Matisse en double

La première "paire" de Matisse  : une nature morte aux oranges.

Nature morte aux oranges (II)-1899                         NATURE MORTE AVEC UNE ORANGE 1899

Matisse fit des paires mais aussi des séries que l'on peut admirées au centre Pompidou qui lui consacre une exposition du 7 mars 2012 au 18 juin 2012, dont le commissaire est Cécile Debray (elle est conservatrice au musée d'art moderne).
L’œuvre de Matisse se prête à cette façon de l'aborder. Les natures mortes sont essentiellement des peinture répétitives : elles montrent des fleurs, des fruits, ...posés sur un meuble, mais elles permettent à l'artiste d'explorer sa manière de peindre à travers des variations de cadre, de dessins, de touches, de couleurs...

  VASE AVEC DES fRUITS(1901)                                       Les oignons (1906)

Les processus de création de Marisse ont évolué au cours du temps : vers la simplificationdu dessin, la simplfication des couleurs   et de la perspective tel qu'on le voit dans ces paires, les tableaux sont des esquisses.

Le  luxe I (1907)                                                                              Le Luxe II , 1907-1908;  Museum for Kunst, Copenhague

Une version est en volume, l'autre est en aplat..

Ces 2 toiles figurent parmi les exemples les plus aboutis de la double interprétation d'un même motif

Capucines à la danse I (1912)                        Capucines à la danse II (1912)

Matisse reprend le même sujet et modifie l'espace en accentuant les diagonales et en unifiant les couleurs

• Poissons rouge
  
  
  Au printemps 1914 Matisse revient sur un motif déjà abordé celui des poissons rouges . Il reprend les grandes lignes de son tableau "Intérieur, bocal de poissons rouges" et peint à l'automne un tableau intitulé "Poissons rouges et palette".
  
  
  
  
  La fenêtre n'offre plus aucune vue sur la ville et une bande verticale noire domine la composition

 Et pour presque terminer, les nus bleus, à la fin de son parcours en 51-52-53 :

Matisse a découpé 4 "nu bleu" d'un seul coup de ciseau

 
Nu bleu III (1952)
Papiers gouachés, découpés et collés sur papier blanc

 Autres paires :

- les violons

Intérieur au violon (1917)                                   Le violoniste à la fenêtre (1918).

- Les odalisques (Une odalisque était une esclave vierge, qui pouvait monter jusqu'au statut de concubine ou de femme dans les séails ottomans, mais dont la plupart étaient au service du harem du sultan. Le mot vient du turc odalık, qui signifie « femme de chambre », d'oda, « chambre ».

 
Odalisque debout (1919)

Le modèle qui pose pour Matisse en 1919 et 1920, est Antoinette Arnoux. Sous la blouse transparente festonnée et brodée d’or Antoinette a pris la pose, bras croisés derrière la nuque, mettant en valeur les seins sous la gaze transparente. Turban et jupe drapée sur les hanches transforment Antoinette en véritable odalisque.
Le motif de l’odalisque va occuper Matisse pendant une décennie

Odalisque à la culotte rouge (1921)

- le peintre n'a cessé de remettre en question son travail de création comme le montre ce double (cette paire) de 1940 :

La blouse roumaine (1940)                                      Le rêve (1940)

- la guitare :

La musique (1939)                                        La tristesse du roi (1952)

Dans cet ultime autoportrait, le peintre se représente par cette forme noire, semblable à sa silhouette assise dans son fauteuil, entouré des plaisirs qui ont enrichi sa vie : les pétales jaunes qui s'envolent ont la gaîté des notes de musique, l'odalisque verte symbolise l'Orient, tandis qu'une danseuse rend hommage au corps de la femme. Tous les thèmes matissiens sont réunis dans cette peinture magistrale.