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Eclaircie après la pluie -
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20 septembre 2010

La quête de reconnaissance

Ce concept de reconnaissance ne s'est imposé que récemment pour affirmer par exemple des identités collectives qui s'impose aux politiques dans le débat de société :

- reconnaissance du génocide arménien par les turcs.

Pour la première fois, l'intelligentsia turque commémore le génocide arménien

Des défenseurs des droits de l'homme, intellectuels et artistes turcs ont pour la première fois commémoré publiquement  à Istanbul les massacres d'Arméniens de 1915-1917

- les "indigènes de la République" ne sont pas en reste, eux qui réclament la reconnaissance de leur état de colons non seulement à l'époque où l'État français occupait les terres de leurs ainés et souvent les pillait mais aussi aujourd'hui où parqués dans leur banlieue, ils sont réduits à l'état de colonisés par leur ancienne métropole qui maintient sa discrimination malgré ses lois et ses institutions impuissantes comme la HALDE. (Ces indigènes devraient, selon eux, bénéficier du devoir de mémoire, comme si notre génération était encore responsable des méfaits perpétrés dans les colonies par les Français de l'époque). L'histoire, qui rend compte le plus scientifiquement du passé n'a rien à voir avec le devoir de mémoire qui, lui, est politique. Voir ce que Nora, historien, a écrit là-dessus.

Les homosexuels non plus ne se sentent pas reconnus, même si les débats sur le PACS ont amélioré leur sort peu enviable. Ils souhaiteraient que le mariage homosexuel soit reconnu ainsi que l'homoparentalité pour faire de l'homosexualité autre chose qu'une déviance des relations amoureuses ce qui scellerait définitivement leur reconnaissance comme individus normaux.

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La Suède est devenue le cinquième pays de l'Union européenne à légaliser le mariage homosexuels


Les  noirs ne se sentent pas plus reconnus comme issus d'une génération d'anciens esclaves qui ont souffert l'indignité du déporté.

Les négationnistes ne reconnaissent pas plus la déportation et l'élimination systématique des juifs.


Les ouvriers licenciés
de la crise revendiquent plus la reconnaissance qu'ils ont permis à l'entreprise de produire et de se maintenir grâce à leur sacrifice. Ils réclament davantage de respect et qu'on ne les jettent pas comme des kleenex quand on leur propose des salaires de misère s'ils acceptent de s'expatrier en Chine pour apprendre aux petits Chinois le métier dont ils seront ensuite dépouillé. Ce savoir faire doit être reconnus et les ouvriers en sont fiers et doivent l'abandonner pour d'autres.

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Cette reconnaissance constitue pour les minorités qui la revendique des sujets de revendications collectives qui doit être pris en compte par les politiques d'aujourd'hui.

Reconnaitre peut aussi avoir un autre sens.

Par exemple un meurtrier peut reconnaitre aux policiers qui l'interrogent, avoir enterré sa victime dans tel ou tel bois. Ce meurtrier admet qu'un évènement a eu lieu. Il avoue avoir effectuer lui-même cet acte pour faire disparaitre le corps. Il reconnait les faits.

Autre sens qui pose plus de problèmes dans le débat social actuel :
l'idée que se fait autrui de l'image d'une personne et qu'il renvoie à cet individu. Les problèmes naissent quand l'image qu'on a de soi est différente (voire dévalorisante) de l'image qu'on nous renvoie pour affirmer son pouvoir par exemple.
Ainsi Pierre Bourdieu considère que les luttes entre groupes sociaux, sont des luttes pour la reconnaissance, à savoir "des affrontements symboliques visant à imposer à l'ensemble de la société sa vision du monde en vue d'améliorer sa place dans la société". Cette approche est prolongée aujourd'hui par C.Taylor et Axel Honneth.

Charles  Taylor explique qu'il existe dans nos sociétés une exigence de reconnaissance égalitaire et une affirmation d'une égale dignité des hommes.
Si l'on en cAxel Honnethroit Honneth, l 'image positive que nous pouvons avoir de nous-mêmes dépend du regard d'autrui à notre égard. Nous restons toujours en attente de reconnaissance dans les interactions sociales.
Pour Honneth, il existe trois formes de reconnaissance qui relèvent de trois sphères sociales distinctes :
- dans la sphère de l'intimité, la reconnaissance passe par l'amour qu'un individu nous porte ou par l'amitié qu'on nous manifeste;  Ceux-ci rendent possible "la confiance en soi".
- la deuxième sphère est la sphère juridique, c'est à dire celle des règles sociales, qui reconnaissent un droit et donne le "respect de soi" c'est-à-dire la certitude de notre liberté.
- La dernière concerne notre contribution individuelle au bien de la société dont la reconnaissance renforce l'estime de soi.

La question de la reconnaissance a généré nombre de conflits sociaux, de même la question du respect, au moment où s'est développé ces dernières années, les inégalités, la précarité et les discriminations face à l'exigence de l'égalité et du droit à la différence dans la mesure où cette différence ne remet pas en cause ce qui est universellement reconnu.
Émerge un sentiment d'injustice sociale, causé par ce déni de reconnaissance.

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Les entreprises, essentiellement à cause de la pression à court terme comme des impératifs boursiers, sont en train de réintroduire des logiques autoritaires de fonctionnement hiérarchique



Christophe Dejours a souligné l'importance de cette reconnaissance dans l'activité professionnelle. En effet pour lui tout travail est générateur de souffrance et l'individu ne peut transformer cette souffrance en élément positif (en plaisir) que s'il y a une reconnaissance de la réalité du travail et de son utilité tant pour ses collègues (attente d'une coopération) que pour la hiérarchie (besoin d'autonomie) à l'heure où celle-ci en nous contrôlant tout le temps, assoit sa domination.
Le sentiment d'injustice sociale peut faire naître des mouvements sociaux collectifs ou des frustrations individuelles, une paralysie de l'identité qui peut aboutir à une exclusion totale, c'est-à-dire, au suicide sur le lieu de travail tel que çà continue de se passer chez France Télécom, malgré le changement de PDG.

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Mais les méthodes de management des petits chefs ont-elles changé ? Les médailles viennent toujours récompenser les travailleurs fidèles, les citoyens bienfaiteurs ou zélés, les anciens combattants...

Les diplômes viennent reconnaitre les compétences atteintes dans l'exercice d'un métier, mieux que ne le ferait un patron, juge et partie.

Enfin Mme Husson peut faire un legs à son rosier...  ou à une rosière (reconnaissance de la probité d'une personne).

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Résumé de la nouvelle adaptée par F2 :

Madame Husson, éprise de pureté et de vertu, s'est mis en tête de faire couronner la «rosière» de Gisors, c'est-à-dire la jeune fille la plus respectueuse. Après une enquête menée par sa bonne, l'intraitable Françoise, elle comprend qu'aucune fille de la ville ne répond aux critères énoncés. Elle ne trouve alors guère que le fils de la fruitière, Isidore, jeune homme simple et candide. Après avoir demandé conseil à l'abbé Malou, Isidore est couronné «rosier» en grande cérémonie. Le repas terminé, il disparaît avec la bourse qu'on lui a donnée. On    le retrouve huit jours plus tard, ivre et dégoûtant.

Cette quête de reconnaissance dans notre société entraine la revendication du droit à la différence. Il s'agit d'une revendication paradoxale dans une société démocratique, en principe fondée sur l'égalité, sur l'universalité des droits  du citoyen homme quel que soit son identité particulière que chacun à tendance à revendiquer de plus en plus  : notre société égalitaire est "indifférente aux différences", indifférence au nom de laquelle elle rejette les statistiques ethniques, ce qui nécessairement entre en contradiction avec cette tendance à faire reconnaitre sa personnalité propre, ses préférences, ses valeurs, sa religion, ses coutumes ancestrales... Au nom de quoi empêcher l'excision pratiquée par certaines ethnies ? Au nom de quoi empêcher qu'une candidate N.P.A. apparaisse voilée comme l'impose sa liberté individuelle "je m'habille comme je veux" ? Au nom de quoi j'empêcherais une femme qui le veux, de revêtir une Burka ? Au nom de l'impossibilité de décliner son identité, si une autorité autorisé la demande (par exemple en cas de non respect d'un feu rouge). Le gouvernement a trouvé la parade.
La loi a été voté en France après un débat qui a mis en évidence un large consensus.
On voit bien que la Burka s'est heurté à l'émotion de concitoyens pour lesquels celle-ci les a choqué. Leur culture d'origine n'a pas supporté cette dissimulation entière, contraire à la liberté revendiquée par ailleurs. Le droit à la différence ne peut conduire à nier des principes fondamentaux tels que la liberté.
Ces minorités revendiquent la reconnaissance de leur culture différente de la culture dominante par exemple de ne pas se mélanger à la piscine, de ne pas faire examiner une femme par un médecin homme, de manger halal au Mac Donald de son quartier au nom de l'égalité des droits et au nom du respect.
Cela mène à des conflits au sein d'une même nation pour faire reconnaitre sa minorité. On le voit ces différences divisent la société qui devient morcelée. C'est pourtant cette voie du communautarisme qu'ont suivi des sociétés dites tolérantes et qui se révélèrent plutôt indifférente à la différence jusqu'à un certain point, jusqu'à ne plus supporté comme en Hollande ou... en Suède qui étaient des sociétés très tolérantes parce qu'en réalité très homogènes (les Suédois sont tous blonds)  jusqu'à ce qu'elle s'ouvrent aux autres qui se sont crus des citoyens comme les autres (bien que d'une blondeur lointaine), ils ont voulu eux aussi profiter de l'État-providence comme n'importe quel citoyen et les habitants de "souche" ne l'ont pas supporté, tout du moins une minorité d'entre eux.

Revendication d'égalité donc du droit à la différence mais le processus d'individuation que nous avons considéré comme un progrès,  ne va pas de soi.
L'identité doit être conquise, doit être construite alors que les trajectoires de vies sont de plus en plus précaires et complexes.
Autrefois on faisait partie d'un groupe dans lequel on avait une fonction donnée ; on appartenait par exemple à une classe à laquelle on était fier d'appartenir. On appartenait à la classe ouvrière et on se mobilisait collectivement pour faire reconnaitre ses droits.
De son côté l'individuation rend hypersensible à tous les signes de mépris, d'échec, de dévalorisation qui correspond à une "psycholigisation" du social.
Les patrons multiplient les évaluations individuelles qui mettent en évidence les compétences de chacun, ce qui justifie des salaires individualisés. Ce qui permet aux patrons de diviser pour mieux régner alors que l'individu voulait fuir le groupe pour mieux  respirer. L'individu à gagner une exploitation par des supérieurs hiérarchiques.

Finalement faut-il un droit à la reconnaissance ?
Il présente plus d'inconvénients que d'avantages.
C'est dans le public que j'ai connu, à l'inverse, une plus grande égalité, normalisée par les statuts mais pas réellement vécue.

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Commentaires
L
Un père est OBLIGE LEGALEMENT de<br /> reconnaitre son enfant et ce même <br /> s'il n'en a pas envie.<br /> <br /> Il faut par contre enclencher la <br /> procédure après la naissance (je <br /> pense qu'on a 18 mois après la dite <br /> naissance).<br /> <br /> Même si le père ne voulait pas de <br /> cet enfant la LOI l'oblige à <br /> reconnaitre tous les fruits de ses <br /> rapports sexuels.
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