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Eclaircie après la pluie -
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22 septembre 2011

Annonciation faite à Marie sur la venue de Jésus en Italie à la Renaissance

L'Annonciation faite à Marie est l'annonce faite à la Vierge Marie de sa maternité divine par l'archange Gabriel.

Cet événement biblique est célébré par les catholiques et les orthodoxes.

Célébré le 25 mars (9 mois avant Noël) par la tradition chrétienne, l'anniversaire de l'Annonciation correspond aux anniversaires de la mort d'Adam et à celui de Jésus. L'annonciation est un des mystères centraux du culte chrétien. C'est en effet le moment où le divin s'incarne en homme : l'archange Gabriel annonce à Marie son nouveau statut de mère du Fils de Dieu, et lui explique qu'elle portera un enfant en son sein tout en restant vierge. C'est l'origine de la croyance en une conception virginale qu'il ne faut pas confondre avec le dogme de l'immaculée conception qui est propre au catholicisme moderne (pour les orthodoxes et les protestantsle seul être humain conçu hors du péché originel est Jésus-Christ). Autrement dit, comme l'ont expliqué les théologiens, une femme juive vivant sous la loi de Moïse accepte d'introduire dans le monde celui qui mourra pour les péchés des hommes, c’est-à-dire que la loi, tout en restant valide, cesse d'être le principe théologique essentiel, et laisse la place au salut. Pour cette raison, l'annonciation est le moment où est lavé le péché originel d'Adam et Ève. Une femme pure met au monde le Christ, et lave le péché d'impureté d'Ève. La tradition théologique souligne même que la formule latine prononcée par Gabriel « Ave Maria » contient le nom d'Ève inversé (Ave / Éva, en latin) et rend visible le sens même de l'annonciation

L'Annonciation est un des thèmes privilégiés de l'art chrétien, occidental et byzantin notamment :
Illustration dans la Renaissance italienne :

Fichier:Leonardo da Vinci Annunciation.jpg

L'annonciation de Léonard de Vinci (1473-1475)

 

 

Fichier:Francesco del Cossa 026.jpg

L'annonciation en 1470 de Francesco del Cossa

Francesco del Cossa est un peintre italien de Ferrare, il mourra de la peste vers 1477-78.

Le tableau de l'Annonciation tient une place importante dans un ouvrage de Daniel Arasse, et sur deux points dignes d'intérêt :

  • La perspective architecturale, plaçant une colonne entre l'ange et Marie, qui les empêche de se voir directement (le pavage, au sol, permet ce contrôle)
  • La présence d'un escargot qui n'appartient pas (taille, position) dans l'espace de la représentation picturale

    - Dans le Journal of Warburg and Courtauld Institutes, une spécialiste propose cette explication :
    " ces braves primitifs croyaient que l’escargot était fertilisé par la rosée ;
    celui-ci était facilement devenu une figure de la Vierge ".
    L’ennui, c’est que cette figure est absente des autres Annonciations, et que l’escargot se trouve plutôt dans les Résurrections.
    C'est la position de l'escargot qui est incongrue.

 

Fichier:StAntoinePerugiaFronton.jpg

 Piero della francesca - L'annonciation - (qui couronne le polytryptique de Pérouse) -(1469)

L'archange Gabriel à gauche, Marie à droite portant de la main un livre, sous un portique de cloître ; entre eux, une perspective composée d'un massif de colonnes se cachant les unes les autres, entraîne le regard vers un point de fuite masqué par une plaque de marbre (mais peinte comme si elle était au premier plan du tableau).

 File:La Anunciación, by Fra Angelico, from Prado in Google Earth - main panel.jpg

Cette Annonciation a été peinte par Fra Angelico entre 1430 et 1432

Scène typique de l'iconographie chrétienne, L'Annonciation faite à Marie par l'archange Gabriel, est décrite dans le seul Évangile de Luc et d'une façon très détaillée dans La Légende dorée de Jacques de Voragine, l'ouvrage de référence des peintres de la Renaissance, qui permet de la représenter dans toute sa symbolique (jardin clos, colonnade, chambre et lit de la maison de Marie, son livre, présence du Saint-Esprit, évocation d'Adam et Ève chassés du Paradis).

L'Annonciation, 1440-1442, Filippo Lippi, Florence, église San Lorenzo

L’Annonciation, 1440-1442, Filippo Lippi, (Florence, église San Lorenzo). Dans cette œuvre, l’échelle de la perspective ne présente pas d’unité ; il s’agit d’une multiplication d’échelles qui dilate l’espace, l’approfondissant vers le fond, en un « écart » panoramique intense. Au premier plan, souligné par un pavement marqueté à plusieurs niveaux qui correspondent aux différents personnages, l’œil du spectateur est attiré à gauche par deux anges « supplémentaires » ; il s’agit de figures qui n’ont aucune raison d’être du point de vue iconographique ou narratif, mais qui, avec d’autres détails que l’imagination de l’artiste a disposés dans le paysage, enrichissent la composition et la scénographie. La splendide burette de verre transparent, symbole de la Virginité de Marie, devient un détail qui se suffit lui-même, comme une nature morte.

 

- Ghirlandaio (14  ) - (14  ) :

http://www.rivagedeboheme.fr/medias/images/ghirlandaio-l-annonciation-1482.jpg

 

L'annonciation (1482). Cette fresque du cloître de la Collégiale de San Gimignano rappelle par le style les Scènes de la vie de sainte Fina (1473-75). L'archange Gabriel annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ (maternité divine de la Vierge selon le dogme chrétien).
En savoir plus sur http://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-15-16e-siecles/domenico-ghirlandaio.html#ttzmxq17SdV0QYAb.99



 Carlo Crivelli (1486)

Sur le rebord de ce tableau, il y a cette pomme et ce concombre. Ces décorations jouent un rôle de trompe-l'oeil. Cette présence semble incongrue mais le concombre et la pomme sont des intermédiaires entre le spectateur et le tableau ainsi que le paon. Ils rendent l'espace irréel par trop de minutie et d'invraisemblances.
Crivelli mêle ici la préciosité et l'imaginaire de l'art gothique (dont il est l'un des derniers représentants) où le vocabulaire moderne est plus réel que celui de ses contemporains.  

 "Saint-Jérôme pénitent" en 1513 par Lorenzo Lotto

On reconnaît parfaitement saint Jérôme grâce à la présence du lion, en haut à gauche et par le fait qu’à nouveau, il tient une pierre dans sa main droite et un crucifix dans l’autre. La présence des livres évoque son travail de traduction de la Bible. C’est pourtant l’aspect pénitentiel qui prédomine, renforcé par les petits serpents près des pieds du saint, la sauterelle du premier plan, et le crâne d’oiseau en bas à gauche de a composition.
Cette sauterelle est disproportionnée. Et que fait-elle dans le désert ?
Elle est sur le bord du tableau, entre l'espace limité par ce tableau et l'espace d'où regarde le spectateur.
Comme le vase de Lippi, cette sauterelle fixe le lieu d'entrée de notre regard dans le tableau.

Fichier:Botticelli, annunciazione del Metropolitan.jpg

Annonciation de Botticelli en 1485 conservée au MET

Les éléments iconographiques de cette Annonciation (de petites dimensions) sont tous présents : la chambre de Marie, son lit, son livre, sa posture en surprise ; l'archange Gabriel arrivant dans la partie gauche de la composition tenant le lys ; la perspective ouverte vers le paysage et le jardin ici par deux fenêtres cintrées ; cette même perspective appuyée par le dallage sous les pieds de l'ange, traité différemment pour la Vierge en une trône en coin ; les pilastres et colonnes séparant les protagonistes, les rayons divins...

 Qu'a apporté la renaissance par rapport au moyen-age ?

Nous essaierons de répondre à cette question en comparant 2 annonciations :
- L'une réalisée à la renaissance par Botticelli, en 1489 :

Fichier:Sandro Botticelli 080.jpg

- l'autre au moyen-âge par Simone Martini en 1333 :

JPEG - 46.7 ko

Simone Martini. Annonciation. Détail. 1333. Panneau de bois. Gallerie des Offices, Florence, Italie.

Dans les deux tableaux on trouve une vierge effarouchée portant un habit rouge et noir. Il y a également la présence de fleurs de lys qui symbolisent la pureté de la vierge.On assiste à la rencontre de deux personnages auréolés mais le traitement est différent, nous le verrons par la suite.

Dans L'annonciation de Simone Martini tout est en doré, nous sommes dans un espace entièrement divin sans perspective alors que dans celui de Sandro Botticelli  nous sommes dans un espace « humain » où la perspective est omniprésente et où l'on trouve un paysage.
De même pour les auréoles qui sont dans la première toile : elles ne sont pas représentées en perspective alors que la seconde si. Dans une des peintures l'ange Gabriel parle alors que dans l'autre non, il y aussi une colombe représentée qui est le symbole de l'incarnation. On trouve aussi la présence de la Bible et d'écritures saintes gravées dans l'or, inexistantes dans l'une des deux.
   Et enfin, dans la toile de Botticelli, le peintre joue avec la transparence et il y a un rappel de la « Création d'Adam » de Michel Ange où des mains se tendent l'une vers l'autre mais ne se touchent pas.

Ces deux œuvres ont des similitudes mais ont également énormément de différences, comme dans le tableau de Simone de Martini nous sommes dans un espace totalement saint alors que dans celui de Botticelli nous sommes dans un espace « humain » avec un paysage et une perspective.

 
   
 
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