Allégories et peinture
Allégories
- Définition en art :
Expression d'une idée abstraite par la représentation d'un être animé, le plus souvent un personnage. Celui-ci peut être complété par des attributs symboliques.
Les allégories ont toujours étaient présentes dans les arts et les différents mythes de nombreux pays.
Parmi ces allégories, on peut citer par exemple :
- L'idée de la mort : représentée par une faucheuse (personnage vêtu de noir et portant une faux).
La mort peut être aussi représentée par des squelettes animés ou par des danses macabres.
Dans ce cas le squelette est chargée de symboles comme ceux des vanités : un sablier par exemple. On a ce type de représentation surtout au moyen-âge où la mort est envahissante avec les épidémies de peste qui occasionnent souvent des hécatombes parmi la population.
On a peur aussi du feux des enfers qui sont promis à ceux qui ont pêché et ceux qui ont offensé dieu.
Bosch a réalisé ce tableau ci-dessous en1490, en s'inspirant d'un livre de prière de l'époque qui raconte le combat de celui qui va mourir, entre le mal et le bien, entre l'impiété et la foi ( les démons tentent cet avare d'accumuler encore plus de richesses dans le coffre au pied de son lit. Un démon lui tend une bourse alors qu'un ange l'exhorte à plus de piété en lui montrant la lumière divine et un crucifix. La mort rode déjà ; elle porte une flèche dirigée contre le mourant . Elle s'en réjouit déjà).
Jérome Bosch "l'avare" (1490) - Hans Baldung "la femme et la mort"(1520)
Dans le folklore occidental moderne, La Mort est généralement représentée comme un squelette portant une robe, une toge, noire avec capuche, éventuellement une grande faux. La Mort est alors connue sous le nom de « La Grande Faucheuse » ou tout simplement « La Faucheuse ». Ce symbole d'origine italienne est très présent durant tout le Moyen-Age et à la Renaissance dans les peintures apocalytptiques et macabres comme celle de Pieter Bruegel l'ancien (Le Triomphe de la Mort). À une époque où la peste noire faisait des ravages, la faucheuse représentant un être terrifiant venu happer les vivants d'un coup de lame. Les allégories de la mort ont été reprise maintes fois dans des œuvres plus récentes, notamment liées à la fantasy, avec la même symbolique qu'à leur origine.
"la mort et la jeune femme" d'Egon Schille en 1915
La mort est ici représenté par un homme habillé de noir. La jeune femme se blottit contre son épaule. Seuls ces bras décharnés par rapport à ses jambes musclées, nous disent qu'elle est en péril.
- L'amour : Cupidon.
Cupidon (ou Amour) est le nom latin d’Éros, le dieu grec de l’Amour. Les mythes donnent un aperçu des joies et des peines des relations romantiques. Éros est mignon et adorable, espiègle et dangereux. Ses flèches communiquent l’amour, mais leur pointe fait aussi naître la douleur. Son domaine est à la fois divin et humain. C’est soit un héraut angélique qui annonce l’amour, soit un casse-pieds. Il a des ailes, symboles des aspects lumineux et spirituels de l’amour mais aussi de l’illusion, et il risque donc les chutes.
L'enlèvement de Psyché par W.Bouguereau (1895)
Cupidon est connu pour être le héros de la légende de Psyché. Selon ce mythe, Psyché est une princesse si belle que les habitants du royaume délaissent le culte de Vénus(la déesse de l'amour) à son profit. Furieuse, la déesse décide de punir la jeune fille et ordonne à Cupidon de lui inspirer une passion pour l'être le plus laid qu'il peut trouver.Mais le jeune dieu s'éprend de la princesse et ne peut accepter ce que sa mère lui demande. Après avoir envoyé un oracle au roi, qui lui demande d'abandonner sa fille sur un rocher isolé, il fait enlever Psyché par la brise de Zéphyr qui l'emporte jusqu'à un palais somptueux, situé dans une vallée inconnue. Il la rejoint tous les soirs, pendant son sommeil, sous une apparence humaine, et lui fait promettre de ne jamais chercher à connaître son apparence. Malheureusement, sur l'injonction de ses sœurs, Psyché cède à la curiosité et éclaire le visage de son mari alors qu'il est endormi. Une goutte d'huile tombée sur son corps le réveille : il se lève et s'envole. Inconsolable, Psyché part à la recherche de son mari et doit surmonter une série d'épreuves imposées par Vénus. A leur issue, Cupidon, qui regrette sa femme, obtient la permission d'emmener Psyché jusqu'au mont Olympe, où elle devient immortelle et mis au monde une fille du nom de "Volupté".
- La République : Marianne; la semeuse sur les timbres représentent une république portée par la campagne. A paris, une statue représente la république. Celle-ci est sur la place du même nom :
- La justice : aveugle (yeux bandés) ou juste (les 2 plateaux d'une balance)
- La guerre : une femme à cheval brandissant un glaive ( Voir tableau du douanier Rousseau).
La Guerre, 1894.
Huile sur toile 114 x 195 cm. © Musée d'Orsay, Paris
La guerre hideuse, apportant la mort par le fer et par le feu, domine du haut de son cheval apocalyptique l’humanité écrasée, réduite à un charnier sanglant dans une nature dévastée. L’allégorie de la Guerre, que l’on désigne aussi sous le nom de la Chevauchée de la Discorde, est facile, certes, même un peu puérile, mais le génie du douanier Rousseau éclate.
- La paix : une colombe prenant son envol.
- L'industrie (électrique) : la fée électricité
- Les saisons : le visage composé de fruits l'Arcimboldo
Chacune des saisons est représentée par un personnage dont le profil est composé de végétaux caractéristiques de la période choisie (Été, Automne....).
A cette époque, les choses originales et étranges étaient recherchées et appréciées par la noblesse. Elles étaient l'objet de collections qui étaient regroupées dans des pièces que l'on appelait "Cabinet de Curiosités".
Aussi pour répondre à ses commanditaires, Arcimboldo a exécuté plusieurs séries de saisons.
- Le printemps :
Le Printemps (Primavera) à la Galerie des Offices de Florence par Sandro Boticelli.
Il s'agit d'un mélange de figures alléhoriques à la fois profanes (renvoyant à la mythologie gréco-romaine) et sacrées (c’est-à-dire religieuses chrétiennes) . La confusion entre Vénus et la Vierge est troublante. Le jardin représenté ici, rappelle le jardin de Vénus que Sandro Bottcelli rapporte à celui des Hespérides, filles d'Atlas qui, accompagnées d'un Dragon gardent les pommes d'or dédiées à la déesse de la beauté. Cependant les orangers fleuris qui semblent se refléter parmi les fleurs qui parsèment le sol nous indiquent que nous sommes au printemps.
- La LIBERTÉ guidant le peuple
par Eugène Delacroix
Eugène DELACROIX (Charenton-Saint-Maurice, 1798 - Paris, 1863)
Le 28 Juillet : La Liberté guidant le peuple
Salon de 1831
© R.M.N./H. Lewandowski
L'insurrection populaire du 27, 28 et 29 juillet 1830 à Paris, ou Les Trois Glorieuses, suscitée par les républicains libéraux contre la violation de la Constitution par le gouvernement de la seconde Restauration, renverse Charles X, dernier roi bourbon de France et met à sa place Louis Philippe, duc d'Orléans.Témoin de l'évènement, Delacroix, y trouve un sujet moderne qu'il traduit méthodiquement en peinture mais avec la même ferveur romantique que pour la Guerre d'Indépendance grecque. |