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Eclaircie après la pluie -
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4 décembre 2011

Portraits des souverains de France (4/) : de Henri IV à Louis XIV

 

Henri IV, le premier roi de la dynastie des bourbons.

Les Valois connaîtront  une lignée ininterrompue de treize rois, de Philippe VI à Henri III, dont les trois derniers seront trois frères, fils d’Henri II, qui mourront sans successeurs.
Le pouvoir passera alors à un cousin, Henri de Bourbon, qui régnera sous le nom d’Henri IV

Donc la dynastie des Bourbons accède à la couronne avec Henri IV, descendant de Robert fils de Louis IX (Saint Louis) à la huitième génération, les Bourbons règnent de 1589 à 1792 et de 1814 à 1830 et les Bourbons-Orléans de 1830 à 1848. Cette dynastie connaitra des heures de gloire, avec Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, mais les heures sombres arrivent avec l'absolutisme poussé à l'extrême. La révolution abolit la monarchie et exécute Louis XVI, puis l'empire s'installe. À sa chute les Bourbons reviennent sur le trône une dernière fois, en février 1848. La révolution chasse le dernier roi, les Bourbons partent en exil définitivement.


[François Bayrou : Henri IV]

Dans l'enceinte de l'Assemblée nationale richement décorée Olivier BARROT présente l'ouvrage de François BAYROU (au pied de la statue de Henri IV) "HENRI IV" aux éditions Perrin.


La famille de Bourbon est issue de Robert de Clermont (1256,1317), fils de Louis IX (saint Louis), qui épousa Béatrice de Bourgogne dame de Bourbon d‘où elle tient son nom. 
Cette branche compte de nombreux rameau. Elle devint la famille régnante de France du 16ème siècle jusqu’au 19ème siècle, malgré une interruption de 1792 à 1814 (révolution française et 1er empire). Ses descendants règnent encore aujourd’hui sur l’Espagne et le Luxembourg.

Henri IV est né à pau en 1553 et mort en 1610.

Roi de Navarre de 1572 à sa mort avant d'être roi de France en 1589.

Bien que baptisé en 1554, il reçoit de sa mère une éducation calviniste qui le fera passer à la religion réformée dès la fin 1559. Il revient au catholicisme pendant quelques mois et ce jusqu’à la mort de son père en 1562. Son retour au calvinisme se concrétise par sa présence et celle de sa mère au synode de la Rochelle qui élabore les bases de l’Église réformée de France

Il épouse en 1572 la fille de Henri II, Marguerite de Valois (la Reine Margot) afin de tenter une réconciliation entre les catholiques et les protestants.

En 1593,  Henri de Navarre prétendant au trône de France, abjure solennellement la confession protestante et se convertit au catholicisme pour faire valoir ses droits sur la couronne. C’est aussi une façon de mettre un terme à l’opposition des Guise contre son accession au trône et qu’il ne parvient pas à vaincre. En effet, ceux-ci bénéficient de l’aide du roi d’Espagne, Philippe II. Après sa conversion, le futur roi se serait ensuite rendu sur la butte Montmartre pour contempler la capitale et se serait exclamé : "Paris vaut bien une messe."

Un an après, il est sacré roi à la cathédrale de Chartres sous le nom d’Henri IV. Impossible pour lui d’organiser la cérémonie à Reims puisque la ville se trouve encore sous l’autorité des Guise. Le roi, qui vient de se convertir, agit dans une logique politique. Il espère ainsi mettre fin au pouvoir de la Ligue, qui ne pourra plus s’opposer à un roi devenu catholique. Dans cette optique, il recevra l’absolution du pape en 1595.

 

 

Il signe le 13 avril 1598, l'Edit de Nantes.

Les protestants peuvent se vouer à leur culte dans deux villages par bailliage ainsi que dans les villes où leur religion est déjà ancrée. Jouissant de l’égalité civile, ils peuvent occuper des postes publics, et ont pour garantie la concession de plus de cent villes françaises. Les anciens temples leur sont restitués et ils peuvent également en construire de nouveaux. L'édit de Nantes marque aussi la fin des guerres de religion, mais ne sera jamais entièrement respecté. En partie aboli par Richelieu sous Louis XIII, il sera révoqué en 1685 par Louis XIV.

  • Parce qu'elle ne lui a pas donné d'héritier, le roi de France Henri IV décide de se séparer de sa première épouse, Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot.
    En 1587, elle avait été chassée de la cour par Henri III, son frère.
    Depuis ce jour, elle est retenue en Auvergne et s’entoure de livres, d’hommes de lettres et d’amants.

Peu de temps après le divorce, Henri IV épousera en 1600 Marie de Médicis avec laquelle il aura six enfants, dont le futur Louis XIII.

 

Henri_IV_et_Marie_de_M_dicis

  Marie de Medicis apporte au royaume une dote de 600 000 écus et assure à la France un rapprochement avec l'Italie.
La France et la Savoie signent le traité de Lyon qui met fin à la guerre entre les deux pays. En échange du marquisat de Saluces, Henri IV reçoit de Charles-Emmanuel de Savoie le Bugey, la Bresse, la Volromey et le pays de Gex (l'actuel département de l'Ain).

 

Portrait monté de Henri IV et de Marie de Médicis
peint en 1610 par Pourbus en tenue de sacre

(Il s'agit de deux portraits probablement peints en même temps)

  • Le 14 mai 1610, rue de la Ferronnerie (à Paris, dans une ruelle étroite et encombrée), un catholique fanatisé saute sur le marchepied et poignarde Henri IV.

L'assassin, François Ravaillac, sera écartelé place de Grève.
Louis XIII, n'ayant que 9 ans, Marie de Médicis assurera la régence. La mort brutale d'Henri IV fera oublier ses erreurs et c’est ainsi que naîtra la légende qui fera de son règne un âge d’or.

 

La régence de Marie de Medicis (1573-1642).

A la mort de son père Henri IV, Louis devient roi. Il n'a que 9 ans. C'est donc sa mère, Marie de Médicis qui assure la régence entourée des conseils de Concini.
Concino Concini fut exécuté sur ordre de Louis XIII le 24 avril 1617.
Le 8 juillet suivant, au terme d'un procès intenté au nom de la Raison d'Etat, la confidente de la reine-mère Marie de Médicis (Leonora Galigaï, épouse de Concini) sera condamnée pour crime de "lèse-majesté divine et humaine", décapitée et brûlée en place de Grève.

Concino Concini est immédiatement enterré dans le cimetière de l’église Saint-Germain-L’auxerrois tandis que la nouvelle de sa mort se répand dans Paris. Le pouvoir a changé de main.

 Louis XIII accède enfin au pouvoir, poussé par son favori Luynes

Louis XIII, roi de 1610 à 1643

Dans la réalité Louis XIII remplace Concini par son propre favori, Charles Albert, duc de Luynes. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.

Marie de Médicis, quant à elle, décida de quitter le Louvre afin de rejoindre Blois, en mai 1617.

En 1620, Marie de Médicis déclenche une guerre civile qui se conclut par sa défaite totale à la bataille des Ponts-de-Cé le 7 avril 1620, où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France, et se réconcilie avec elle sous l’influence de Richelieu.

Portrait du duc de Luynes, par Robert Fleury, Château de Versailles

Louix XIII en 1622 par Dumoustier                           Le Duc de Luynes

Louis XIII mène une première campagne contre les protestants en 1621, mais il échoue devant Mautauban en grande partie du fait de l'incompétence de Luynes. Celui-ci meurt alors qu'il était déjà tombé en disgrâce.

Richelieu

En 1624, Marie de Médicis parvient à faire entrer le cardinal de Richelieu au conseil dun roi,  ministre du gouvernement Concini. Richelieu signifie au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place.

Fichier:Cardinal Richelieu (Champaigne).jpg

Richelieu par Philippe de Champaigne (1637)

La relation du Roi avec Richelieu a  évolué avec le temps vers une affection réelle.
Louis XIII est l'auteur de cet éloge sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ».

Les deux hommes partagent une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique.

Triple portrait de Richelieu par Philippe de Champaigne (1637)

Portrait de Richelieu par Ph.de Champaigne (1642)

Le programme politique de Richelieu se décline de plusieurs manières : l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif (il met en place des intendants dans les provinces) et la lutte contre la puissance catholique de la maison des Habsbourg d'Espagne et d'Autriche .

Depuis François 1er, le Royaume de France est encerclée par les possessions des Habsbourg(Espagne, Empire, Pays-Bas, influence en Italie, colonies...). Plusieurs guerres ou complots ont opposé les Habsbourg aux Valois, en particulier au moment des guerres de religion. Henri IVau moment de son assassinat en 1610 était sur le point de faire alliance avec les protestants pour relancer la guerre contre la très catholique Espagne. Pendant la régence son épouse, au contraire se rapproche du parti pro espagnol.
Sur les conseils de Richelieu, Louis XIII attend l'occasion favorable pour desserrer cette domination diplomatique et reprendre le projet de son père, la guerre contre l'Espagne a été à chaque fois reportée. Or, les Habsbourg sont en difficultés dans l'empire face aux protestants lors de la guerre de Trente Ans. De plus, le redressement de la France par Richelieu amène l'accroissement des tensions franco-espagnoles.

C'est après avoir rétabli l’autorité du roi en France que Richelieu entreprend de rabaisser les prétentions de la maison d’Autriche en Europe. Les Habsbourg ont réussi grâce à une heureuse politique patrimoniale à réunir sous leur coupe un grand nombre d’états européens : Autriche, Bohême, Espagne, Milan, Naples, Pays-Bas, Portugal. Au nom d’un catholicisme militant, ils cherchent à établir leur autorité en Allemagne et à y réduire les états protestants. Nous sommes en pleine guerre de Trente Ans(1618-1648).

Louis XIII déclare la guerre à l’Espagne en 1635.
Les premiers temps de guerre sont difficiles . Richelieu est effondré mais Louis XIII organise la défense de la capitale.

L’effort de guerre fait basculer le sort en faveur de la France.
Richelieu accroît les prélèvements fiscaux et développe une armée permanente. Il exploite le manque de cohésion au sein de la monarchie espagnole : la Catalognefait sécession en 1640; peu après, le Portugalrestaure son indépendance, vieille de 5 siècles, mettant fin à l'Union Ibérique 

Les armées du roi de France font la conquête de l’Alsace, l’Artois (1640) et le Roussillon (1642).

 

Fichier:Cardinal-Richelieu-On-His-Deathbed.jpg

Richelieu sur son lit de mort par P. de Champaigne (1642)

Un brillant chef militaire, le futur prince Louis II de Condé, remportera après la mort du cardinal les victoires de Rocroi(1643), Fribourg (1644), Nordlinguen (1645) et Lens (1648).

Mazarin (1602-1662)

Fichier:Mazarin-mignard.jpgFichier: Jules Mazarin.PNG

 

Portrait du cardinal Jules de Mazarin (1658-60)          Jules Mazarin (17è siècle) copie
par l'atelier de Pierre Mignard                                      d'après  un portrait de P. de Champaigne

En 1630, envoyé à Lyon par le pape, il propose une trêve France / Espagne à Richelieu. Mazarin prit parti pour la France et rendit plusieurs services officieux à Richelieu qui l'avait pris en grande sympathie.

Il est d’abord vice-légat d'Avignon (1634), puis nonce à Paris (1634-36), où il déplut par ses sympathies pour l'Espagne, ce qui le fit renvoyer à Avignon (1636) et l'empêcha, malgré les efforts de Richelieu, de devenir cardinal.

Richelieu, se sentant accablé par l'âge, bien qu'il fût infatigable au travail, pensa que Mazarin pouvait être l'homme qu'il cherchait pour l'aider au gouvernement. Dès son retour en France après un bref voyage à Rome, il retint Mazarin près de lui et lui confia plusieurs missions dont il s'acquitta fort honorablement, puis il le présenta au roi qui l'aima beaucoup.
Mazarin s'établit alors dans le palais royal.

En avril 1639, naturalisé français, il retourne à Paris et se met à la disposition de Richelieu.
En décembre 1640, il fait un heureux début en gagnant à la cause française les princes de Savoie ; un an plus tard, le pape lui accordait le chapeau de cardinal.

Le lendemain de la mort de Richelieu, Mazarin fut nommé Principal Ministre de l'État, comme l'avait recommandé Richelieu qui voyait en lui son digne successeur. Louis XIII le choisit comme parrain du dauphin, futur Louis XIV.

Titre de l'image : Philippe de Champaigne - Portrait de Louis XIII

PORTRAIT DE LOUIS XIII - PHILIPPE DE CHAMPAIGNE

Après la mort de Louis XIII, il créa la surprise en obtenant le soutien de la régente, Anne d'Autriche, estimée comme favorable à un rapprochement avec l'Espagne (étant elle-même espagnole). Le souci de préservation de la souveraineté de son fils et la conscience des dommages qu'aurait causés pour celle-ci un rapprochement avec Madrid, furent des arguments de poids dans sa décision de poursuivre la politique du feu roi et du cardinal de Richelieu – et donc d'appuyer Mazarin.

La régence d'Anne d'Autriche

Fichier:AnnaofAustria01.jpg

Anne d'Autriche par Rubens (1522-1625)

Ainsi, à partir de 1643, à la mort de Louis XIII, alors que Louis XIV n'est encore qu'un enfant, la régente Anne d'Autriche nomme Mazarin Premier Ministre.

À peine au pouvoir, il dut affronter l'hostilité des « Grands » (1643) où un complot pour l'assassiner fut déjoué.

Malgré les succès militaires et diplomatiques mettant enfin un terme à la guerre de Trente Ans (Traité de westphalie-1648), les difficultés financières s'aggravèrent, rendant les lourdes mesures fiscales de Mazarin de plus en plus impopulaires. Ce fut l'une d'elles qui déclencha la première Fronde, la Fronde Parlementaire (1648). Paris est assiégée par l'armée royale, qui ravage les villages de la région parisienne : pillages, incendies, viols…

 L’opposition se déplace sur le terrain politique. Le Parlement ambitionne de participer au gouvernement du royaume alors qu'il n'est à l'origine qu'une institution judiciaire. Certains princes du sang font également valoir leurs prétentions quant à la direction des affaires.

Mazarin, malgré le déchaînement des pamphlets "Mazarinades"  vint finalement à bout de cette première fronde en divisant ses adversaires.

Mais la seconde fronde, La Fronde Des Princes (1650-1652), qui fut fortement amplifiée par l'arrestation de Condé (1650), allait lui succéder immédiatement. Mazarin fut obligé de s'exiler à deux reprises (1651 et 1652) tout en continuant de gouverner par l'intermédiaire d'Anne d'Autriche et de fidèles collaborateurs.

Sorti vainqueur de cette tourmente, il revint à Paris où il fut cette fois, acclamé par le peuple lassé de toutes ces guerres et devint encore plus puissant.

Très proche d'Anne d'Autriche, il semblerait qu'un tendre sentiment les liait bien qu'il n'existât aucune preuve de liaison, ni de mariage secret entre eux. Jusqu'à la fin de sa vie, Mazarin se consacra entièrement à servir les intérêts de la France et du jeune Louis XIV, son filleul.

Le 7 juin 1654, sacre de Louis XIV avec une cérémonie voulue grandiose par Mazarin et qu'il organisa avec tout l'art d'un metteur en scène. Après ces deux frondes, Mazarin voulait par ce sacre de Louis XIV, proclamer la victoire du Roi, l'alliance du jeune Roi avec son royaume et l'union avec son peuple.

Maintenu plus que jamais dans ses fonctions de premier ministre, Mazarin va réussir à restaurer l'autorité royale en parvenant à restreindre les droits du parlement et en luttant également contre les Jansénistes. Il réussit également à mettre un terme à la guerre contre l'Espagne (Paix Des Pyrénées-1659) et appuya de tout son pouvoir Anne d'Autriche dans son projet de mariage entre Louis XIV et l'Infante d'Espagne, Marie-Thérèse, notamment en exilant sa propre nièce, Marie Mancini, dont le roi s'était épris au point de vouloir l'épouser et d'annuler son mariage avec l'Infante, ce qui aurait été très lourd de conséquences pour la France. Louis XIV finit par se plier à leurs exigences et, résigné, épousa pour raison d'État, l'Infante Marie-Thérèse, le 9 juin 1660.

Grand homme politique mais aussi grand mécène, il sut profiter de ses fonctions pour amasser une immense fortune.

 
Le 5 septembre 1651, Louis XIV atteint la majorité fixée à treize ans. Deux jours plus tard devant le Parlement, Anne d'Autriche transmet officiellement les pouvoirs régaliens à son fils qui lui répond :

« Madame je vous remercie du soin qu'il vous a plu de prendre de mon éducation et de l'administration de mon royaume. Je vous prie de continuer à me donner vos bons avis, et je désire qu'après moi vous soyez le chef de mon Conseil »

Anne continuera à siéger auprès du roi jusqu'à la mort de Mazarin en 1661.

 

 Louis XIV, dit Louis le Grand ((1638-1715)

Fichier:Louis XIV 1648 Henri Testelin.jpg

Peint par Henri Testelin (1616–1695). Louis XIV en 1648, seulement âgé de dix ans, mais déjà Roi de France.

 

Fichier:Louis XIV of France.jpg

Portrait de louis XIV par Hyacinthe Rigaud en 1701

 

Louis XIV succède à son père Louis XIII à l'âge de 5 ans, en 1643. La Régence est assurée par sa mère Anna d'Autriche, jusqu'en 1651, avec les conseils de Mazarin qui en fait dirige le royame jusqu'à sa mort, en 1661.

Le principal ministre de Louis XIV, le cardinal Mazarin s'éteint à Vincennes à l'âge de 58 ans. Le lendemain, le roi de France âgé de 22 ans convoque ses ministres et leur annonce sa volonté de reprendre seul les rênes du pouvoir : "[...] jusqu'à présent j'ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu M. le Cardinal; il est temps que je les gouverne moi-même."
Les premières années du règne ont été marquées par la douloureuse épreuve de la Fronde.
Le roi a du fuir avec sa mère à Saint-Germain-en-Laye.

Louis XIV se souviendra toujours de cette épreuve originelle, il se tiendra à l'écart de Paris et mettra tout en oeuvre pour réduire le puissance des nobles. Il conduira une politique absolutiste, développera Versailles où il résidera avec sa cour ( en 1682).
Versailles sera le lieu de la domestication de l'aritocratie loin de Paris.

Il dirige personnellement la France, en monarque absolu, légitimé par le droit divin. La France sera un Etat  centralisé, sans ministère, tout au plus il y aura  plusieurs conseils chargés d'appliquer ses instructions. Il y fait rentrer des gestionnaires compétents issus de grandes familles plutôt que des nobles dont il se méfient et qui seront tenus à l'écart.
Ces grands commis de l'état sont :

  • Fouquet(1615-1680) qui ordonna la création de Vaux le Vicomte était issu d'une lignée de ces parlementaires fortunés et entreprenants dont la royauté s'attachait les indispensables services, et dont les intérêts trouvaient leurs récompenses dans l'exercice de charges proches du pouvoir. Son père, François Fouquet, n'avait-il pas été un homme de confiance du cardinal de Richelieu, pour les affaires maritimes et commerciales ? ).
    Ce surintendant des finances est  nommé par Mazarin, puis disgrâcié (le roi est jaloux du faste du château de Vaux le Vicomte) et remplacé par Colbert qui pécipita sa chute ; ce Colbert (recruté, en 1638, comme simple commis, au ministère de la Guerre. En 1651, il fut engagé par Mazarin pour gérer ses affaires personnelles et gagna la confiance du cardinal. Celui-ci recommanda Colbert au jeune Louis XIV) deviendra l'homme le plus influent auprès de Louis XIV jusqu'à sa mort, en 1683.

Portrait Nicolas Fouquet.jpg

Nicolas de Fouquet par Edouard Lacretelle          

Le château de Vaux, même s'il est de taille modeste, est intéressant à visiter
                                                                   pour en connaître plus sur l'époque et sur le complot de Colbert contre Fouquet.
                                                                                       Le jardin conçut part Le Nôtre est aussi encore impressionnant

  • Le Tellier, secrétaire d'état à la guerre qui associe son fils François Michel Le Tellier, marquis de Louvois qui lui succèdera.

En 1683, Louis XIV  sera veuf de Marie-Thérese d'Autriche et épousera secrètement Madame de Maintenon qui exercera sur le roi une grande influence.
Gouvernante des enfants naturels deLouis XIV, elle attire à elle autant la flagornerie que la haine de la cour et de la famille royale.

Fichier:Pierre Mignard - Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon (1694).jpg

Madame de Maintenon par Mignard (1694)

 

C'est à  jean baptiste Colbert que revient la tâche de redresser la situation économique du pays. Aux impôts traditionnels sont ajoutés d'autres impôts.
Colbert favorise l'essor de l'industrie nationale par la création de grandes manufactures (on a appelé ce volontarisme en matière économique, le Colbertisme). Parmi ces manufactures dotées de privilèges à l'exportation :

  • Les Gobelins et Aubusson pour les tapisseries
  • Saint-Gobain pour le verre
  • draps à Abbeville et Sedan,
  • soieries de Lyon. 
  • les armes de Saint-Etienne
  • les céramiques de Sèvres.

    - Ces nouvelles industries étaient protégées de la concurrence étrangère grâce à des droits de douane prohibitifs (protectionnisme).

    - Cette politique économique dirigiste et protectionniste s'accompagna du développement des infrastructures :
  • création d'un réseau de canaux, de ponts et de routes —,
  • de la fortification des ports maritimes (Vauban)
  • et du développement de la marine marchande et militaire (construction d'arsenaux: les convois maritimes de marchandises devaient être protégés). 
  • Aménagement  des ports de sète, Lorient et Brest.

    - Pour accroître les richesses du royaume, l'expansion coloniale fut favorisée, sans grand succès, tandis qu'étaient fondées de grandes compagnies de commerce dotées de privilèges et de monopoles, capables de rivaliser avec les concurrentes hollandaises et anglaises:
  • Compagnie des Indes orientales
  • et son homologue de la Compagnie des Indes occidentales en 1664,
  • compagnies du Nord en  1669 puis 
  • compagnie du Levant en 1670,
  • du Sénégal en 1673.

 

Fichier:Colbert1666.jpg

Portrait de Colbert par Ph. de Champaigne (1667)

L'absolutisme se révèle aussi sur le plan artistique. L'art doit être au service de sa gloire.  Il soutient des auteurs prestigieux comme Racine ou Molière venus à sa cour et met en place de nombreuses académies pour promouvoir les arts et les sciences.

 Dans l'esprit du roi, la grandeur d'un royaume doit aussi se mesurer par son embellissement. Sur les conseils de Colbert, un des premiers chantiers du roi sera la restauration du palais et du jardin des Tuileries confiée à Louis Le Vau et à André Le Nôtre. Les décors intérieurs sont confiés à Charles Le Brun et aux peintres de la brillante Académie royale de peinture et de sculpture.

Le château de Versailles vu des jardins sud-ouest.

Outre le château de Versailles que Louis XIV fait agrandir petit à petit tout au long de son règne, il fait aussi construire le château de Marly afin d'inviter ses intimes. Dans ces deux châteaux, tout comme à Saint-Germain, le château qui vit le début de son règne, il confia la restauration des jardins à Le Nôtre.

 

Fichier:Moliere2.jpg

Portrait de Molière (1730)

 

 Louis XIV entend aussi affirmer l'absolutime de la monarchie sur le terrain religieux; Il considère sans remettre en cause la légitimité spirituelle duPape quel'organisation de l'édlise relève de son autorité
Au nom de l'unité de l'Eglise, il combat les jansénistes et reprend la persécution des protestants. Il décide la révocation de l'Edit de Nantes en 1685. Le protestantisme est désormais interdit dans tout le royaume.


Louis XIV contrôle de près la politique étrangère. Il entraine le pays dans des guerres coûteuses, poursuivant la politique d'hostilité à l'égard des Habsbourg en Europe.

Le siècle de Louis XIV (1661-1715) fut marqué par quatre principaux conflits :

  • Guerre de Dévolution (1667-1668), (invoquant une coutume brabançonne, la «dévolution», le roi revendique au nom de sa femme certaines provinces des Pays-Bas espagnols. Cette guerre se conclut par quelques gains territoriaux le 2 mai 1668-traité d'Aix-la-Chapelle-).
  • Guerre de Hollande (1672-1679), (Les Français envahissent la Hollande et franchissent le Rhin. La guerre de Hollande se conclut le 5 février 1679 par la paix de Nimègue qui permet à la France d'annexer la Franche-Comté et la Flandre du sud. Elle marque l'apogée du règne de Louis le Grand, qui se qualifie lui-même de «Roi-Soleil»).
  • Guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), (Voilà que les Européens forment contre la France la Ligue d’Augsbourg. Louis XIV réagit en septembre 1688 par la dévastation systématique du Palatinat. Au terme de la guerre, la France ne garde pratiquement que Strasbourg et Sarrelouis).
  • et la Guerre de la Succession d’Espagne (1701-1713), -(Le 13 mai 1702, la Grande Alliance, qui regroupe les principales puissances de l'Europe du nord, y compris l'Angleterre, déclare la guerre à Louis XIV et à son petit-fils le roi d'Espagne.
    Commence la longue guerre de la Succession d'Espagne, ponctuée de famines et de défaites. Pour ne rien arranger, les protestants des Cévennes, au centre de la France, se soulèvent. C’est la révolte des Camisards (1702-1704).
    Les éléments se mettent de la partie avec le 5 janvier 1709, une chute exceptionnelle des températures. Ce «Grand Hiver»entraîne gel des semis et famines. Louis XIV sollicite la paix mais sa demande est repoussée. Alors il en appelle à la nation. Il se produit un sursaut patriotique.
    Grâce à une victoire inespérée du vieux maréchal de Villars à Denain, Louis XIV sauve les meubles. Par le traité d’Utrecht du 11 avril 1713, il cède aux Anglais Terre-Neuve, la baie d'Hudson et l'Acadie mais préserve l’essentiel).

Les fêtes se raréfient à Versailles autour du roi vieillissant et malade. Hivers glaciaux et étés pourris débouchent sur des pénuries récurrentes de céréales et des famines.

Le Roi-Soleil s'éteint à Versailles le 1er septembre 1715 à près de 77 ans, après le plus long règne de l’histoire humaine (72 ans). Ayant vu mourir ses fils et petit-fils le trône est confié à son arriére-petit-fils alors que le royaume est affaibli par les nombreuse guerres de Louis XIV. Ce successeur prendra le nom de Louis XV.
Epuisée, la France apparaît comme le royaume le plus peuplé, le plus puissant et le plus prospère d'Europe. La «ceinture de fer» de Vauban la protège contre les risques d'invasion. Par ses possessions coloniales et sa flotte, elle est présente dans toutes les parties du monde. Enfin, par ses productions architecturales et littéraires ainsi que le mode de vie de son aristocratie, elle séduit les élites européennes.

Fichier:Louis-xiv-lebrunl.jpg

Louis XIV en 1661 par Charles le Brun.

 

Fichier:France 1643 to 1715.svg

 

Mesures contre les Bohémiens

Dès 1666, par souci d'éviter le vagabondage transfrontalier et par défiance pour leur utilisation par certains nobles, notamment, Louis XIV décrète que tous les Bohémiens (aujourd'hui Roms) de sexe masculin doivent être arrêtés et envoyés aux galères sans procès. Par la suite, lors de l'ordonnance du 11 juillet 1682, il confirme et ordonne que tous les Bohémiens mâles soient dans toutes les provinces du Royaume où ils vivent, condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes rasées et leurs enfants enfermés dans des hospices. Une peine était en outre portée contre les nobles qui donnaient dans leurs châteaux un asile aux Bohémiens ; leurs fiefs étaient frappés de confiscation.

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