Maurice Denis, peintre à part, à cheval sur le 19è et le 20è siècle
Né au 19 ème,en 1870 à Granville (Manche) et mort au 20 ème en 1943, donc à l'age de 73 ans, à Paris.
Au lycée Condorcet, dans la 9è arrondissement de Paris il fait la connaissance des futurs peintres, Paul Sérusier, Eduard vuillard, Ker-Xavier Roussel. Denis se forme au Louvre où les œuvres de Fra Angelico déterminent sa vocation de peintre chrétien.
L'annonciation (1430) par Fra Angelico
Il fonde avec Sérusier l'école des peintres Nabis, des post-impressionnistes qui trouvent l'impressionnisme trop académique à son tour. Il en deviendra le théoricien.
Il étudie simultanément à l'Ecole des beaux-artset à l'Académie Julian en 1888mais il quitte rapidement la première, la jugeant trop académique.
Il rencontre cette même année Paul Sérusier qui lui offre un tableau, le Talisman.
Paul Sérusier (1864-1927)Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour
octobre 1888
Huile sur bois, H. 27 ; L. 21 cm Paris, musée d'Orsay
En 1889, il découvre lors de l’exposition universelle la peinture de Paul Gauguindont l’influence sera déterminante pour la suite de son œuvre. Il acquiert d’ailleurs l’une de ses peintures en 1903, l’autoportrait au Christ jaune.
Gauguin a peint ici en1889 la plus grave et véritablement émouvante de ses « effigies ». L’expression de son visage est tendue, réservée, presque fermée, dépourvue de l’émotion qu’il charge derrière lui ses œuvres de transmettre. Ce n’est pas le personnage qu’il met en scène, mais de façon très classique, le peintre devant son œuvre
Maurice Denis développe plusieurs techniques, comme l'illustration d'imposants panneaux peints -
'La Chasse de Saint-Hubert', 1897 - plafonds et fresques murales - 'La Forêt aux jacinthes', 1900 - destinés à décorer des intérieurs, notamment religieux.
Il réalise également des vitraux - 'Le Chemin de la vie', 1895 - illustre des ouvrages - 'Sagesse' de Paul Verlaine, 'Le Voyage d'Urien' d'André Gide - et peint plusieurs toiles - 'Le Dessert au jardin', 'L' Hommage à Cézanne'.
Très impliqué dans le milieu artistique, il intervient dans de nombreuses expositions publiques ou privées et côtoie des personnalités telles Degas, Cézanne, Renoir ou Monet.
Tour à tour simple, décorative et pétrie de références à la tradition classique, la peinture de Maurice Denis est guidée par une importante réflexion théorique.
Le musée des impressionnistes de Giverny (Eure) consacre une exposition à Maurice Denis intitulée : "l'éternel printemps".
j'ai vu cette exposition avec des amis de ce peintre que je connaissais mal, tant il fut personnel et dans l'ombre de ses contemporains. Chef de file du mouvement nabis qui resta confidentiel et qui pourtant annonça l'abstraction.
Il apparait comme un touche à tout faisant de la peinture un simple décor domestiue ou religieux.
L’exposition s’organise en trois sections principales :
l’éveil de la nature au printemps ; le printemps chrétien et le paradis terrestre ; les prémices de l’amour et le printemps de la vie. Elle se propose également de révéler, tout au long du parcours, un aspect peu connu de la production de Maurice Denis : son talent de peintre décorateur, à travers la reconstitution d’importants ensembles décoratifs.
L'éveil des fleurs au printemps
La foi d'un nabi
Deux des plus grands mystères catholiques dominent les oeuvres religieuses de Maurice Denis : l'Annonciation et la Résurrection.
L'Annonciation, comme promesse de famille et de maternité, renvoie directement, chez Denis, à la figure de Marthe, sa femme, sa muse, qu'il ne cesse de représenter. Avec l'annonce de l'Incarnation, le divin se fait humain et c'est sans doute ce qui touche particulièrement "le nabi aux belles icônes". Son art n'est-il pas une forme d'incarnation de sa foi ? Il cherche à témoigner de l'actualité du message évangélique en replaçant des scènes bibliques dans le contexte de son époque.
Mystère catholique, une Annonciation de 1889, est ainsi figurée dans un cadre moderne. L'ange Gabriel y est remplacé par un diacre discrètement auréolé qu'accompagnent deux enfants :
La Grande Guerre correspond à un tournant dans son œuvre.
La Première Guerre mondiale coïncide avec une période charnière dans la vie de l’artiste. C’est le moment où il achète Le Prieuré à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) qui sera sa demeure, et deviendra en 1980 le musée départemental Maurice Denis, internationalement connu pour ses collections et son riche centre de documentation. Cette époque correspond également à la longue maladie de sa première épouse Marthe, sa muse depuis leur rencontre à l’automne 1890, qui mourra le 22 août 1919.
Il introduit l’image de la femme dans des jardins paradisiaques dans lesquels les nuances et la pâleur des tons viennent révéler l’atmosphère rêveuse des lieux.
Il découvre l’Italie, sa patrie de cœur, en compagnie de sa femme et d'Ernest Chausson, chez qui il loge à Fiesole. Il y peint une série de paysages et y fera dix voyages. Son style évolue progressivement, le peintre introduisant un certain modelé ainsi qu’une perspective du décor, retrouvant une tradition classique, dont témoigne, par exemple, Figures dans un paysage de printemps(1897).
À partir de 1898, il aborde le thème des baigneuses au cours de plusieurs séjours à Perros-Guirec en Bretagne où il achète la villa Silencio. En 1906 il voyage avec Ker-Xavier Roussel en Provence et sur la côte, où la lumière des bords de mer lui permet d’exalter les couleurs et de souligner la violence qui émane souvent de ces légendes.
Il réside une grande partie de sa vie à Saint-Germain-en-Laye, utilisant les locaux d’un vieil hôpital appartenant à la paroisse. Il y construit un atelier en 1912 et devient propriétaire des lieux, qu’il renomme Prieuré , à partir de 1914. Son succès est alors international, il est au sommet de son ascension sociale.
Annonciation à Fiesole (1919)
vitaux de la chapelle du prieuré