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Eclaircie après la pluie -
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2 octobre 2010

Leçons suédoises

Comme dans la plupart des pays européens l'extrême-droite est le grand vainqueur des élections législatives suédoises, avec plus de 5 % des voix et va donc faire son entrée au parlement où aucun parti n'a la majorité absolue et où les conservateurs vont devoir former un gouvernement avec 49 % des voix, les écologistes, arrivés troisième, joue un rôle d'arbitre dans ce parlement.

Suède: la percée de l'extrême-droite, d'abord un ras-le-bol des partis traditionnels

Ce séisme politique dans ce petit pays de 10 millions d'habitants, inventeur de l'État-providence intéresse l'ensemble des pays européens.
Le parti social-démocrate a connu son plus mauvais score depuis 1914. Le "modèle suédois" a donné des signes de fatigue même si la plupart des habitants veut le conserver.
Dans ce contexte, d'une conservation des bienfaits de l'état-providence, la gauche doit discuter de l'immigration de masse et des clandestins, immigration qui reste nécessaire au maintien de ces avantages sociaux dans nos sociétés vieillissantes.
L'assimilation des immigrés devient de plus en plus difficile dans une société ouverte sur le monde (grâce aux paraboles de télévision par satellites pointés vers le pays d'origine  qu'on retrouve pendant les congés payés), un effort devra être fait pour améliorer au moins l'insertion des immigrés.  Les populations devront choisir entre le cout de cette insertion et les couts sociaux (retraites, santé...). Certains suédois ont choisi.

Le gouvernement français, lui a compris, lui qui durcit sa politique d'immigration en stigmatisant les populations européennes immigrées comme celles des Roms qui n'ont pas bonne réputation dans la population française, au pare-brise sale.

http://blog.fanch-bd.com/images/politique/hortefeux_moulin2.jpg

Pas un jour sans l'annonce de fermetures d'une manufacture qui licencie et/ou délocalise dans des pays émergents sa production "made in France".
Pas un mois sans augmentation du chômage malgré l'optimisme affiché par Mme Lagarde.
Pas une année sans le retour d'une sécheresse ou d'une inondations.
Et maintenant on nous annonce que le terrorisme n'est pas mort, que nous devons redoubler de vigilance.
La violence augmente chez la jeunesse avinée ou "addict" à la drogue
Les flics ont investi l'école, où il remplaceront les profs non formés à la pédagogie, pour faire régner le calme.

Des flics référents à l'école

On assiste aujourd'hui et ce n'est pas fini, a un déclin économique de l'Europe illustré par le forum économique mondial de Davos qui est un véritable miroir de l'économie-monde où se rassemblent les élites économiques de la planète. Dans l'avion qui menait à Zurich. La classe bussiness était remplie aux trois quart de chinois et pour 1/4 d'américains, les européens occupant les arrières du jet.
La crise s'est traduite par une croissance du PIB moindre. Elle a été en 2008-2009 plus violente en Europe  (1 % en Europe), elle a été modérée aux USA (2 %) et insensible en Asie (8 % de croissance en Inde, 10 % en Chine).

Les 15 premiers adhérents de l'Union européenne pèse encore 21 % de la production mondiale ; elle n'en représentera plus que 5 % en 2041, soit une division par 4 de l'impact de l'Europe.

Quelles sont les causes de ce déclin ?

La démographie : La population de l'Europe (500 millions d'habitants) stagne (+ 0,1 % en 2009 ) et surtout vieillit rapidement, elle baisse en Italie et en Allemagne. C'est l'immigration qui alimente le dynamisme démographique des États-unis (+1 % par an environ).
La division de l'Europe est aussi une manifestation de ce déclin. La nomination d'un président inconnu de l'Europe n'a rien changé, l'Europe est par exemple exclue de la recherche de la paix entre les palestiniens et les israéliens qui a lieu aux USA.
La politique de réduction draconienne des déficits des budgets de l'État sous la houlette du FMI et des marchés financiers guidés par les agences de notation.
Le déficit de la zone Euro est finalement pas si inquiétant (6,1 % en 2009) comparé à celui des USA (plus de11 %).
Le déficit d'innovation est plus inquiétant. Aucune des grandes innovations de ces dernières années n'est le fait de l'Europe.
L'Europe est plutôt menacée aujourd'hui par les pays émergents qui sont désormais des pays innovants qui concurrencent l'Europe sur ses marchés traditionnels.

http://www.lexpansion.com/medias/22/bric-2009_108.jpg

Dans les pays émergents, les inégalités sont encore très prononcées ?
Les riches cohabitent avec les très pauvres des ghettos (les favellas au Brésil).
Ainsi au Brésil, par exemple, on a assisté à une exceptionnelle croissance qui a multiplié le nombre de riches. A São Paulo, la capitale économique du pays ces grandes fortunes (boostées par l'envol de la bourse et du cours des matières premières) vivent en vase clos et font les beaux jours de l'industrie du luxe. La classe moyenne s'est accrue aussi considérablement et accède aussi au marché du luxe, même si elle achète un seul produit à crédit.
Mais il y a luxe et luxe. Qu'achèterait la femme de la rue, interrogée : une machine à laver. On a le luxe qu'on peut.
Et nous l'avons vu, la pauvreté a régressé. Le très charismatique Lula s'est rendu populaire auprès de toutes les catégories de la population, notamment le patronat. Sa successerice (Des élections vont avoir lieu le 3 octobre, pour élire un nouveau président de la République) devra gérer les contradictions de l'ère Lula et consolider la trajectoire ascendante du Brésil, pays émergent qui se fait tirer l'oreille pour acheter les avions "Rafale" français, dont personne ne veut.

http://www.mondial-infos.fr/wp-content/uploads/2009/09/avion-rafale.jpgDès son arrivée à Brasilia dimanche soir, le président Nicolas Sarkozy a plaidé la cause de l’avion de chasse français Rafale auprès de son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva,

 

L'Europe n'est pas seule visée par le déclin, les USA basculerait aussi depuis la crise ( et même avant selon l'équivalent de l'INSEE américain).
Les USA sont maintenant talonnés par un autre pays émergents, la Chine qui devient la deuxième puissance économique mondiale devant le Japon qu'elle vient de dépasser et si l'on corrige la sous-évaluation du yuan, le PIB chinois est près des 2/3 de celui des USA. Ce pays compte près du quart de la population mondiale et a un rythme de croissance à deux chiffres.
Mais le PIB par habitant de la Chine reste de 10 fois inférieur à celui des USA ou du Japon. Cependant le modèle économique américain basé sur l'endettement des ménages est durablement atteint depuis que la bulle immobilière a crevé et qu'elle ne peut masquer une désindustrialisation massive.
Nous allons être confronter à un monde post-américain, américains qui  représentent toujours notre modèle. Nous n'y sommes pas préparés pas plus prêts.
Les pays émergents ne sont pas tous logés à la même enseigne. Il y a ceux qui sont dépendants de l'extérieur et il y a ceux qui bénéficient d'un vaste marché intérieur (les hausses récentes de salaires permettent aux ouvriers de consommer plus) comme la Chine ou le Brésil ou l'Inde. Ces pays vont aussi connaitre leurs X "glorieuses", comme la France dans les années 60. Les paysans, encore nombreux, vont faire grossir encore plus la périphérie des ville et passer d'une activité sous-productive à une autre plus productive. Mais pour combien de temps ?

Assistons-nous à une redistribution des cartes au niveau mondial ?

Les empires ont tous sombré les uns après les autres.
Après l'empire romain, on a connu la puissance de l'Espagne et du Portugal puis les puissances coloniales de la France et de l'Angleterre et enfin la puissance des États-unis après la première guerre mondiale qui a coïncidé avec la puissance industrielle de l'Europe occidentale.
On a l'impression que la Chine a passé un "deal" implicite avec les USA : "Continuez de consommer en vous endettant et en achetant nos produits, on s'occupe de financer votre dette". Cela n'est pas sans danger pour les USA.
Les piliers de la suprématie des USA au 20ème siècle sont tous fissurés.
La croissance n'est revenue qu'à 1% et avec sa faiblesse les USA connaissent un taux de chômage de masse de près de10 %. La classe moyenne se délite.

Au niveau mondial, la classe moyenne ( définie comme la population disposant entre 5300 € par an et 31600 €) croit, particulièrement dans les pays émergents tels que la Chine (130 millions), le Brésil (40 millions) ou encore la Russie(14 millions). L'OCDE estime qu'en 2050; la moitié de la consommation mondiale, sera le fait des Chinois et des Indiens, contre 10 % actuellement. Cette évolution pourrait se révéler erronée si les inégalités constatées dans les pays émergents perduraient : "Il faut y maintenir l'espoir que tout le monde peut profiter de ces richesses, notamment en termes d'accès à la santé, à l'éducation...", "les autres risques majeurs sont constitués par les questions environnementales, l'accès aux ressources de même par l'évolution des différents conflits naissants". Cela fait beaucoup d'incertitudes !
La Chine devrait devenir la première économie du monde au cours de la décennie 2030 si les USA continuent de désindustrialiser comme aujourd'hui.

Les entreprises chinoises deviennent leader sur des secteurs d'avenir comme les énergies renouvelables.
La concurrence des pays émergents s'étend aussi à l'agriculture avec le Brésil et aux services avec l'Inde. Elle ne porte pas que sur le cout du travail mais aussi sur l'efficacité du capital et la recherche.

http://img.ozap.com/03C003C000793426-photo-affiche-le-declin-de-l-empire-americain.jpg

Avec ce déclin inéluctable des États-unis, malgré des atouts indéniables le monde sera-t-il moins dangereux sans le bouclier américain ? L'Europe devra assumer ses responsabilités.
Dans les années  à venir l'immigration va devenir un enjeu considérable pour enrayer le déclin de pays européens vieillissants. L'insertion des immigrés devra se substituer aux ghettos actuels que sont devenus les HLM des années 60 où se sont pressés les travailleurs ruraux de la France et de l'Europe entière puis d'Afrique, des années de croissance industrielle, appelés par une prospérité factice.

Une Gouvernance mondiale commence à poindre avec le G20 qui rassemble l'ancien G8 plus les pays émergents de l'ancien Sud ( du dialogue Nord-Sud) conduits par la Chine. Au G20 de novembre piloté par la France, il est question de revoir les taux de change des monnaies des zones économiques de la planète. En particulier, il est question de discuter de la sous évaluation de la monnaie chinoise, le yuan, par rapport aux autres grandes monnaies (le dollar et l'Euro). celle-ci donne un avantage énorme aux exportations de la Chine.

On a d'un côté une gigantesque machine à exporter (et à épargner) de l'autre les destinataires (les États unis et l'Europe), gargantuesque machine à consommer et à s'endetter. Cela ne peut durer sans intervention si l'on veut éviter le protectionnisme, le repli sur soi.

 

 

 

 

 

 

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