Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Eclaircie après la pluie -
Eclaircie après la pluie -
Publicité
5 novembre 2011

Démondialisation, autres mondialisations

Un protectionnisme qui ne veut être assimilé à celui de la Le Pen, la voix de son maître.

Il y a quelques temps quand on pensait mondialisation, on pensait à la domination des grandes firmes américaines qui répandaient leur produit sur le monde ou la "American Way of life " à l'américaine, adoptée par l'Europe avec 10 ans de retard :
- Coca-Cola, Macdo, Frigidaire, fusée...
- Gary Cooper, Walt Disney, Hollywood...
-...


On parlait d'ailleurs d'internationalisation, de firmes multinationales et de pays développés...et de sous-développement.
Maintenant, les champions de la mondialisation, défendues par les pays développés, sont les pays que l'on appelle émergents, surtout ceux d'Asie, à l'imitation de la Chine et de l'Inde.
Maintenant nous sommes envahis par les produits made in Asia.
Mais le consommateur s'est habitué à des prix relativement bas venus de l'hyper du coin, et n'est pas prêt à dépenser plus d' argent (les études le montre) qui se raréfie en outre,au rythme des plans d'austérité qui visent les classes déjà défavorisées.

La Chine n'est-elle pas devenue le 2 ème exportateur du monde (tandis que le déficit commercial se creuse, notamment en France où le chômage ne fait qu'augmentait alors que la croissance se ralentit) et la deuxième plus grosse économie derrière économie américaine.

 
Le classement des pays par PIB
 
  Rang Pays PIB 2009 (milliards $) PIB 2010 (milliards $) Evolution  
  1 Etats-Unis 14 119 14 624 3,6%  
  2 Chine 4 985 5 745 15,3%  
  3 Japon 5 069 5 391 6,4%  
  4 Allemagne 3 339 3 306 -1,0%  
  5 France 2 656 2 555 -3,8%  

 Source :  Journal du Net

Les États-Unis sont peut-être encore le pays qui domine le monde mais c'est aussi le pays le plus endetté, à l'origine de la crise des surprimes, en 2008 qui a vu le début de la crise actuelle du capitalisme.


Estimation selon le FMI des dettes souveraines rapportées au PIB à fin 2011.
Nations par dette publique en 2010
RangPaysDette publique brut
(% du PIB)
 
1 Japon 225,80  
2 St-Christophe et Néviés 185,00 (2009)  
3 Liban 150,70  
4 Zimbabwe 149,00  
5 Grèce 144,00  
6 Islande 123,80  
7 Jamaïque 123,20  
8 Italie 118,10  
9 Singapour 102,40  
10 Belgique 98,60  
11 Irlande 94,20  
12 Soudan 94,20  
13 États-Unis 88,90

source : la définition retenue est celle du CIA World Factbook
Les données par pays sont des estimations pour l’année 2010.
Les chiffres peuvent varier selon les définitions de la dette publique.

Les pays développés sont maintenant appelés : pays endettés.
La plupart des pays du G20, donc les pays les plus riches du monde sont endettés et se demandent comment sortir de cette crise qui risque de rompre l'équilibre mondial (Les pays à bas coût ce M.O.produisant pour les pays riches mais souvent endettés, pouvant acheter cette camelote bon marché).

La Chine, qui semble souffrir des plans de rigueur des pays endettés (sa croissance se ralentit aussi) va garantir les dettes souveraines de l'Europe, et est satisfaite de sauver l'Euro, monnaie concurrente du dollar.

La Chine veut aider l'Europe a surmonter la crise - Chinecroissance

 

 

 

 

 

 

 Source : http://www.chinecroissance.com

 Après le rachat de la dette espagnole en décembre dernier,
la Chine reste l’une des alliées des Européens.

  • L’inde longtemps connue pour son sous-développement est maintenant un pays émergent qui développe des sociétés informatiques qui souvent assurent des tâches de back-office pour les entreprises occidentales à des coûts moindres, du fait des faibles salaires payés aux indiens.
    La société Daksh E-services, 6.000 employés, va bientôt tomber dans l'escarcelle de Big Blue. Elle assure des prestations de services externalisées, surtout pour des centres d'appel. L'un de ses actionnaires est le gouvernement britannique. Mais l'Inde n'est pas seulement championne du Back-office mais aussi de la conception des micro-processeurs :
    après Intel, AMD va lui aussi ouvrir un site d’ingénierie à Bangalore, attiré par les «compétences humaines» et les «atouts économiques» de la région. Les salariés indiens travailleront à la conception des nouvelles générations de processeurs.
    Le groupe Cap Gémini va ouvrir un deuxième site en Inde qui devrait employer 500 personnes, dès cet été. Cela portera à 2.000 le nombre d'employés de Cap Gemini dans ce pays, actuellement objet de toutes les attentions.
  • Cap Gemini Ernst & Young (CGEY), leader européen des services informatiques, va augmenter ses effectifs en Inde, afin de répondre aux demandes grandissantes d'externalisation des entreprises américaines et européennes.
    Un nouveau site d'activités consacré au «développement de projets et à l'outsourcing» ouvrira cet été à Bangalore (sud-ouest), indique-t-on au sein du groupe français. Il devrait employer 500 personnes, ce qui portera donc à 2.000 l'effectif de CGEY en Inde. Le groupe compte en effet déjà 1.500 salariés à Mumbai (anciennement Bombay), dans le même secteur d'activités.

Immeuble Yahoo à Bengalore

  • L’Inde est aussi devenue un important producteur d'acier qui disparaît peu à peu de la production industrielle française qui sort ainsi de la crise de la sidérurgie qui a sévi en lorraine durant les années 1970.
    D'après l'Usine Nouvelle, ArcelorMittal qui a repris l'acier en Lorraine avant de la liquider (Ce 3 octobre, le dernier haut-fourneau mosellan, le "P6" du site ArcelorMittal de Florange -situé sur la commune mosellane de Hayange -, spécialisé dans les aciers à très haute valeur ajoutée, a fermé, et ce pour une durée indéterminée. C’est le deuxième et dernier haut-fourneau arrêté cette année dans la vallée de la Fensch, le berceau du fer. L’annonce avait été faite le 8 septembre par le numéro 1 mondial de la sidérurgie., serait prête à s'implanter en Inde.
    Le patron du premier sidérurgiste mondial, Lakshmi Mittal, a exprimé l’intention de voir son groupe prendre pied effectivement en Inde, pays dont il a la nationalité. AcerlorMittal, très puissant sur des marchés comme les USA et le Brésil, est inexistant sur le sous-continent indien.
    Cela peut sembler incroyable, mais ArcelorMittal ne possède encore aucune aciérie en Inde, pays dont est issu le président du groupe. Aussi, depuis que ce milliardaire s’est emparé d’Arcelor en 2006, l’on s’attend à ce que le premier groupe sidérurgique au monde ajoute enfin un maillon indien à la chaîne des pays (une soixantaine) où il produit.

    Ce serait chose presque faite, si l’on en croit une agence de presse ango-saxonne, selon laquelle«Arcelor Mittal a officiellement signé un protocole d’accord en vue d’un investissement de 5,2 milliards d’euros dans la construction d’une aciérie, dans le sud de l’Inde». Pour être plus précis, l’Etat du Karnataka, détenant de prodigieuses mines de fer, les secondes en Inde par l’importance des réserves évaluées. (3,5 milliards de tonnes).
    L’Inde a besoin d’accroître sa production d’acier, en raison de la montée en puissance de son industrie, le secteur automobile allant de l’avant. «Nous devons prendre part à cette croissance», a plaidé Lakshmi Mittal. 

ArcelorMittal Florange

Mais rien de surprenant, à voir ces 2 pays d'Asie les plus peuplés, enfin se développer, même s'il reste beaucoup à faire dans ces pays pour vaincre les inégalités.
Ces pays n'ont-ils pas dominé l'économie mondiale et fourni au monde entier les produits qui leur manquaient ou qu'il ne savait pas bien produire, tels que les épices, la soie, la porcelaine...

 

Route de la soie Marco Polo

La route de la soie au 16 ème siècle

 

Voyages de MarcoPolo

les routes de Marco Polo

 

Les grands voyages maritimes et les découvertes

Les Navigateurs dont C. Colomb découvrant le nouveau monde

Le retour de l'Asie commença vers les années 1980, lorsque les obstacles  à la productivité millénaire de ces pays furent contournés. Les portes furent largement ouvertes à la technologie étrangère ainsi qu'aux capitaux étrangers et qu'aux entreprises privées qui ont profité d'une abondante main d’œuvre sous-payée.
 La Chine représente maintenant 12 % (en 2010) des exportations mondiales ; les USA, 8 %. Ce pays possède une grande réserves de devises  et ratisse le monde pour obtenir de l'énergie et des matières premières qui connaissent des tensions de production.
Les chinois apportent leur aide à l'Afrique et maintenant se proposent d'aider l'Europe (voir Portugal et Grèce). La langue chinoise est maintenant enseignée dans les pays qui commerce avec eux.

L'inde connaît une expansion démographique>. Sa population jeune peut faire de l'inde une deuxième usine du monde.

Ce scénario est-il souhaitable ?

Il est contesté par des économistes/chercheurs, des politiques de droite ou de gauche qui mettent en doute les bienfaits de la mondialisation qui est fondée sur le libéralisme (régulé à minima par l'OMC) et qui fait croître le chômage dans les pays "riches"qui ont tendance à se désindustrialisaient et à voir leur croissance se ralentir.

 Arnaud Montebourg (à la gauche du PS) promeut la démondialisation (il a publié un livre "Votez pour la démondialisation) qui a été conçue pour la première fois en 2002 par l'économiste altermondialiste Walden Bello. Celui-ci prône une relocalisation de l'économie, une autosuffisance.
marine Le Pen, elle, prône le protectionnisme classique au niveau de la nation tandis qu'ATTAC qualifie cette mondialisation de superficielle et de simpliste.

La mondialisation découle pour les libre- échangistes, de Ricardo et de sa théorie "des avantages comparatifs" dans laquelle chacune des nations se spécialise dans les domaines où elles sont les plus douées (à condition que ces domaines existent !).
Depuis quelque temps, depuis le début de la crise financière de 2008 dont on nous annonçait la fin, les marchés financiers ont paru nerveux et les pays endettés sont devenus des cibles (Grèce, Portugal, Espagne, Italie etc...) ; seuls les plans de rigueur frappant les plus pauvres sont devenus la solution. Les gouvernements s'en prennent aux assistés des systèmes sociaux, patiemment arrachés aux patrons après de rudes conflits sociaux ; système élaboré pour protéger ceux qui vivent de leur travail des risques sociaux d'arrêt ,indépendant des travailleurs, d'arrêt de ce travail  (maladie, handicap à vie, accidents du travail, chômage, retraites...).

la mondialisation, synonyme, de régression en matière sociale, salariale, environnementale, régression des services publiques n'apparaît plus comme un progrès, notamment pour les défavorisés des pays riches (qui perdent de plus en plus leur emploi, seul source de revenu)  et pour les pays du "sud" (dont la majorité de la production est destinée à l'exportation).

Pour des hommes politiques (ceux qui n'ont pas trop soutenu la mondialisation ou qui s'en sont accommodés) conseillés souvent par les éminents économistes médiatiques, l'enjeu devient de protéger nos frontières, de protéger notre industrie et notre système sanitaire et social sans se replier derrière une ligne Maginot qui nous mettrait à l'abri de l’invasion étrangère des produits et des hommes qui ne partagent pas nos valeurs.

En France, la gauche du PS, avec Arnaud Montebourg qui prône la démondialisation, a le vent en poupe, même s'il n'est pas arrivé en tête de la primaire du PS. Évidemment je ne parle pas de ceux qui prônent depuis longtemps une régulation des échanges internationaux par des instances supranationales, démocratiques (tel les militants d'ATTAC ou ceux d'EELV...).


Démondialisation: débat entre Pascal Canfin et Geraud Guibert (1-2)

 Médiapart a rendu compte de ce débat entre le porte-parole de Montebourg et le député européen, Pascal Canfin, proche d’Éva Joly, sur son site :

http://www.mediapart.fr/journal/international/071011/le-debat-guibertcanfin-pour-ou-contre-la-demondialisation

 Le Monde diplomatique a aussi réalisé un article sur l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), en novembre 2007
et un autre de Frédéric Lordon :

  • Comment rompre avec le libre-échange
La démondialisation et ses ennemis

Perchées sur le fil de la dette, les économies occidentales flageolent de crise en crise. Réunions et sommets « exceptionnels » où se joue le sort d’un pays, d’un continent, constituent désormais l’ordinaire des responsables politiques. Depuis trois ans, ces derniers ont endossé le rôle de voiture-balai de la finance. Mais une autre piste s’ouvre, suscitant déjà craintes et controverses : qui a peur de la démondialisation ?

http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/LORDON/20843
par Frédéric Lordon, août 2011

 Le point de vue d'Eva joly sur cette question :

" Nous ne devons pas oublier que la crise financière est l’expression d’une crise plus globale, sociale et écologique qui oblige nos sociétés à revoir leurs modes de production et de consommation. Le développement de la finance a permis de mettre en place des mécanismes complexes pour capter une richesse produite par ailleurs, de déconnecter le lieu de production de richesse et celui de son exploitation. Par exemple, le crédit « subprime » a permis de prolonger le rythme de consommation des ménages américains en remplaçant des salaires par un accès facilité au crédit. Le ralentissement de la croissance en 2007, la hausse des taux d’intérêts, la hausse du prix de l’essence ont provoqué des défauts de paiements en chaîne et une crise systémique. Par ailleurs, vous parlez souvent du G20 dans votre questionnaire. Pour moi, le G20 ne doit pas être le lieu des décisions importantes pour l’humanité du fait de l’exclusion d’un trop grand nombre de pays. Je défends le multilatéralisme et l’ONU, comme lieu privilégié de négociation.
(Il est fait allusion au questionnaire d'ATTAC)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité