Identité nationale
J'avoue que je n'ai jamais pensé à cette question qui fait l'objet aujourd'hui d'un débat lancé par un membre du gouvernement Sarkozy, dont le père a quitté la Hongrie. Lorsque je voyage et qu'à cette occasion, je dois passer des frontières entre Etats, et qu'on me demande qui je suis, j'avoue que je réponds (par commodité ?) que je suis français. Mon interlocuteur semble savoir ce que cela veut dire et me demande souvent si je connais "Paris", ou si je connais Zidane ou Barthès.
Effectivement, je suis né par hasard sur le sol et dans les frontières de la nation française, je relève des lois votées par le parlement français, j'ai une carte d'identité française et je n'ai pas l'intention d'habiter un paradis fiscal pour fuir l'impôt sur le revenu que tout foyer fiscal français doit déclarer.
En fait j'y ai pensé malgré moi, grâce à mon beauf "hollandais" qui a obtenu une carte de séjour (il a des papiers en règle, lui), il paie des impôts en France où il a épousé une française (la soeur de mon épouse) où il travaille, mais où il n'a pas le droit de voter ( sauf aux scrutins locaux et européens parce que ressortissant de la Communauté européenne). Je me suis défini comme un français le jour où il a souhaité rester "hollandais". Quelque soit le choix d'une nouvelle nationalité qu'on peut être amené à faire, coexiste toujours un fort attachement sentimental au pays d'origine, au pays de ses parents.
Alors, j'ai été sommé de me définir aussi, moi qui ne revendiquais aucune appartenance, moi qui revendiquais seulement de ne pas être identique à mon voisin, auquel je ne voulais pas ressembler.
J'ai été tenu de me définir français, puisque mon beau-frère se disait hollandais au moment du choix qu'il était encouragé à faire (peut-être malgré lui)
Puis en réfléchissant à ce qui nous rapproche ( hormis nos conjointes) c'est peut-être que nous sommes européens et en fin de compte très humains.
Eureka ! En écrivant cet article, je n'ai pas succombé au débat tronqué de monsieur Besson ( le traitre, c'est désormais son identité,lui qui avait décrit Sarkozy comme un "néo-conservateur américain à passeport français), au faux débat, qui posé dans d'autres circonstances auraient été intéressant, au moment où monte le chômage et les inégalités. J'ai pris conscience que nous sommes tous deux dans le même bateau (galère-gare aux conséquences de la modification du climat). Je suis un hominidé.
Voir ce qu'en pense le philosophe Michel Onfray sur le site du Nouvel Obs :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/20091028.OBS6110/michel_onfray__le_debat_de_lidentite_nationale_nest_pas.htmlx
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