Il neige en décembre
Le trafic routier a connu un épisode pagailleux suite à des chutes de neige dans la Région parisienne.
M. Hortefeux ministre de l'intérieur a nié cette pagaille, vision des médias selon lui.
Tempête de neige par Goya
Manifestement, Hortefeux n'avait pas mis le nez dehors ni regarde la télévision, il aurait vu des automobilistes patiner, déraper, bloquer sur les routes devenues des patinoires. "Le préfet n'a mis que quelques minutes pour venir jusque-là, ce qui prouve bien que çà ne glisse pas". Tout juste a-t-il admis qu'il existait des difficultés lorsque la route était en pente ("inclinée"), joignant le geste à la parole, des fois qu'on aurait pas compris, nous qui n'avons pas de chauffeurs qui font des excès de vitesse impunis.
"Tempête de neige" par Turner (1842)
Hortefeux a préféré s'en tenir aux informations officielles qui sont celles d'une cour dévouée à son mentor, Sarkozy qu'il ne faut pas énerver en lui disant la vérité. Celui-ci arrête la neige avec les dents.
De son coté en Russie où la neige ne devait pas manquer, Fillon a incriminé l'imprévision de météo-France ou plutôt ses prévisions qui auraient été erronées. Quelques jours après devant un tollé généralisé des médias notamment, Fillon a reconnu devant des journalistes, des problèmes de communication sur cet épisode neigeux dont on devrait bientôt voir, la suite. Sinon, ce n'est pas l'épisode d'un feuilleton.
Cette pagaille généralisée n'est-elle pas du plutôt au caractère inhabituel de cette neige, tombée en abondance sur un sol froid, à la soudaineté du phénomène, au blocage des secours par les camions qui roulaient coute que coute et qui ensuite bloqués les routes, à l'impréparation des français qui veulent rejoindre leur travail avec la même célérité que d'habitude comme si la neige n'existait pas...
PIssarro - "La route par la neige à Louveciennes" (1872)
"Une rue sous la neige à Louveciennes" par Sysley
La campagne hivernale attire particulièrement Sisley qui excelle à
rendre la tristesse et le caractère désolé de la nature. Son tempérament
réservé et solitaire s'accorde mieux aux mystère et au silence qu'à
l'éclat des paysages ensoleillées et méditerranéens qu'affectionne par
exemple Renoir.
Comme Monet, Sisley suit l'exemple de Courbet en
peignant des paysages enneigés. Si ce thème séduit les impressionnistes,
c'est parce qu'il leur permet d'étudier les variations de la lumière et
de jouer des différentes nuances de leur palette. Grâce à des petites
touches colorées posées sur la toile, le sol n'est pas uniformément
blanc, mais irisé de reflets bleutés.
Horte-feux, surnommé depuis lors de M. Horte-froid, a nié la pagaille sur le réseau routier de la région parisienne, donc les difficultés que rencontraient les automobilistes qui pestaient devant ces dénégations du ministre qui apparaissait, pour la circonstance, comme hautin : "nous, ceux d'en haut, nous ne sommes pas atteints par ces catastrophes naturelles, tandis que vous, les petits d'en bas, vous vous débattez avec elles, vous n'êtes pas aussi bien protégés que nous qui sommes importants."
Hortefroid multiplie les dérapages (il fut condamné pour racisme cet été). Mais fillon était davantage protéger quand son patron s'occupait de tout, même de la communication de crise. Il savait au moins fournir des "éléments de langage" qui donnait l'air aux ministres de répéter une leçon administré par le chef; apprise par coeur. Maintenant que Sarkozy a pris de la hauteur en voyageant à l'étranger dans son bel avion, on a l'impression qu'il n'y a plus de pilote dans l'avion France et que les ministres qui ne parlaient qu'à Sarkozy et peu à Fillon, ne savent plus à quel pilote s'adresser.
Tout le monde sait qu'en communication de crise, il faut montrer beaucoup de compassions aux victimes et ensuite montrer que le gouvernement fait tout pour améliorer les choses.
La route de Versailles à Louveciennes" par Camille Pissaro
Hortefeux a encore fait parler de lui, en commentant une décision de justice condamnant un policier dont il est le chef.
Faute de dégager la neige avec une pelle, il dégagerait bien la justice qui empêche la police de faire son travail et qui relâche les délinquants au lieu des les mettre en prison. "La justice préfère mettre les policiers en prison" a commenté M.Brice la main FROIDE.
Essayons de radoucir ce monde de brute avec des poèmes et des chansons sur la neige et je vous recommande un article d'Alain Rémond (AR)à propos du dernier épisode neigeux.
AR a remarqué qu'il fallait répondre toujours par OUI ou par NON aux questions des sondeurs. Ainsi à la question "aimez-vous la neige ? " , il aurait envie de répondre "Çà dépend". Mais les sondeurs ne veulent pas ce type de réponse qu'ils classeraient dans la réponse "Ne se prononce pas".
Alors que lui, il aime parfois la neige, parfois il ne l'aime pas. Son billet est dans le dernier Marianne.
Voici le début de la revue de presse de Bruno Duvic sur France-Inter le 9 décembre 2010, lendemain de "l'épisode neigeux" :
"Louveciennes, neige fondante" par Monet
Bruno Duvic,dans sa revue de presse :
"Je rappelle, à toutes fins utiles, que l'hiver est censé commencer officiellement le 21 décembre. Or, nous sommes le 9, et non seulement il fait un temps d'hiver, mais il dure depuis quinze jours. D'où la question qui monte des profondeurs de la France : qu'est-ce que c'est que cette histoire ?".
Voilà comment commence le billet d'Alain Rémond dans La Croix, et c'est vrai que la neige, comme le titre drôlement L'Ardennais aujourd'hui : "Ca fout les boules !".
A la Une du Parisien, une photo d'embouteillages monstres dans la capitale couverte de blanc et ce titre : "Coincés !"... 425 kilomètres de bouchon recensés hier soir à 19h en Ile-de-France. Quelques heures plus tôt, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait assuré qu'il n'y avait pas de pagaille.
"Une pagaille, mais quelle pagaille ?" demande de façon ironique Anne Fulda dans Le Figaro. "Monsieur le premier flic de France, ajoute Francis Brochet dans Le Progrès, on en connaît qui se serait retrouvé à la circulation pour moins que ça !".
"Alors, pourquoi cette pagaille ?" demande Le Parisien. On a du mal à trouver la réponse à la question ce matin dans la presse. A Paris même, l'homme qui est présenté comme le patron du service de lutte contre la neige et le verglas affirme que dans une ville où la circulation est déjà saturée, dès qu'il y a de la neige, les bouchons sont inévitables. Mais pourquoi pas plus de sable et de sel ailleurs en Ile-de-France ? Pas de réponse.
Et l'Ile-de-France était loin d'être la seule région concernée ! Comme le titre le journal "20 minutes" dans son édition de Paris, hier, c'était bien "Manteau blanc, mais journée noire".
|