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Eclaircie après la pluie -
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3 mai 2010

Fêtons le travail : plaisir et souffrance au travail.

Que fête-t-on le 1er mai ? 
La fête du travail, ce même travail qu'on a du mal à avoir et qui nous ferait souffrir surtout si on est employé chez France Telecom sans accent, ça fait plus international d'ailleurs le sans accent fait parti de la novlangue d'aujourd'hui, parce que nous sommes pressés d'y aller. Où ? Au travail, où "enfant" (reste du stage PNL payé par le patron, manager moderne) devant son supérieur ("parent"), on bredouillera une fausse excuse, rougissant et culpabilisant (reste du "catéshisme"- avec une faute faite exprès, pour faire réfléchir, réflexe de vieux pédagogue ? En effet, le catéchisme de Jean XXIII n'est pas tout à fait le même que celui de Benoît XVI, celui de madame Ducrocq était-il le même que celui de madame Sarrazin ? ).

Muguet 1er mai

Ça sent bon l'arrivée du Printemps

Le 1er mai, on achètera du muguet comme tous les ans au parti des travailleurs dont les vendeurs reversent tout au journal l'Humanité que personne n'achètera. Le Pen fêtera aussi son mouvement familial en fleurissant la statue de Jeanne d'Arc qui, faute d'anglais, boutera hors de notre patrie l'immigré qui touche des allocations familiales faramineuses, tellement il fait à ses nombreuses femmes  une ribambelle de gamins qui encombrent nos écoles, avant de les brûler parce que notre police fait son travail.
Cela nous ramène au travail qui est notre propos.

En réalité ce n'est pas le travail qu'on fête mais les travailleurs prêts à faire grève pour arracher des conquêtes sociales, toujours contestées par les patrons organisés dans le MEDEF, à la suite des travailleurs américains qui ont conquis le droit de travailler moins, contrairement à ce que dit le slogan ("travaillez plus...") des publicitaires (communicants) qui  sont au pouvoir en France aujourd'hui.
En effet, le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures.
Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard, à instituer une «journée internationale des travailleurs» ou «Fête des travailleurs». Cette journée est aujourd'hui plus volontiers appelée «Fête du Travail», bien que l'expression prête à confusion... que le Front Familial (le Front des Le Pen) aime entretenir.

Pour les uns la fête du travail sera un jour de repos supplémentaire si on a la chance que ce jour férié tombe un jour ouvrable et on ira acheté du muguet à la fille du voisin, qui se fait un peu  d'argent de poche, sinon ce pourra être "un avantage acquis"  concernant les jours fériés qui devront être chômés coûte que coûte et si par malchance, il tombe un samedi ou un dimanche, le lundi qui suit, sera chômé ; pour les autres ce sera une journée d'actions où les travailleurs manifesteront pour les retraites, leur pouvoir d'achat et l'emploi... et où le gouvernement mesurera la rapport de force : cette année ils étaient 350 000 à défiler selon les centrales syndicales. Pour d'autres encore ce sera une manifestation rituelle qui revient comme un marronnier que les journaux ont l'habitude de couvrir : Le Pen fera un discours d'adieu devant ses successeurs  au 1er rang du défilé, devant sa fille dont la foule scandait le nom ce samedi et l'autre successeur officiel qui a l'habitude de finir deuxième comme poupou, le fidèle Bruno Gollnisch, ami de 30 ans.

""Pour une manifestation un samedi de vacances, ce n'est pas si mal". Dans la manifestation parisienne, Gérard, syndiqué CGT, veut croire que la faible mobilisation du 1er-Mai n'hypothèque pas les chances d'un grand mouvement sur les retraites.
Avec 350 000 manifestants en France, selon la CGT, et 195 000 selon le ministère de l'intérieur, la mobilisation est très inférieure à celle de l'an passé. Mais le début de l'année 2009 avait été marqué par plusieurs grosses journées de mobilisation, et le 1er-Mai s'inscrivait dans cette dynamique."
Tel le relate le monde dans un article du 2 mai 2010.

 

L'actualité, en septembre 2009,après le 25 ème mort, avait mis l'accent sur les travailleurs de France Telecom qui manifestaient leur souffrance en se suicidant au travail. Ces faits coïncidaient avec mon congé forcé (dés septembre) et je n'avais pas le courage de réfléchir sur ces passages à l'acte, alors que j'avais encore un peu honte de laisser seuls mes collègues faire la rentrée sans moi, le fuyard.
Le travail est un sujet que j'ai toujours travaillé et que je n'avais pas envie de le voir banalisé ou déformé par l'actualité spectacle dans tous les journaux.
Et puis j'ai relativisé mon éloignement du travail à partir du moment où je me suis rapproché de la fin de mon parcours vénal sur cette terre, sacrifiant tout au travail comme ceux qui se sont suicidés alors que ce sacrifice était plutôt un manque de courage à affronter les vicissitudes de la vie (le travail bien fait me paraissait facile, dressé par une enfance heureuse et facile).
Ce 2 mai, je suis aussi allé voir un film, mammuth de Gustave Kervern et Benoît Delépine dont le personnage principal part en retraite, usé par une vie à transporter des carcasses de viande dans un abattoir, gros de pauvreté, les cheveux filasses, gras, bouclés et peroxydés, reste de sa jeunesse pleine d'illusions (joué par Gérard Depardieu grimé à la Mickey Rourke). Son épouse travaille comme caissière dans la grande distribution. Elle est la seule à avoir encore la tête sur les épaules pour conduire le ménage (elle est jouée par Yolande Moreau). Quelque peu poussé par son épouse, cet ancien travailleur part à la recherche des "paperasses" pour arrondir sa maigre retraite et qui doivent faire la preuve qu'il a fait des petits boulots dans sa tendre jeunesse (videur, serveur, vendangeur, comme meuleur dans une usine disparue et qui a été remplacée par une société étrangère "high tech" où la standardiste n'a pas de temps à perdre avec cet hurluberlu à le recherche d'un passé révolu...Il se remémore ces anciens boulots, un peu nostalgique) sur une antique moto, sur une Mammuth la bien nommée, qu'il avait remisée au fin fond de son sous-sol. Dans ce road-movie d'un travailleur fraîchement retraité on fera la connaissance d'une belle femme, un premier amour de jeunesse (jouée par Isabelle Adjani, la revenante), de la fille d'un frère mort (on l'apprendra plus tard) qui joue encore à la poupée rouge de sang comme les abattoirs où son oncle a donné sa vie mais qui ferais un bon pére de substitution, un cousin avec lequel il avait découvert ses premières jouissances. Puis il retournera trouver la quiétude près de son épouse, certes intenable mais paisible et ronde, tel Ulysse qui retrouve sa Pénélope, après avoir exercé un autre petit boulot solitaire, où les travailleurs sont peu solidaires (l'un des travailleurs est joué par l'ineffable , l'inénarrable Benoist Poolvorde).

Les média ont focalisé leur attention sur une série de suicides qui ont  eu lieu dans cette grande entreprise privatisée France Telecom, où les salariés ont du faire face à une évolution de l'entreprise particulièrement rapide ; du rattrapage en matière de téléphone fixe où la France avait un retard considérable (rappelez-vous le sketch de Fernand Raynaud, le 22 à Asnières symbolisant pour toujours ce retard) on est passé au téléphone mobile et à une concurrence mondialisée considérable.
Alors 2 questions se sont immédiatement dégagées : y-a-t-il eu plus de suicides à France Telecom plus qu'ailleurs. S'il existe, quel est cet ailleurs. La France est-elle parmi les pays développés la plus touchée ? Quelles sont ces autres entreprises touchées par le suicide des salariés ? La violence au travail se manifeste-elle autrement que par cette violence retournée vers le salarié lui-même, autrement dit, que par le suicide au travail ?
Autant de questions dont vous aurez peut-être un début de réponse au prochain article, s'il vous le voulez bien. (Figure de réthorique qui n'appelle pas de réponses, mais qui marque que son émetteur est à l'écoute des récepteurs).

Manifestation de salariés de France Telecom devant le siège du groupe, à Paris, le 6 octobre 2009

 Manifestation de salariés de France Telecom devant le siège du groupe, à Paris, le 6 octobre 2009

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Commentaires
B
J’ai essayé de rédiger une réponse très spontanée à ton commentaire qui m’a paru sérieux, long bien rédigé mais qui appelle quelques remarques que je formule sans avoir relu ton commentaire et 2 jours après l’avoir lu. Ma mémoire m’a peut-être trahi. J’ai écrit cet article sur la souffrance au travail pour réagir à l’actualité immédiate des suicides chez France telecom sans avoir approfondi une question qui m’intéressait et que j’ai tendance à fuir aujourd’hui que je ne travaille plus.<br /> J’ai pensé à relire Durkheim sur le suicide, mais je pense que cela différait une réponse académique et m’engageant peu. <br /> Je me suis aussi demandé un peu si moi-même si je n’avais pas souffert du travail. Oui au moins de reconnaissance par l’institution qui me semble-t-il a davantage ignoré la formation continue que moi-même. Mais ce n’est pas le sujet.<br /> Cependant j’avais bien conscience que mon angle était réducteur, que le réponse à la souffrance ne pouvait se résumer au suicide, ils sont nombreux les suicidés, certes et on en a parlé de France telecom après Renault parce que se sont des entreprises emblématiques qui ont été privatisées il ya peu, donc rendu à cette économie de marché, on emploie ce terme quand on ne veut pas apparaitre comme trop marxiste. Les gens qui ne vont pas jusqu’au suicide peuvent réagir autrement et j’y ai fait allusion dans mon article. <br /> Le gouvernement a demandé a ce qu’on change de big chief, c’est peut-être ce qu’il appelle la « moralisation du capitalisme ». Il fallait un chef plus présentable (repeindre la cage d’escalier, ravaler la façade, mettre la cendre sous le tapis) d’autant que le précédent était grillé. Le nouveau s’est empressé de ne rien changer en demandant à un cabinet extérieur, donc indépendant, de faire une enquête après des 100 000 salariés de l’entreprise pour évaluer le climat social de l’entreprise.<br /> Comment les salariés peuvent-ils réagir face à la souffrance ? Tu as en partie commencé à répondre à cette question ? Permet-moi d’apporter d’autres éléments.<br /> Devant cette souffrance, les salariés ont des réponses collectives ou individuelles. On voit que les réponses sont plutôt individuelles, compte tenu du type de management des entreprises aujourd’hui et elles individualisent tout en allant dans le sens réclamé par les personnes qui ne voulaient ne plus être encadrées par une société considéré comme étouffante ?<br /> D’autre part, le salarié face à cette organisation peut la subir, la combattre ou la fuir.<br /> Le combat collectif a plutôt été réalisé par les organisations syndicales (les mouvements socialistes nés au 19siécle) qui ont arraché les acquis sociaux aux organisations patronales (Accords de branches ou accords interprofessionnels, droit du travail) ou aux patrons inorganisés (par des grèves, notamment). Le principal combat individuel a été symbolisé par des actes de sabotages dans les années 70 (de nombreux films ont traité de cette question dont de bons films italiens avant que les blockbusters ne bousculent tout sur leur passage. Cet acte de résistance individuelle peut être volontaire ou involontaire ou même encadrée. Mais la mode aujourd’hui est plus de suivre les syndicats qui demandent « de préserver l’outil de travail », même si parfois il existe des menaces de tout faire sauter dans l’usine. <br /> Les individus ont tendance à se rassembler en foule d’où naissent des collectifs ou cette foule a comme meneurs des syndicalistes qui ne veulent pas se faire dépasser par sa base ou qui récupère le mouvement qui s’est spontanément créé. Ils (encadrés ou non) en viennent à séquestrer des patrons (plutôt ceux qui licencient que ceux qui pressurent les salariés avant de licencier, le licenciement peut être vécu comme une sorte de souffrance) ou a saccagé des bâtiments symboles de l’Etat complice.<br /> Il reste la fuite : partir (cela veut aussi dire mourir - se suicider, on a subi jusqu’à maintenant et on passe à l’acte - , voir mon article sur les euphémismes) démissionner , se faire licencier … toutes ces modalités de départs volontaires qu’on appelle le « turn-over »… ou avec un autre euphémisme/anglicisme qui noie le poisson (on parle aussi de down-sizing, quand une entreprise réduit ses effectifs pour accroitre la productivité en faisant mine d’oublier que cela se traduira par une souffrance supplémentaire des salariés qui auront la chance de rester dans leur entreprise.<br /> <br /> Merci cher neveu, de m’avoir permis de commenter ton commentaire.<br /> Laurent
Y
Salut tonton. Je me contenterai d'esquisser des éléments de réponse à l'ultime question de ton exposé:"La violence au travail se manifeste-elle autrement que par cette violence retournée vers le salarié lui-même, autrement dit, que par le suicide au travail ?".<br /> Il me semble qu'il existe bien d'autres formes d'expression de la souffrance au travail,certaines à caractère plus constant dans le temps telles que la grêve et l'absentéisme, d'autres plus sporadiques. La "casse des machines"ou sabottage en vogue dans les manufactures au début du 19e siècle et qui a réapparu à la fin des années 1990 en est un exemple, de même que la séquestration de dirigeants...On notera ici que les manifestations de violence dans ces cas précis s'adressent à l'"autre", au patron, où tout ce qui est identifié comme tel. La multiplication des arrêts maladie, le nombre croissant de dépression pourraient également constituer des indicateurs de souffrance au travail. <br /> p.s:J'essayerai pour mon prochain commentaire d'étayer mes arguments par des illustrations plus précises. A bientôt, et n'oublions pas que le travail, c'est aussi la santé!
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