Les arts plastiques au XIXème siècle et la représentation de la révolution industrielle et des ouvriers
Cette révolution industrielle de la deuxième moitié du 19ème siècle repose beaucoup sur le charbon comme source d'énergie, alors qu'il s'agit de la 2ème révolution industrielle.
Mais l'électricité et le pétrole n'interviendront qu'à la fin du siècle avec le moteur à explosion (mis au point ente 1878 et 1890) et avec la sidérurgie (production d'acier) et n'influenceront les artistes qu'au XX ème siècle.
Les 2 industries de base sont la métallurgie et le textile.
Parmi les thèmes du travail, les travaux des champs restent prédominants (notamment chez les peintres réalistes du 19è). Mais la représentation du monde industriel intégrera les questions sociales qui concernent les ouvriers et les nouveaux capitalistes, banquiers ou capitaines d'industrie.
Ces toiles du 19ème ( œuvres de 1830 à 1905) sont des œuvres déposées au Musée d’Orsay dont voici l'adresse du site officiel pour voir ces œuvres exposées dans ce lieu : http://www.musee-orsay.fr/.
A Paris le musée des Arts et Métiers exposent aussi des œuvres sur ce même thème : http://www.arts-et-metiers.net.
Les impressionnistes n'ont pas peint que des paysages ou des scènes agrestes ou les berges poétiques des cours d'eau, ils ont aussi rendu compte de l'actvité économique des villes embrumées par les fumées des machines,de l'activité de ports , des voies de circulation des fleuves, des chemins de fer.
Ces impressionnistes ont pour nom Pissarro, Renoir, Monet, Degas...
- Pissarro et le port de Dieppe
Pissarro, le port de Dieppe - 1902
Pissarro - Dieppe, Bassin Duquesne, marée basse, soleil, matin - 1902
- Monet, Renoir et Bonnard
Monet - La gare Saint-Lazare - 1877
Monet s’intéresse aux paysages ferroviaires. Il a peint onze vues différentes de cette gare qu'il connait bien puisqu'il partage sa vie entre Argenteuil, Paris et la Normandie.
Le pont du chemin de fer à Argenteuil par Monet entre 1873-74
Monet s'est aussi intéressé à la Seine urbaine. Ce fleuve est une aubaine qui n'a pas échappé à Renoir également, ni à Bonnard, le voisin de Monet près de Vernon qui a peint en 1875, les déchargeurs de charbon (le charbon était transporté sur la Seine jusqu'à Paris)
1875, les déchargeurs de charbon -Monet
La Seine n'est plus le fleuve joyeux des canotages festifs : les cheminées fumantes remplacent les arbres, les silhouettes à contre-jour, fines, maigres, identiques, dépersonnalisées, aux gestes réitérés, ne sont plus que des fourmis esclaves et industrieuses, anonymes et remplaçables à l'infini.
Pierre-Auguste Renoir - Chalands sur la Seine - 1869
Bonnard -"Train et chalands à Vernon"
- Degas : portraits à la bourse
Portraits à la Bourse est aussi connu sous le nom A la Bourse
Terminé vers 1879, cette peinture est interprété comme une représentation antisémite des Juifs dans Paris , en raison notamment des traits exagérés des sujets.En Europe à la fin du 19e siècle, il y avait des craintes d'un complot financier. On pensait que des financiers juifs manipuler les affaires pour leur bénéfice.
En fait, l'antisémitisme de Degas peut avoir été alimentée par la faillite de l'activité bancaire de sa propre famille, laissant Degas avec un certain degré de ressentiment envers la banque et ceux qui la symbolisait.
- Constantin Meunier est un peintre et sculpteur réaliste de la vie ouvrière belge, né en 1831 et décédé en 1905.
D’abord peintre de scènes religieuses, il est profondément marqué par sa visite du Borinage, le bassin minier de la province du Hainaut qu'il peint. En 1890 il réalise la toile "au pays noir" et commence à travailler à un bas relief à la gloire du travail dans l'industrie qui orne un monument qui a été érigé à Bruxelles et que l'on peut encore voir.
L'industrie
Au pays noir - 1890 - par Constantin Meunier
Van Gogh, prédicateur dans cette même région sera fortement impressionné.
L'industrialisation aboutit ici à un paysage infernal, vide de tout être animé et de végétation. Il est consacré entièrement au charbon.
- Fernand Cormon
L'intérieur de cette forge offre une vision optimiste de l'industrie et exalte l’héroïsme du travail. On a plus à faire avec un artiste officiel qui se verra d'ailleurs octoyer des commandes pour l'exposition universelle de 1900.
Fernand-Anne Piestre, dit Fernand Cormon (1845-1924)
La forge 1893
- Lionel Walden (1861-1933)
Les docks de Cardiff, 1894
Cardiff est le grand port charbonnier du Pays de Galles. Paysage fascinant lors d'une nuit pluvieuse et enfumée qui rend le site encore plus déhumanisé (paysage ferroviaire qui rappelle celui de Monet peignant la gare Saint-Lazare)
- Maximilien Luce
Les batteurs de pieux vers 1903 par Maximilien Luce (1858 - 1941)
Ce peintre qui a été exposé à Giverny en 2010 et auquel j'ai consacré un article était un libertaire.
Ici il glorifie le travail ouvrier qui annonce une nouvelle société.
Les 7 hommes qui enfonce à la main avec leur seule force montre que l'union fait leur force.
Certains détail sont plus réalistes comme les pantalons des ouvriers réalisés dans une grosse étoffe. Ils portent une ceinture tantôt rouge. A gauche, les ouvriers se nourrissent sur le tas d'aliments populaires.
Leur torse nu fait apparaître leur force musculaire. Le travail humain est héroïsé.
Ces travailleurs construisent une ville imaginaire, avec les usines au milieu de bâtiments imposants. Le fleuve coule de part en part de cette toile.