchodonosor, qui assiégeait avec son armée la cité. Admise une nuit dans la tente du guerrier, elle l'enivra et lui trancha la tête qu'elle ramena à Béthulie grâce à l'aide de sa servante. Les habitants de la ville profitèrent de l'obscurité pour attaquer le campement, et, privés de chef, les soldats d'Holopherne durent se retirer.
Judith devint à la Renaissance le symbole de l'héroïsme féminin.

Ce tableau témoigne de l'habilité de Cranach dans le traitement somptueux du rouge et l'élégance de Judith est une témoignage du maniérisme allemand.

 

Portrait de jeune femme au chapeau rouge, Lucas Cranach l’Ancien Collection particulière - exposition Cranach et son tempsHercule chez Omphale, Lucas Cranach Toulouse, Fondation Bemberg - exposition Cranach et son temps

Portrait de jeune femme au chapeau rouge  (vers 1530)    -   Hercule chez Omphale (1537)

Drapé rouge et maniérisme même jusque dans les scènes mythologiques

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La fontaine de jouvence (1546)

 

 

De tels bains ont existé de tous temps et n'étaient pas réservé aux femmes comme le peint Cranach. Au moyen-age on y venait en masse pour s'amuser, se puréfier... pour guérir...Pour garder sa jeunesse.

Les constructions romaines, arabes et arabo-andalouses faites en carré autour d'une fontaine ou d'un bassin pourraient rappeler la légende ou la fontaine du paradis perdu.

On a attribué des vertus miraculeuses, profanes et religieuses, à de nombreuses sources, dont celle de Lourdes, mais sans rapport avec l'immortalité physique.

De nos jours, certains voient dans la recherche effrénée du jeunisme et dans une partie de la recherche médicale qui cherche à inverser le processus de vieillissement, un écho du mythe de la fontaine de Jouvence.

 

Le martyre de sainte Catherine, Lucas Cranach l’Ancien Budapest, Ráday Library of the Hungarian Reformed church - exposition Cranach et son temps
       Le martyre de Sainte- Catherine par Rubens vers 1615         

Le martyre de Sainte- Catherine par Cranach en 1508

 Avec des couleurs vives et chatoyantes, Cranach confère au martyre de Sainte Catherine un incroyable degré dramatique.

Ce tableau culmine par la représentation du groupe constitué du bourreau, à l’aspect sinistre, et de la belle et jeune princesse d’Alexandrie. Convertie au christianisme, celle-ci devait, sur ordre de l’empereur Maximien, subir le supplice de la roue. Comme l’instrument de torture fut miraculeusement détruit, Maximien a finalement ordonné sa décapitation.
On retrouve en effet dans ce tableau le style impétueux qui caractérise les années viennoises de l’artiste.
Le tableau a été découvert dans les années 1950 dans une église de Budapest et compte parmi les œuvres les plus impressionnantes et les plus admirables de Cranach.
Télérama n°3187, dans un article signé Sophie Cachon, décrit ainsi Sainte Catherine martyrisée : "chair opalescente et robe de velours prune [elle] irradie une présence paisible, tandis que les éléments se déchaînent autour dans une apocalypse explosive.".

Le martyre de Sainte- Catherine par Rubens vers 1615

Le Martyre de sainte Catherine est un exceptionnel tableau d’autel peint vers 1615 par Rubens, installé définitivement à Anvers après son retour de Rome en 1608. 
La scène illustre un épisode de la Légende Dorée de Jacques de Voragine. La jeune fille convertie au christianisme résista à toutes les tentatives pour la détourner de sa foi, échappa miraculeusement au supplice de la roue pour être finalement décapitée. Cette œuvre est inspirée du courant religieux de la Contre-Réforme où les saints sont des intercesseurs entre les fidèles et Dieu. 
Rubens a choisi d’illustrer les ultimes préparatifs avant le supplice. Cette importance accordée à la rhétorique, au commentaire de l’action, est magnifiée par une magistrale mise en page. Les cinq marches sur lesquels s’échelonnent les personnages donnent habilement de la profondeur à la scène.

Encore un voile levé par ce peintre prolifique et pragmatique qui sait combiner des modèles variés de jeunes filles au voile transparent que lui réclame une demande de plus en plus fournie :

 

Allégorie de la justice (1537)

J'ai évoqué les allégories dans la peinture dans un article que vous pouvez relire en cliquant ici.


Albrecht Durer (1471- 1528) peintre graveur

Cranach, est depuis 1505, peintre officiel du prince électeur de Saxe Frédéric le Sage. Ses œuvres religieuses et ses portraits sont déjà si estimés que Frédéric le Sage lui octroie en 1508 des armoiries et qu'il travaille aussi pour l'empereur Maximilien Ier à Nuremberg et aux Pays-Bas. Sa gloire et sa fortune sont donc d'ores et déjà établies quand, en 1509, il se risque à une nouveauté : peindre grandeur nature ou à peu près un nu féminin de face, en n'omettant rien de son anatomie.
Ce nu est celui de Vénus, déesse de l'amour. Un précédent existe, que Cranach peut connaître : en 1507.
Dürer a signé cette même année son diptyque Adam et Eve, deux grands nus de face. Le sexe d'Eve est caché par les feuilles vertes d'une petite branche pudique.

 

 Fichier:Albrecht Dürer 104.jpg

Auto-portrait d'Albrecht Dürer (1500)              -          Le graveur de melancholia (1514)

Fichier:Lucas Cranach d. Ä. 001.jpg

Adam et ève par Dürer...                                                et par Lucas Cranach

La madone est un thème de prédilection de Dürer
et on sent dans le tableau qui illustre ce thème l'influence de son séjour italien à Venise.

Albrecht Dürer, Madonne au chardonneret, 1506

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Albrecht Dürer, Madonne au chardonneret, 1506

 

 

Portrait of the Cranach the Elder Lukas

Portrait de Lucas Cranach par Dürer                               Auto-portrait de Dürer

 

Fichier:PhilippMelanchthon.jpg

   Portrait d'Erasme (1520)                                 Philippe Melanchthon par Cranach l'ancien Il était luthérien comme
Cranach (qui fit aussi le portrait de Luther)

Extrait d'une lettre de Melanchthon : " Je me souviens que le peintre Albrecht Dürer, un homme de grand talent et de grande capacité, m'avait dit que dans sa jeunesse il aimait les peintres aux couleurs vives et qu'il avait procuré une grande joie à un de ses admirateurs par l'harmonie de ses couleurs. Ce n'est que plus tard, déjà âgé, qu'il avait commencé à observer la nature et à tenir compte de ses manifestations propres; il avait compris que c'est précisément dans cette simplicité que résidait l'honneur de l'art. Comme il n'avait pas pu tout à fait l'atteindre, il n'avait plus, disait-il, admiré ses œuvres comme auparavant mais il était souvent déçu lorsqu'il regardait ses tableaux et pensait à leurs faiblesses.".

 

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