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Eclaircie après la pluie -
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24 août 2009

Un tabou contemporain

Aujourd'hui, on ne parle pas de la maladie.
"Comment ça va ?" il ne faut jamais répondre : "ça va mal aujourd'hui", mais "ça va super-bien". Il faut toujours se montrer en forme, performant, productif, pouvoir "travailler plus". Sinon, on ne pourra pas faire des heures supplémentaires défiscalisés ou non, on ne pourra pas travailler le dimanche, on ne pourra travailler chez soi, enceint ou plâtré. Être enceinte cela arrive à des ministres et pendant que l'on s'agite pour connaître le père, l'ex.parturiente monte quatre à quatre les marches de l'Élysée pour se rendre au conseil des ministres ( presque son dernier avant son exil à Strasbourg), dans une tenue légère de la maison Dior aprés sa délivrance ( enfin, pouvoir retourner au travail !).
Etre malade, ça arrive même au Président de la république, malgré son médecin personnel attaché à ses basques. Le footing censé lui garantir la forme, une éternelle jeunesse (pour satisfaire sa jeune épousée ?). Le président de la République n'a eu qu'un vague malaise qui ne devrait pas lui apporter de séquelles, même si des amis ont parlé trop vite de crise cardiaque.La Crise économique l'a abattu. Il continuera de se battre pour la France, pour les français avec ses dents, s'il le faut. 
Il a juste besoin d'un peu de repos dans la maison prêtée par belle-maman au Cap-nègre.
Il faut masquer ses failles intimes. Pudeur personnelle ou tabou social ? , comme le souligne la sociologue Hélène Prat "ce qui frappant, c'est que presque toutes nos pudeurs individuelles servent à masquer nos failles. on ne dit pas qu'on est malade, qu'on va voir un psy...pour ne se pas se retrouver dans une position de faiblesse qui s'accorderait mal au monde contemporain. Nous sommes soumis à une injonction de performance, à un idéal social selon lequel il faudrait être bon sur tous les tableaux quoiqu'il arrive..." ;"...on  cache à l'autre une brèche dans laquelle il pourrait s'engouffrer." Le tabou protège, et c'est là sa première fonction.

L'autre pourrait vous virer, c'est aussi sa première fonction, de réaliser des économies sans faire de vagues. L'autre pourrait vous mettre à la retraite d'office. Tout ca, sous couvert d'aider le plus faible, car on ne vire pas dans la fonction publique, on promeut, on fait carrière.  La GRH on connait. Comme les entreprises. On vient même de créer un poste de DRRH au rectorat, depuis  la décentralisation, alors! En réalité la GRH se résume diminuer la  masse salariale des fonctionnaires, réduits à leurs indices. Le fonctionnaire grimpe les échelons d'une échelle jusqu'à la retraite. C'est ce que les sarkozistes appelle "la modernisation de l"ETAT".

Johann Heinrich Fussli - Silence (1799-1801)Johann Heinrich Fussli - Silence (1799-1801)

Pourquoi ce tabou de la maladie, au même titre que ce  qu'on remarque dans toutes les sociétés (comme le meurtre,l'inceste, la pédophilie...). On a peur aussi de ce qu'on ne connaît pas, de ce dont on connaît mal les causes ou les conséquences. Certains proches du malade poseront des questions pour mieux connaître la maladie et comment elle est vécue par le malade, d'autres resteront dans leur silence, leur ignorance bien pratiques. Mais, ça ne se fait pas de questionner le malade . Et si celui-ci avait besoin d'être questionné ? Et s'il avait besoin de silence.

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Commentaires
C
Bravo pour cette reprise, En relisant la ière saison du blog , celle de 2006, je me suis aperçue que j'aimais bien , particulièrement, les papiers sur le vécu: sur le voyage à Rouen, par exemple, le côté tranche de vie...Et l'insertion d'images, de photos, qui se prête bien à ce mode de communication.A la prochaine
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