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Eclaircie après la pluie -
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21 avril 2010

Psycho-sceptique avant d'être psycho-rigide

DVD Michel Onfray ici et maintenant Le crépuscule d'une idole. L'affabulation freudienne. Michel Onfray, avril 2010http://a7.idata.over-blog.com/1/44/08/71/IMAGES-WEB-3/TRAITE-D-ATHEOL-COUVERTURE.jpgOnfray s'attaque à un autre gros morceau, après Dieu, ce qui n'a rien de surprenant pour quelqu'un qui se dit post-anarchiste, la psychanalyse dont il était assez proche à une époque. Il déboulonne la statue du commandeur de la psychanalyse : Freud qu'il accuse d'avoir dissimulé tous ses maux dans cette pseudo-science qu'il a créé comme Pierre a créé l'Église de Rome.

Michel OnfrayMichel Onfray 

Fils d'ouvrier agricole, M.O.(Michel Onfray) a été pensionnaire dans un établissement religieux où il a découvert sa sexualité solitaire et celles de certains prêtes attirés par les jeunes pensionnaires qu'ils éduquent.
Il achète au marché d'Argentan son premier livre de Freud qui l'aide à vivre sa sexualité d'adolescents. Il concède que, le premier, Freud a parlé de la sexualité de l'enfant, qu'il l'a réconforté en écrivant que la sexualité est présente chez l'enfant dés son plus jeune âge et que cette situation est naturelle et saine comme on disait sur "Fun-Radio" dans les années 80 où

Fun Radio.pngPhoto de difool

on a libéré la Radio, mais pas la sexualité complétement, ce que Onfray reproche à Freud qui n'a pas plus été un libérateur sexuel que mai 68.
Freud s'est révélé précurseur dans le domaine de la compréhension de l'homme mais pas révolutionnaire comme nombre de ses disciples, même si certains votent à la gauche de la Gauche (Vous avez reconnu le parti du grand rassembleur "Melenchon) comme Onfray lui-même pour supporter son origine modeste. Lui n'est pas un traite qui n'a rien avec ce bourgeois de Freud qu'il a certes lu dans sa jeunesse mais en même temps que Marx et Nietzsche  (Qui étaient révolutionnaires et scientifiques). Freud se voulait aussi un scientifique mais n'était qu'un philosophe comme Pascal qui était aussi un mathématicien .
Qu'avaient-ils tous à vouloir être scientifique ?
Ces disciples ont les mêmes travers que Freud que Onfray a démasqué. Freud fumait le cigare, aimait l'argent et les femmes y compris sa propre mère (intouchable depuis Œdipe, ce qui ne l'a pas empêché de populariser ce mythe).
Les faits accablants qui enfoncent Freud on été pour la plupart tirés du "livre noir de la psychanalyse" (2005) qui avait été largement réfuté par les freudiens à l'époque de sa sortie.

http://colblog.blog.lemonde.fr/files/2010/01/une-miller.1264838598.jpg

Miller (Jacques-Alain pour les intimes), gardien du temple freudien et surtout du fameux séminaire d'un autre disciple, Lacan, avec lequel Onfray, fils de pauvre, a discuté d'égal à égal, lui le détracteur de Freud que ses descendants ont érigés en statut indéboulonnable, fume des cigarillos, habite une belle demeure prés du Luxembourg, a du petit personnel en livrée noire et blanche, orne de tableaux de maîtres les salons où il couche ses patients sur un canapé,  alors que lui ne vient qu'avec sa tête bien faite, son intelligence, sa raison qui a toujours raison tant elle a tout lu ou presque.

En 2002, n'a-t-il pas eu le courage de démissionner de son poste de professeur de l'Éducation Nationale, professeur  au lycée Saint-Sulpice d'Argentan (Orne) depuis le début de sa modeste carrière, où il enseigna la philosophie (d'où des cours sur le corpus freudien. Onfray affirme que ce cours passionnait les élèves qui comprenaient qu'il était question de leur père, de leur mère, de leur sexualité, considérant leur professeur comme une espèce de gourou, pouvoir qu'Onfray attribue à la psychanalyse, pouvoir qu'il a refusé d'exercer sur ses élèves contrairement au rôle joué par Freud vis à vis de ses malades),  après un brillant Doctorat à l'Université de Caen, la capitale de la Normandie.
Certes, se sera pour retourner à cette même université, mais pour faire découvrir la philosophie, et des philosophes inconnus mais athées,  au peuple qui en est privé à l'école qui ne retient que les philosophes consacrés par leurs pairs, les professeurs de philosophie.
Il s'ennuie dans cette Éducation nationale où on se borne qu'à faire de l' histoire de la philosophie ( et encore en occultant des pans entiers de la philosophie) en cachant les philosophes que lui seul fait découvrir, qui ne plaisent pas à la bourgeoisie qu'il abhorre et qui ressemble à Freud. Pour lui la philosophie doit être vécue et s'ancrer dans le réel, et comme il le prétend avec Nietzsche, elle n'est pas désincarnée, elle doit s'ouvrir sur le monde qui l' entoure. Onfray s'intéresse à la psychobiographie des philosophes et donc à la sienne.
C'est pourquoi il a décidé de cultiver son jardin pour qu'on comprenne bien que lui s'intéresse au réel. Mais un jardin d'avant-garde, un jardin bio., le BIO qui plait tant à la bourgeoisie saine qui aime les produits naturels, plus chers certes mais qui protègent sa santé.
Enfin, il ne cultive pas tout le temps, il est très accaparé par les médias, les livres à vendre, le peuple à convaincre, un peu comme Voltaire en moins catholique (c'est vrai il n'a pas vécu à la même époque, l'histoire nous joue des tours, on frise souvent l'anachronisme. J'avais oublié qu'il y avait beaucoup de cathos à l'époque et que Voltaire en a même défendu des protestants qui devaient être brulés pour avoir tué, selon les rumeurs du voisinage, leur renégat de fils qui s'était converti à la religion catholique. C'est la fameuse affaire Calas, du nom des époux Calas pour lesquels Voltaire s'engagea).
Onfray est aussi un as du marketing, il ne s'attaque, en adolescent attardé mais rebelle qui a des comptes à régler avec ses pères (et ses pairs) qu'à des cibles de choix, les monothéismes, dieu et la religion, Freud, les philosophes consacrés... Il envisage de tuer le bio, pardon (on ne sort pas de son éducation religieuse) l'écologie et pourquoi pas Lacan, l'hermétique fumeur de cigare qui donna sa fille à son thuriféraire, Milner qui depuis trente ans retranscrit le séminaire de son beau-père.
Bref, s'attaquer à tout ce qui engendre des peurs. Le bon peuple pour se rassurer se rue sur les bouquins qui les dénoncent.

Michel Onfray descend Freud

S'attaquer à des sectes qui ont réussi, c'est bénéficier un peu de leur notoriété. Déboulonner Freud, c'est être un peu freudien. "Les psy. n'arrêtent pas de faire des schismes, de se séparer, de se réconcilier...Récemment, j'ai été élu par Raël, un gourou un peu encombrant, mais qui m'aime bien, alors... peut-être qu'il achètera et que ses adeptes achèteront mes livres et ainsi je pourrai en lire d'autres pour préparer mon Université populaire ou faire un autre livre (il faut savoir rentabiliser son investissement). Ainsi va ma petite entreprise".
Elle fédère de l'extrême-droite à l'anar-chisme. C'est ca être populaire. Maintenant il fait même des produits dérivés, des bandes dessinées sur... Nietzsche (Finkelkraut qui n'est pas encore mort, va se retourner dans sa tombe en grommelant : "Tout fout le camp !").

Et si M.O. c'était un peu moi (Birchen), ironie s'exerçant à mon endroit. On a le droit à l'auto-dérision, non. Chacun tisse sa légende pour la postérité. On est jamais mieux servi que par soi-même (Proverbe iranien). On enjolive un tant soi peu les évènements, on oublie certaines choses; on en cache d'autres, on a des imperfections comme d'autres, comme le Christ lui-même, avec lesquelles il faut vivre. Où est la vérité brute alors ? La vérité historique, la transparence ne sont que des mythes sur lesquels se construit le vivre ensemble, pour se supporter les uns les autres ou plus, si affinités.

Deux freudiens au cigare

Ce que Freud a inventé ne fait peut-être pas de lui un scientifique, mais grâce à lui beaucoup de gens vont mieux faute d'être totalement guéri...de quoi d'ailleurs, tant la folie est relative à la morale qui sous-tend la société dans laquelle nous essayons de vivre heureux.

Un philosophe comme Freud ne peut qu'être baigné que par son époque. Il a conceptualisé l'inconscient en littéraire non en scientifique. Les neurologues ne découpent pas notre système nerveux en trois instances, en çà (inconscient pulsionnel) qui entre en conflit avec le surmoi (le conscient) ou le moi.
Si Freud se voulait scientifique, c'est en héritier du 19ème  ,siècle positiviste, qu'il s'est comporté, pour que la psychanalyse soit prise au sérieux et reconnue. Ces espoirs ont été dépassés dans le monde et plus encore en France où 70 % des psychiatres sont à la fois psychanalystes ou ont des pratiques qui s'apparentent à celles des psychanalystes.

Le parlement a souhaité règlementer cette profession des psy (voir la loi    Accoyer) pour protéger la population contre les inévitables charlatans. Il     fallait obtenir un diplôme de l'Université pour exercer. Louables intentions.

Mais les psychanalystes se sont sentis menacés dans leur liberté bien que la loi visait plutôt les psychothérapeutes s'autoproclamant guérisseurs des âmes par des méthodes non éprouvées.
Les psychanalystes ont fondé très tôt des écoles pour éviter les dérives et gagner cette liberté débouchant sur la nécessaire évolution des pratiques à venir. Il y a longtemps que le père a été tué mais pas ces concepts toujours vivaces dans notre inconscient collectif tellement vivants que même Michel Onfray y voit une confirmation de son  approche psychobiographique des philosophes.
Freud en pleine recherche, s'est parfois contredit en inventant, en puisant dans son propre matériau ce que lui reproche aussi Onfray qualifiant son corpus de concepts, de discontinu et voit chez Freud une démarche magique, religieuse où les postulats sur lesquels s'appuie sa théorie sont infondés. Ainsi il voit dans la psychanalyse une religion postchrétienne et il ajoute  : "La cause psychanalytique est une église où les excommuniés sont les frères en désaccord ( Adler, Jung) et où Freud est comme Dieu le père." Est-ce la volonté de Freud ou le résultat de la bureaucratie secrétée par toute organisation qui se sclérose avec le temps ? Il faut périodiquement refonder les écoles de pensée et ainsi Milner a créé l'École freudienne de Paris pour diffuser l'enseignement de Lacan.

http://carmengerea.com/wp-content/uploads/bureaucratie12.jpg

L'être doit apprendre à assumer ses désirs quelque soit sa route. Vive l'apprentissage permanent dans les universités populaires.

Psychorigide :

Une personne psychorigide est généralement perçue comme froide, d'une logique implacable, à l'esprit raide et dépourvue de fantaisie. La psychorigidité serait un mécanisme de défense des personnalités obsessionnelles... Obsession de l'ordre, de la faute, refus total du moindre changement, fuite devant toute remise en cause. C'est comme si le psychorigide avait peur de voir son monde s'écrouler à la moindre entorse faite à ses habitudes, ses valeurs ou ses croyances.

 

 

 

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