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Eclaircie après la pluie -
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4 mars 2011

La baignoire, accessoire des peintres

 

Mort de Marat

Dans sa baignoire l'homme est en situation de faiblesse comme un nouveau-né ou plutôt un embryon dans le liquide amniotique du ventre de sa mère génitrice.
On peut tuer ce tueur potentiel comme un révolutionnaire qui trouve plus révolutionnaire que lui. Le sang est dilué et s'enfuit par l'évacuation comme dans Psychose de Hitchcock.

Fichier:Death of Marat by David.jpg

La mort de Marat par Jean-Louis David (1793)
musée de Bruxelles

Jean-Paul Marat a été assassiné en juillet 1793 par Charlotte Corday.

La baignoire dans laquelle il a trouvé la mort, lui servait à soigner cette maladie de peau dont il était affligé

Le tableau est une huile sur toile de 165 sur 128 centimètres. Se détachant d’un fond brun-vert, le corps du conventionnel Marat est représenté agonisant. La tête enveloppée d’un turban blanc est penchée sur le côté. Sa main droite pendante, tient une plume, le bras gauche repose sur le rebord d’une planche recouverte d’un tissu vert, la main tient une feuille écrite. Le corps est appuyé contre la baignoire que recouvre un drap blanc souillé du sang de la victime, à ses pieds se trouve un couteau à manche blanc taché de sang. À droite est placé un billot de bois sur lequel sont posés un encrier, une deuxième plume, et une autre feuille de papier. Au bas du billot, l’œuvre est signée : À MARAT DAVID L’AN DEUX.


 

Edouard Manet - Femme dans une baignoire
Femme dans une baignoire de Manet


 Toulouse-Lautrec :


Toulouse-Lautrec a laissé d'innombrables images de femmes saisies dans leur intimité, notamment représentées à leur toilette. Ici, la figure féminine occupe le centre de la composition et s'impose en gros plan, offrant ainsi la représentation d'un dos sculptural au spectateur. Les sièges en rotin disposés autour d'elle laissent supposer que la scène a lieu dans l'atelier du peintre, rue Caulaincourt.

Si, à l'époque, le thème de la femme à sa toilette est souvent traité notamment par Mary Cassatt ou Bonnard, c'est surtout l'influence naturaliste de Degas qui est très présente dans le tableau de Lautrec. Ainsi, l'oubli de la pose académique et la perspective accélérée assez inhabituelle chez Lautrec, sont comme un écho à la série de femmes à leur toilette que Degas présenta à la 8e et ultime exposition impressionniste en 1886. Le cadrage de la scène et le point de vue plongeant rappellent incontestablement les pastels magistraux de Degas auxquels Lautrec vouait une grande admiration. De la même façon que son aîné, Lautrec montre les femmes "sans leur coquetterie" comme vues "à travers le trou de la serrure". Toutefois, il se distingue de Degas par l'humanité avec laquelle il les regarde et les peint.

Ce tableau a fait l'objet de divers malentendus. Il a, en effet, depuis son origine connu plusieurs titres et sa datation a été modifiée. Il est maintenant établi qu'il a été réalisé en 1889 et non en 1896, comme il apparaît dans les anciens catalogues. C'est sûrement cette œuvre que Lautrec présenta sous le nom de"Rousse" à l'Exposition des XX à Bruxelles en 1890. Ce titre, voulu par l'artiste, rappelle sa prédilection pour les modèles roux, qu'il représenta toute sa vie.

 


 

Nu à la baignoire - Pierre Bonnard

Nu à la baignoire de Pierre Bonnard (1931)

Comme Degas, Bonnard a peint beaucoup de nus dans une baignoire.
Ce Nu à la baignoire représente sans doute Marthe, la compagne du peintre, qui meurt en 1942.
Bonnard utilise un point de vue original, quasi cinématographique, en plongée. Ainsi perché, il peut à la fois saisir la subtilité de la lumière sur la peau de Marthe, mais aussi les carrelages, le tapis de bain, les vêtements posés sur la chaise, les persiennes - et les blancs de la baignoire et du rideau délicatement colorés.
Ce point de vue élevé, Bonnard l'a souvent employé. Sans être une véritable histoire de peinture, cette composition suggère que la femme naît de l'eau - et parfois même elle se confond encore avec elle, comme si elle ne s'était pas encore différenciée. La baignoire apparaît alors comme une sorte de lieu originel.

Au XXème siècle, avec l'arrivée du tout à l'égout et les progrès des sciences, notamment les travaux de Pasteur sur les microbes, le bain privé et la douche (inventée à la fin du XIXème pour laver rapidement et à moindre coût les soldats et les prisonniers !) vont se généraliser.
Petit à petit les logements des « immeubles de rapport » sont modifiés pour accueillir toilettes à la turc, bacs de douche, baignoires. La salle d'eau, ou de bain, devient une pièce de confort privée.Au XXème siècle, avec l'arrivée du tout à l'égout et les progrès des sciences, notamment les travaux de Pasteur sur les microbes, le bain privé et la douche (inventée à la fin du XIXème pour laver rapidement et à moindre coût les soldats et les prisonniers !) vont se généraliser.
Petit à petit les logements des « immeubles de rapport » sont modifiés pour accueillir toilettes à la turc, bacs de douche, baignoires. La salle d'eau, ou de bain, devient une pièce de confort privée.


Edgard Degas 

 

Femme assise sur le rebord d'une baignoire et s'épongeant le cou - Edgar Degas

"Femme assise sur le rebord d'une baignoire, s'épongeant le cou" de Degas (vers 1880)

Il existe beaucoup de tableaux, de dessins et de pastels de Degas montrant une femme dans sa baignoire, ou assise sur le bord, prenant son bain ou venant de le prendre.
C'est pour lui l'occasion de peindre une anatomie de trois-quart et de dos, de dessiner un nu sans en montrer le visage, et, comme Bonnard après lui, de surprendre sur la peau une lumière par sa réflexion sur l'eau devenue fluctuante.
Mais écoutons Degas, que la postérité classera parmi les plus grands artistes de son temps, mais aussi parmi les hommes misogynes, réactionnaires et misanthropes: Jusqu'à présent, le nu avait toujours été représenté dans des poses qui supposent un public. Mais mes femmes sont des gens simples... Je les montre sans coquetterie, à l'état des bêtes qui se nettoient .

Après le bain, femme s’essuyant la nuque. Musée du Louvre


Par Edgard Degas (1834-1917)

 

 

 

 

Fichier:Edgar Germain Hilaire Degas 031.jpg

Pastel par Edgard Degas réalisé en 1886 intitulé le "tub"


Pierre Paul Rubens : la mort de Sénèque peint vers 1611-1615 :

 


 A partir de la Renaissance, l'usage du bain disparaît quasiment.
Les médecins de l'époque sont persuadés que les pores de la peau, dilatés par la chaleur du bain, transmettent aux baigneurs les miasmes de l'eau tirée de rivières qui servent d'égouts. Les nombreuses épidémies de l'époque, comme le raidissement de la morale, inaugurent une nouvelle ère en matière d'hygiène corporelle : la toilette sèche.

 

Gabrielle d'Estrées et une de ses sœurs

Gabrielle d'Estrées et une de ses sœurs - École française


François Clouet   : "Dame au bain" vers 1570 .

François Clouet, peintre de François Ier, continue l’œuvre de son père pour l’exécution des portraits dont Jean a été l’inventeur, mais il va plus loin notamment dans ses œuvres de thématiques galantes (La Dame au bain).

 

Fichier:François Clouet 002.jpg

Diane de Poitiers (la Dame au bain) -1571.

Ci-contre un portrait de Gabrielle d'Estrées antérieur au fatidique tableau dans lequel elle se fait pincer le sein. rien de tel ici, elle est présentée en majesté. Une ligne semi circulaire la relie aux autres femmes, jusqu'au foyer toujours là, toujours surmontée d'un tableau où l'on ne voit , encore une fois que les pattes postérieures d'un cheval (hennit soit qui mâle y pense). Cette gracieuse courbe semble décliner les maternités de Gabrielle. Près d'elle son aîné, César, premier fils que lui a fait Henri IV ;  Actéon en herbe, il essaye de chiper les fruits défendus. A gauche, allaité par la nourrice, son second fils en dispose pourtant à sa guise, privilège de l'âge. Enfin le dernier dont elle est enceinte est évoqué par la servante tenant un vase, de tout temps évocateur de l'organe féminin



Le Titien
, "L'amour sacré, l'amour profane" 1514 ou 1508

 

 

Les deux jeunes filles sont semblables au point de paraître jumelles. Elles sont habillées complètement différemment : l'une est somptueusement vêtue, l'autre pratiquement nue.
Les interprétations du tableau varient  mais elles ont toutes un point commun : les filles ne sont pas en opposition comme le laisse supposer le titre. Elles son complémentaires. La femme vêtue fait allusion à l'amour dans le mariage, la femme nue élève cette amour au niveau céleste et éternel , commme le laisse supposer la lampe que cette femme dévêtue élève du bras gauche.

 


Stevens Alfred,"la femme au bain . Musée d'Orsay[Stavens+alfred,le+bain+ou+la+femme+au+bain+ORSAY.jpg]

Alfred Stevens Le bain vers 1867 huile sur toile H. 0.735 ; L. 0.928 musée d'Orsay, Paris, France


Balthus, fille au drap bleu 1996

IMG_1208 

 


 

Piazza Armerina - Bikini Girls (Sicily)

Mosaïque d'une jeune femme en bikini jouant au ballon avec une amie; thermes d'une ville à Piazza Armerina (Sicile)

 

Le bain est un plaisir

Depuis les grecs et l'invention des thermes, outre sa fonction curative ou hygiénique, le bain est une pratique sociale souvent associée aux plaisirs du jeu, de la table, de l'amour, du culte du corps.


 

Les étuves médiévales

Frontispice du Livre IX de Valère Maxime

Guillame Vrelan - Fon,tispice du livre IX de Valère Maxime

Les bains publics au Moyen-âge sont des lieux de plaisir : ils sont mixtes et l'on s'y baigne nus. Les baignoires sont suffisamment grandes pour accueillir plusieurs personnes. 
On s'y rend pour se laver, se détendre, manger, se faire raser, soigner, masser... et plus si affinité : la prostitution y est tolérée. Des lits sont installés pour « se reposer ».( Voir le tableau de Cranach à ce sujet).

 


Au 20è siècle une vidéo d'un film de Fellini, la dolce vita :

 Anita Egberg dans une grande baig/noire, la fontaine Trévise à Rome, la nuit.

 



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