Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Eclaircie après la pluie -
Eclaircie après la pluie -
Publicité
22 janvier 2011

A quels seins se vouer ?

L'homme et la femme ont des seins.
Pourtant l'homme fantasme sur les seins des femmes, se les approprie sans qu'elles soient toujours d'accord. Pour l'homme le sein est un lieu visible de la différence sexuelle.
Les siens sont très petits, comme atrophiés. Dans son phantasme, ceux de la femme sont gros,comme proéminents, alors que celle-ci les vit comme inutiles et lourds à porter qui ne suscite que le regard torve du passant croisé.
Ce sein peut être aussi fantasmé par l'homme un lieu érotique, s'il n'est pas seulement perçu seulement comme un lieu nourricier à la naissance du petit de la femme.

C'est le sein dans sa fonction nourricière qui fut montrer d'abord par le peintre en représentant une scène religieuse où Marie donne (ou ne refuse pas) le sien de sein à l'enfant Jésus qui a faim comme tout bébé. Le chrétien qui regarde se nourrit de la fonction spirituelle de cet excroissance de chair (donné la vie au fils de Dieu).

Leonardo da Vinci attributed - Madonna Litta.jpg

La vierge allaitante par Léonard de Vinci(1490) - Maria allaitant Jésus, vers la fin du XV°s. Musée National de Suède
(Stockholm)

 Dans ces 2 tableaux de la"renaissance", sont représentées des vierges allaitant jésus. Elles regardent l'enfant qu'elles tiennent délicatement ; le paysage de la campagne prend tout son sens et l'enfant dans le tableau de Léonard prend le sein de la vierge, il affirme sa liberté, liberté que prend le peintre avec le sujet religieux qui lui est imposé, peintre que l'enfant regarde en tétant.

Mais la femme à une période n'a pas toujours nourrit son enfant, se payant le service d'une nourrice ou d'un biberon. Le sein devint alors inutile pour la fonction nourricière.

En1451,Jean Fouquet avait déjà représenté une vierge érotique, ressemblant à la maîtresse de Charles VII, Agnès Sorel.

http://www.repro-tableaux.com/kunst/french_school/agnes_sorel_X.jpg

La vierge à l'enfant par Jean Fouquet - Agnès Sorel (vers 1450)

Ce tableau,la vierge à l'enfant fait partie d'un diptyque qui trônait dans l'église de Melun et tous les fidèles pouvaient contempler à loisirs cette vierge (à l'enfant) dépoitraillée presque sans raison, entourée d'anges rouge
et montrant sa beauté légendaire, tandis que sur l'autre panneau du diptyque,

le généreux donateur révélait sa piété en priant avec son Saint patron. (voir ci-dessous)

[agnes+1+250px-Jean_Fouquet_006.jpg]

 

 

 

Un portrait anonyme de l'école de Fontainebleau de Gabrielle d'Estrée et de sa sœur vers 1594, tableau très célèbre,
visible au musée du Louvre.
Cette toile représente 2 femmes nues (Gabriel d'Estrées et sa sœur dans une baignoire) et seules, ce qui est rare. Ce qui est encore plus rare, la brune (la moins blonde) prend le sein de la blonde avec délicatesse. Elle lui pince le téton entre le pouce et l'index, comme elle le ferait en prenant une tasse de thé. A l'époque ce geste est un code pictural qui représente la grossesse.
On retrouve cette même gestuelle dans un autre tableau anonyme peint vers1575 attribué aussi à l' école de Fontainebleau . Elle ne pince que ses bésicles.
Il semble que son mari cherche à la caser auprès d'un vieux barbon.

http://doudou.gheerbrant.com/wp-content/ecfontl.jpghttp://1.bp.blogspot.com/_A8XgY7cWYaI/STk5bcjcINI/AAAAAAAABV0/6LZgqW1aIXI/s400/Ecole16-femme2ages-Ren.jpg

Vers 1520 Raphaël a réalisé "Un portrait de femme" insolite.

Là encore, cela marque la renaissance. Les peintres de l'époque révolutionnent le portrait en montrant le visage de leur sujet au trois-quart, comme ci-dessus (cela est permis par la connaissance de la perspective). Avant les portraits étaient uniquement de profil ou lisses, inexpressifs.
La personnalité du l'individu peint est ainsi mieux soulignée.

Portrait de jeune femme - RaphaëlPortrait de femme

Raphaël s'est permis de dénuder cette jeune femme de droite qui n'est autre que sa "muse", la Fonarina rencontrée en 1508 à Rome où le pape l'a appelé. Il y restera 12 ans avant de mourir de malaria.
Il repose aujourd'hui au Panthéon.

Le 18ème et le 19ème deviennent plus pudiques avec le portrait de deux femmes peintes par une femme, Vigée-Lebrun qui n'avait droit qu'au portrait (en tant que femme), cet art mineur par rapport à la peinture d'histoire ou biblique.
Vigée-Lebrun va détourner le portait, en faisant de son tableau une allégorie dédiée à la paix, sujet historique si l'en ait.

Vigée-Le Brun, Elisabeth Louise 1755-1842), "La Paix ramenant l'Abondance "- "Portrait de Mme de Senonnes" par J.A.D. INGRES en 1814


La paix est vêtue. L'abondance n'est-elle autre que l'abondance de lait. On revient à la fonction nourricière du sein.
On ne pourrait que voir un décolleté pigeonnant dans ce portrait de Mme de Senonnes ; on peut voir un travail de modiste tant Ingres attache autant d'importance au vêtement qu'au visage de sa cliente.

Était-ce le cas de Renoir ?

 Délicatesse, forme, couleur, lumière et volupté sont les maîtres mots de cette nouvelle période, après sa période ingresque.
Abandonnant le style linéaire, Renoir adopte une facture plus souple et onctueuse,avec plus de fluidité et des effets de transparence. C'est ce que l'on a appelé
 la période «nacrée» .
 Après 1897 et jusqu'à la fin de sa vie, Renoir en vint à une manière impulsive, directe, sans retouches, à laquelle vont se rattacher d'innombrables figures de femmes plantureuses et nues ("Baigneuse s'essuyant la jambe", 1905), peintes souvent en une seule séance dans des coloris à dominante ocre-rouge.

Fichier:Pierre-Auguste Renoir 127.jpg

La baigneuse endormie, (1897 )


Et au 20ème siècle chez Magritte, le visage d'une femme réduit aux attributs sexuels : le sexe, la poitrine et l'imposante chevelure. Le visage de cette femme est remplacé par un corps nu allant des épaules jusqu'au haut des cuisses, découvrant ainsi tous ses attributs féminins. Ici René Magritte pose sans conteste la question du corps et plus particulièrement du corps féminin qui l'a souvent inspiré. L'auteur a-t-il fait ce portrait pour faire naître en nous le désir, pour nous faire rire ou au contraire susciter l'angoisse ? On peut aussi se demander quelle est l'image, la vision qu'il cherche à nous montrer du corps féminin lui-même lors de ce crime qui donne son titre à l'œuvre. Le viol est-il une représentation de la femme objet de désir ou bien d'une femme monstrueuse, effrayante ?

http://anneelisa.files.wordpress.com/2009/03/magritte-rape1.jpghttp://hoursofidleness.files.wordpress.com/2010/01/rene-magritte-attempting-the-impossible.jpg

"Le viol" de Magritte - "Essayer l'impossible" du même Magritte

L'artiste peut créer un vrai nu de femme et la rendre aussi réelle que lui dont il fait aussi une représentation.

  • Autres représentations de femmes par Magritte : des femmes parfaites qui se confondent avec le ciel.

 

http://www.mattesonart.com/Data/Sites/1/magritte/Black%20magic%201934%20sylvester.jpg

Série la magie noire peinte par Magritte vers1934. Sa muse, Georgette lui a servi de modèle.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité