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Eclaircie après la pluie -
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2 mai 2010

Symboles des vanités, symbole de la vanité

La mort nous effraie, la mort nous fascine.

  • Dès l’Antiquité, le « Memento Mori » (Souviens-toi que tu vas mourir) met en exergue la précarité de la condition humaine.
  • Au Moyen Âge, la mort fait partie intégrante du quotidien.
  • Au XVIIème siècle, avec la Réforme venue des pays du nord de l’Europe, apparaissent les vanités ainsi que leurs codes et symboles.
  • Les vanités modernes et contemporaines renouvellent cette tradition, en brouillant les règles ou en les transgressant, pour évoquer voire stigmatiser des interrogations individuelles ou sociétales - dictatures, consommation, luxe, divertissement, identité.

Des artistes contemporains à l’Antiquité romaine, l’exposition «C’est la vie !» vous propose, de remonter le fil du temps, afin que chacun puisse, se familiariser avec bienveillance et ironie, à cet inéluctable destin qui est le nôtre.
Certaines toiles, incitent à méditer sur la mort qui attend chacun de nous. Elles représentaient des symboles, donc des métonymies, des vanités ("plaisirs vains") de l'existence. D'un tableau à l'autre, on observe des similitudes: un crâne humain, richement orné ; des objets qui représentent la futilité de la richesse matérielle après la mort.

Une vanité est une catégorie particulière de nature morte dont la composition allégorique suggère que l'existence terrestre est vide, vaine, la vie humaine précaire et de peu d'importance. Très répandu à l'époque baroque, particulièrement en Hollande, ce thème de la vanité étend à des représentations picturales comprenant aussi des personnages vivants comme Les Ambassadeurs d'Holbein.

http://lewebpedagogique.com/marhaba/files/2008/04/holbein-ambassadors.jpg

Les ambassadeurs d'Holbein

L'étrange structure, qui se dresse en oblique dans la pièce du portrait, est une tête de mort déformée anamorphique .

Leur titre et leur conception sont issus de la rengaine de l’Ecclésiate, un livre de l’Ancien Testament (Bible) : "vanité des vanités, tout est vanité". Le terme traduit par « vanité » signifie littéralement « souffle léger, vapeur éphémère ». Le message est de méditer sur la nature passagère et vaine (d’où « vanité ») de la vie humaine, l’inutilité des plaisirs du monde face à la mort qui guette. C’est en même temps un élément essentiel à l’émergence de la nature morte en tant que genre.

Vanité des vanités...
au musée Maillol à Paris jusqu’au 28 juin
                               

Dans cette exposition, parmi les 160 œuvres exposées, vous découvrirez les modernes avec entre autres des tableaux de Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol, une sculpture de Niki de Saint Phalle, une photo du célèbre crâne recouvert de diamants de Damien Hirst ....

For The Love Of God, de Damian Hirst.

For The Love Of God, de Damian Hirst.

(Pour l'Amour de Dieu) a été exposé dans une petite salle au Rijksmuseum d'Amsterdam, pourtant peu coutumier de l'art contemporain, en 2008.
Après Amsterdam un tour du monde passera par un nombre limité de grands musées,

...mais aussi un cabinet de curiosités comprenant de nombreux objets anciens. Dans les étages, la découverte des modernes continue avec Picasso, Braque, Clovis Trouille, Max Ernst par exemple. Malheureusement, l'accumulation d'un certain nombre de ces oeuvres les plus récentes commence à ressembler à une simple collection de crânes. Certains artistes seulement ont su rester dans l'esprit de la Vanité comme Jake et Dinos Chapman qui savent interpeler ou encore Philippe Pasqua. Enfin, vous découvrirez des tableaux des XVIème et XVIIème siècles avec Le Caravage, Domenico Fetti ou encore Zurbaran.

Figurant sur les tableaux à côté de crânes, des objets tels que des livres, instruments scientifiques, sabliers, montres, bougies ou lampes à huile, des instruments de musique, des vins et des fleurs représentaient l'inutilité des savoirs, de la richesse, du pouvoir et des plaisirs face au caractère éphémère de l'existence.

Fichier:StillLifeWithASkull.jpg

Cette vanité attribuée à Philippe de Champaigne (1602-1674)
intitulée "Vanité ou allégorie de la vie humaine"

Philippe de Champaigne est un peintre classique né à bruxelles, essentiellement religieux, proche des Jansénistes, après que sa fille paralysée a été miraculeusement guérie au couvent de Port-Royal, évènement qu'il célébrera dans le célèbre et pourtant atypique Ex-voto en 1662. Il travaille pour la reine mère, Marie de Médicis, ainsi que pour Richelieu. Il est le seul peintre autorisé à peindre le cardinal de Richelieu en habit de cardinal.
Ses talents lui méritent la place de premier peintre de la reine et une pension de 1 200 livres. Il est reçu en 1648 membre fondateur de l'Académie royale d peinture et de sculpture. À partir de 1648, il se rapproche des milieux jansénistes et devient le peintre de Port-Royal à Paris, puis de Port-Royal des champs.(d'après wikipédia)

Dans une rigoureuse symétrie trois états sont représentés : le végétal (la tulipe), l'animal (le crâne) et le minéral (le sable et le verre).
La tulipe, qui déjà se fane, annonce la mort qui nous regarde à travers les orbites noires du crâne humain. Un pétale s'incline amorçant le passage vers le déclin et nous rappelle la dégradn de tout être vivant. La fleur rouge, telle une flamme, évoque la fragilité de la vie. Le sable ocre jaune du sablier matérialise l'écoulement du temps.

Fichier:Cardinal Richelieu (Champaigne).jpg

Le cardinal de Richelieu peint par Champaigne

La Vanité nous confronte avec brutalité au "MEMENTO MORI" : la nature est belle (la tulipe), mais souviens-toi que tu es mortel, et que passe le temps (le sablier).

Allégorie de la condition humaine, la vanité a énormément évolué au fil des siècles puisque les artistes n'ont jamais cessé de s'interroger sur la mort et d'interpréter ses symboles. C'est ce que témoigne l'exposition « C'est la vie ! » en présentant au musée Maillol 160 œuvres, entre peintures, sculptures, photographies, vidéos, bijoux et objets.

Des mosaïques romaines de Pompéi aux vidéos du XXIe siècle, le culte des crânes et des squelettes traverse l'histoire de l'art pour aller de la fonction théologique jusqu'à la désacralisation de l'image de la mort. Un thème dense, bien exploré dans une exposition assez originale.

Religieuse lorsque l'église catholique s’en sert comme arme de propagande en pleine Réforme, le parcours montre comment la vanité se sécularise après la Révolution et le "Dieu est mort" de Nietzsche, prenant des connotations plus philosophiques, plus individualistes. Puis, les débâcles de la modernité, 1914-18, la Shoah, les années sida, la rattachent de nouveau aux angoisses collectives, avant qu’elle ne s’empêtre dans la dérision postmoderne. Une dérision ressentie dans cette exposition bourrée de chefs-d’oeuvre, qui revisite l’histoire de l’art en mettant clairement l’accent sur l’art contemporain. Et qui dégage par là-même un propos plus profond ; memento mori, ("Souviens-toi que tu mourras") tout simplement. Pour un hymne grinçant à l’art, et à la vie.

             "Saint François en méditation" de Caravage (vers 1602).

Les vanités sont un élément essentiel   à l’émergence de ce genre pictural en tant que tel. Elles apparaissent au début du XVIIème siècle, aux Pays-Bas.

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Vanité de Juriaen Van Streek

Ce sont des œuvres monochromes, inspirées de gravures de la fin du XVIème siècle, sur le thème du repentir et l’art du bien mourir. Les premières compositions connues sont simples et composées uniquement de quelques objets disposés autour d’un crâne. Hormis le crâne humain, symbole de la mort et l’un des plus fréquemment utilisé, on trouve des symboles de la connaissance humaine figurée par la lampe ou le livre. D’autres comme le sablier ou la bougie éteinte nous rappellent la brièveté de la vie et le temps qui passe.

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