Un G20 s'est tenu à Toronto Dimanche 27 juin. Voici comment "20 minutes" en rend compte :

"Sortir définitivement de la crise : c'était l'enjeu des deux réunions du G8 et du G20, ce week-end, à Toronto au Canada. Mais ce double sommet n'a pas tenu ses promesses. Au lieu d'aboutir à des solutions communes, il a mis au jour des intérêts économiques très différents aux quatre coins de la planète. Hier soir, les négociations promettaient d'aboutir sur un projet a minima : la division par deux, d'ici à 2013, du déficit public des pays du G20".

Obama à la peine
Au Canada, chaque pays est venu avec son propre agenda. Souvent, les discussions viraient au dialogue de sourds.
Symbole de ce week-end : les déboires de Barack Obama.
Très actif hier et avant-hier, le président américain avait un double objectif :
- persuader la Chine de relever sa monnaie, et
- convaincre l'Europe de renoncer à ses plans de rigueur.
Deux points essentiels pour relancer la production américaine, et lutter contre le fort taux de chômage qui frappe toujours la première économie mondiale.

Peine perdue. La Chine ne veut pas se laisser dicter ses choix économiques. La semaine dernière, le pays a volontairement dévalué le yuan, ce qui a largement facilité ses exportations. Les dirigeants du Vieux Continent, eux, sont déterminés à réduire leurs déficits nationaux, plutôt que de privilégier la consommation.
Cette austérité européenne inquiètent les États-Unis. Mais les nouvelles puissances (Inde, Brésil, Chine) s'en préoccupent aussi. Pour elles, la crise est terminée. Et ce qui leur importe, c'est d'exporter. Cette divergence d'intérêts, le G20 a donc fini par l'admettre, en évoquant dans une lettre commune une reprise mondiale « fragile et inégale ».
La veille, une autre fracture s'était révélée au sommet du G8 :
celle des «anciens» et des «nouveaux».
A Huntsville, les plus riches de la planète ont refusé d'abdiquer devant la montée en puissance des pays émergents. En se retrouvant entre eux un jour plus tôt, ils souhaitaient montrer qu'ils gardaient la main haute sur les domaines du développement, de la paix, de la sécurité et de l'environnement. Affaiblis économiquement, les pays du G8 n'entendent pas passer le pouvoir.

Après l'unification de la culture, on assiste à une certaine égalisation des niveaux de vie à l'échelle mondiale, d'où est né le G20 même si le seul regroupement reconnu par l'ONU, est le Conseil de Sécurité et le G8 qui rassemble les pays les plus riches de la planète, à savoir les USA, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, le Japon, l'Italie, le Canada et la Russie.
Le G20 est un groupe de19 pays, le vingtième étant constitué de l'Union européenne. Ce groupe comprend les pays du G8 auquel est joint les pays dit émergents (Chine, Inde, Brésil)

La liste des 19 pays du G20 est donc la suivante:

Liste des États établie en 2010 par la CIA.

Pays ou organisation	Rang
États-Unis	1
Chine	2
Japon	3
Inde	4
Allemagne	5
Royaume-Uni	6
Russie	7
France	8
Brésil	9
Italie	10
Mexique	11
Corée du Sud	13
Canada	14
Indonésie	15
Turquie	17
Australie	18
Arabie saoudite	22
Argentine	23
Afrique du Sud	25

Il y a donc :

25 % de pays asiatiques (Japon, Chine, Inde, Corée du Sud, Indonésie);
25 % de pays européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Union européenne);
15 % de pays d'Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Mexique);
10 % de pays d'Amérique du Sud (Brésil, Argentine);
5 % de pays africains (Afrique du Sud);
10 % de pays du Moyen-Orient (Turquie, Arabie saoudite);
10 % d'autres pays (Russie, Australie).

Le G20 est davantage un groupe politique que le groupe des 20 premières économies mondiales. Les pays européens devraient théoriquement représenter 40 % et non 25 % des États membres du G20, avec le critère du PIB. En effet, quatre États ne sont pas membres du G20 alors qu'ils font partie des 20 premiers PIB de la planète:

L'Espagne, 9e économie mondiale;
Les Pays Bas, 16e;
La Suisse 19e
La Belgique 20e;

Dans les pays du G20, on retrouve les membres G8 ainsi que dix pays à économies émergentes (La Russie, membre du G8, est parfois considérée comme une économie émergente), l'Australie et la Corée du Sud. L'Espagne, et à un degré moindre les Pays-Bas, la Pologne, la Belgique, la Suède et la Suisse n'ont pas été retenues bien que leur PIB fassent partie des 20 premiers du monde. Les principaux pays émergents non retenus aux PIB moyens sont l'Iran, la Thaïlande, la Colombie, le Venezuela, les Émirats-Arabes-Unis et la Malaisie.

Des pays émergent sur le plan économique comme les Bric (Brésil, Inde, Chine) tandis que les plus riches touchés par la crise, connaissent une croissance moindre. L'OCDE a parlé de "basculement historique". Mais une inégalité immense entre les pays règne encore aujourd'hui.
Une convergence (véritable réduction des inégalités) entre les pays se fera mais compte tenu de la contrainte écologique cette convergence se fera à un niveau en deçà de la consommation des pays actuellement riches.
La surconsommation des pays riches n'a pu être possible qu'au prix d'un endettement important, freiné par la spéculation des marchés financiers qui se sont attaqués tour à tour aux pays d'Europe qui ont enfin pris conscience de leur fragilité économique en se lançant dans des politiques budgéraires qui doivent réduire les déficits. Les pays riches ont vécu au-dessus de leurs moyens qu'au prix d'un endettement démesuré.
Mais l'environnement semble toujours oublié. Européens et américains ne veulent réduire leur consommation (leur standard de vie). Ils appliquent des politiques traditionnelles de rigueur qui touchent les plus pauvres et épargnent les plus riches à l'intérieur des pays industrialisés et prônent une croissance économique sans tirer les leçons des difficultés actuelles. Au diable l'environnement, la moralisation du capitalisme, vive la flexibilité du marché du travail, même si les licenciements sont aveugles et touchent des travailleurs fatigués dont on veut augmenter l'âge légal de départ en retraite.

Voici une représentation du monde selon l'importance des réserves de pétrole de chaque pays. Les pays du Moyen Orient représentent à eux seuls plus de 60% des réserves mondiales!

Pourtant l'environnement se rappelle régulièrement à nous, sous forme de catastrophes naturelles (inondations, tremblement de terre, éruption volcanique )et de catastrophes dues à l'intervention de l'homme obligé d'aller chercher le pétrole plus loin en mer en prenant les risques que l'on sait (voir les plateformes BP en mer des Caraïbes).

Pour "satisfaire les marchés" et calmer la spéculation contre l'euro la plupart des pays européens ont adoptés des politiques de réduction des déficits. La Franc nie avoir adopté une politique de rigueur, selon son ministre du budget car elle n'augmenterait pas sa pression fiscale sur les Français en demandant aux différents ministères de "raboter les niches fiscales".
Ce rabotage aura bien pour effet sur ceux qui n'en bénéficieront plus d'augmenter l'impôt payé par eux.
Parmi les niches fiscales qui seront rabotées, figureraient les intérêts d'emprunt sur l'habitation principale ainsi que le crédit d'impôt prévu sur les investissements du développement durable.
En tout état de cause les politiques de rigueur viseront à diminuer la protection sociale, le nombre des fonctionnaires et à augmenter les prélèvements obligatoires des pays riches...
Ce que craignent la plupart des économistes est que la croissance des pays d'Europe et celle des Etats-Unis ne repartent pas au moins pendant dix ans, n'étant plus stimulée. Les banques ont certes reconstituées leurs marges et s'apprêtent à verser des bonus. Les banques ont regagnées suffisamment d'argent pour financer l'économie mais elles préfèrent spéculer, pour gagner de l'argent à court terme sur les marchés financiers et boursiers. Les institutions internationales comme le FMI sont incapables d'aider les pays en difficultés aux dires du Prix Nobel d'économie 2001, Joseph Stigliz, dans son ouvrage "La Grande désillusion" où il critique aussi la mondialisation qui ne marche pas pour les pauvres? il argue que le modèle mondial tiré par les américains achetant des biens aux ateliers que constituent la Chine et le Japon, est révolu..
Avec sa société de la Connaissance, l'Europe n'avait pas conceptualisé autre chose : "à nous , la matière grise (la recherche, la conception des biens, le marketing, la production des biens complexes comme les machines outils que fabriquent l'Allemagne) à vous les produits de bases.
Mais peu à peu les pays émergents les plus influents (tels les membres du G20) ne veulent pas en rester à faire des produits de base, d'ailleurs leur classe ouvrière commencent à se constituer et ils sont concurrencés par d'autres pays émergents plus récents qu'eux.
Le Brésil veut bien nos Rafales, à condition d'en fabriquer une partie sur je sol brésilien idem pour d'autres produits où le transfert de technologie est exigé. Nous obtempérons, mais jusqu'à quand ? Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'industrie dans les pays riches et que nous soyons appelés comme ouvriers payés et protégés selon les mêmes conditions que les locaux.
Combien d'ouvriers Français licenciés de l'industrie automobile mondialisée se sont vu proposer des emplois sous-payés par rapport à ce qu'ils gagnaient, dans des pays exotiques et pas chers, émergents, et voulant une part du gâteau mondial qui risque d'atteindre ses limites (montrées à Copenhague par les Cassandre du GIEC qui prêchaient dans le désert) , même si des apprentis sorciers nous promettent des lendemains prométhéens.

La crise n'est pas finie

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