Poèmes saturniens
Ile sur le lac Trasimène, éclairée doucement par le soleil du matin. Comme le jardin où se promène Verlaine. Faute de jardin impressionniste. Un peu sinistre mais mélancholique.
APRES TROIS ANS
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent, comme avant,
Les grands lis orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé debout la Velleda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Paul Verlaine
Portrait de Paul Verlaine par Georges Rouault
(Tableau exposé au musée des beaux-arts de Dijon.)
Un poème que je traîne dans mes poches depuis 1 an. Il appelle à la promenade, au retour sur des lieux familiers, on y retrouve des moments doux, rien n'a changé... Comme dans le petit jardin du blog ?
la Vélléda (en marbre) du sculpteur Maintenon au 19è siècle dans le jardin du luxemboug.