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Eclaircie après la pluie -
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16 avril 2010

Marché de l'art : spéculateurs ou collectionneurs

Définir le marché de l'art,

  • c'est se demander qu'elle est la valeur d'une œuvre d'art ?
  • C'est aussi un endroit où quelqu'un achète l'objet qu'un artiste a produit.

Cet objet est qualifié d'œuvre d'art par ceux qui gravitent autour de ce marché, au premier rang duquel figure l'artiste et son œuvre qui est mise en vente ou qui a été commandé donc déjà vendue à l'acheteur qui a passé commande. Dans ce cas l'artiste et l'acheteur se sont entendus sur le prix.

Le marché fixe le prix accordé par l'acheteur au produit. Si son prix est trop élevé à l'instant où il est fixé, le produit ne sera pas vendu et inversement.
Ainsi le frère de Van Gogh qui était marchant de tableau n'a pas réussi à vendre un seul tableau de son frère peintre, du vivant de celui-ci. Vincent a entretenu une correspondance abondante avec son frère Théo. Dans une lettre adressée à son frère, Vincent écrit ceci :"Je n'y puis rien, que mes tableaux ne se vendent pas. Le jour viendra cependant où l'on verra que cela  vaut plus que le prix de la couleur et de ma vie."

Fichier:Vincent Willem van Gogh 036.jpg

La vigne rouge de Van Gogh (1888)

Puis Van Gogh eut un premier article critique paru en janvier 1890. En février 1890, achat de "La vigne rouge"par un peintre belge pour 400F.
Ce tableau représente les vendanges dans la campagne arlésienne, probablement au Trébon, au nord de la cité. Cette œuvre est remarquable par ses couleurs, notamment par l'opposition des complémentaires jaune et violet, et en ce sens annonce le fauvisme.
Ainsi, c'est dès l'année même de sa mort que Van Gogh commençait à être connu et où il vendit son premier tableau avant de se suicider d'un coup de pistolet qui a retenti dans la campagne auversoise et avant de mourir dans les bras de son frère inconsolable lequel mourra peu de temps après.
Un siècle plus tard, le 30 mars 1987 sa toile "tournesols" était adjugé 4O Millions de dollars. L'acquéreur était une compagnie d'assurance japonaise. Un record mondial du marché des œuvres consacrées venait d'être battu.

Dans cet exemple, on voit apparaître un personnage important pour la cote des artistes, le critique.
A la révolution sont créer les musées, dont le musée du Louvre qui est censé apporter un éducation à la peinture aux masses, alors que jusqu'ici seuls les nobles avaient le droit et le loisir de s'intéresser aux artistes. Le peuple est guidé par le critique d'art qui commence à écrire dans les gazettes qui naissent au 19ème siècle. Mais le critique joue aussi un rôle de conservateur et il est à son tour critiqué.
Exemple : Balzac ne s'en ait pas privé en constatant que certains peintres qui ne plaisaient pas aux critiques, étaient écartés des expositions officielles bien qu'ouverte à tous.

Après la Révolution de 1789, le musée du Louvre est créé en 1793 pour apporter à la nation un instrument de son éducation. De plus, le règlement de l’Académie est modifié : le Salon organisé par celle-ci est désormais ouvert à tous les artistes français ou étrangers, sans distinction.

Balzac émet une violente critique des critiques d'art dans son roman, Pierre Grassou (1839) lorsque le salon s'ouvre plus largement à la Grande galerie du Louvre (1817): « Tout fut perdu dès que le Salon se continua dans la Galerie. (...) Par une étrange bizarrerie, depuis que la porte s'ouvre à tout le monde, on parle des génies méconnus. Quand douze années auparavant, la Courtisane de Ingres, la Méduse de Géricault , le massacre de Scio d'Eugène Delacroix, apprenaient au monde, malgré les dénégations de la Critique, l'existence de palettes jeunes et ardentes (...). »

La grande odalisque de Ingres       

 

 et    le radeau de la Méduse de Géricault

Les tableaux sont aujourd'hui vendus aux enchères par des commissaires-priseurs dans de grandes places dont Sotheby's est la plus importante en Europe, à Londres.

Les acheteurs sont de grands collectionneurs, immensément riches en qui souvent sommeille un spéculateur, enfin une personne riche espérant faire un bon placement en cas de revente, il espère faire une excellente plus-value. Ainsi ni le collectionneur (qui évitera d'enfermer ses œuvres dans un coffre-fort, et en fera profiter des amis amateurs d'art comme lui, à l'occasion), ni le spéculateur ne se sera tromper sur l'avenir du jeune peintre de talents qu'il avait su déceler avant les autres. Il existe certainement de vrais collectionneurs qui sont capables de se saigner pour admirer chaque jour le tableau dont ils ont rêvé.

Récemment a été vendu par Sotheby's, une sculpture de Giacometti, "l'homme qui marche", estimé à 8 millions de Livres sterling, mis à prix à 9 millions, finalement acquise 65 millions, un record pour une sculpture moulée par l'artiste insatisfait de son œuvre à 10 exemplaires. La plupart des œuvres sont achetés par les musées qui sont les seuls à avoir les moyens, exceptés quelques richissimes oligarques russes ou de riches détenteurs de pétrodollars comme  Abou Dabi qui construit un musée à l'heure actuelle.
Ce tableau avait été commandé, à l'origine, par une banque américaine (la Chase Manhattan bank) à Giacometti qui n'a pas voulu honorer sa commande (considérant que sa sculpture était laide) mais en a conservé le moule en plâtre. Finalement, il coula 10 exemplaires dont un est visible depuis longtemps à la fondation Maeght où les visiteurs à 11 euros l'entrée, passe devant en y prêtant une attention distraite. L'héritier de cette Fondation, s'est s'enorgueillit de posséder un exemplaire en bronze de cette statue de 1,80 m, plus jolie dit-il que celle qu'a été vendue 65 millions chez Sotheby's, espérant bien ainsi attirer plus de chalands.
On peut admirer mon fils Vincent marchant devant cette statue, à la Fondation Maeght.IMG_0970

Un Picasso, le jeune homme à la pipe fut vendu en 2004 101,4 millions de $, un portrait de Klimt atteignit 135 million s de $. Tous les deux dans le "top five" des ventes.

Picasso - Garçon à la pipe - 1905Gustav Klimt 046.jpg

Oeuvre de Picasso de 1905.

"Le Garçon à la Pipe"          

 Le Portrait d'Adèle Bloch-Bauer
par Gustav Klimt a été acquis
par le richissime patron des cosmétiques,
Ronald Lauder, pour 135 millions de $.

Le dernier record d'un tableau de Picasso a été atteint récemment 82,5 millions de $. Il s'agit de l'achat de " nu au plateau de sculpteur" peint en 1932, achat par un oligarque Russe.


Nu au plateau de sculpteur par Picasso (1932)

Le marché de l'art contemporain est en chute.

Mais le marché des enchères remonte.

 

Selon le site d'analyse financière Bloomberg.com, la cote des artistes contemporains Damien Hirst et Jeff Koons, stars du marché de l'art international, aurait perdu 50 % en 2009. Et une dizaine d'années serait nécessaire, selon les experts, pour retrouver les prix records atteints dans les années 2000. Ainsi, début 2009, une sculpture en acier chromé de Koons, Baroque Egg With Bow (Turquoise/Magenta), s'est vendue 5,5 millions de dollars (environ 3,8 millions d'euros) chez Sotheby's à New York, tandis qu'en juin 2008, une sculpture de la même série, Balloon Flower (Magenta), se vendait chez Christie's à Londres pour 12,9 millions de livres (14,3 millions d'euros)
Un tableau peint par l'américain Jasper Johns, âgé de 80 ans (anniversaire le 15 mai été vendu le 11 mai 2010, pour 28,6 millions de dollars, à New-York chez Chritie's. Il s'agit de Flag (voir l'article sur la peinture moderne-le Pop art constitue une charnière avec l'art contemporain) qu'il a peint en 1960 et représentant un drapeau américain. C'est une œuvre emblématique de ce fondateur  du pop-art qui a peint plusieurs de ces œuvres. Celui-ci n'était jamais apparu sur le marché. Il avait été vendu directement a un ami dont la collection de 31 œuvres était dispersée.

La condition contemporaine de l'artiste est le produit d'une interaction entre trois sortes d'acteurs du marché de l'art où les artistes ne sont pas des travailleurs comme les autres. Sur ce marché les principaux acteurs économiques sont les galeries et les gros collectionneurs qui contribuent à la hiérarchie  des artistes. Une des faiblesses du marché français de l'Art Contemporain tient au trop grand nombre  d'opérateurs, pas assez puissants pour exercer un pouvoir sur le marché.
A partir des années 60, s'est développé dans la plupart des pays occidentaux l'action publique (acquisition d'œuvres à des artistes contemporains. Au cours des années 80 on a assisté à la multiplication d'institutions artistiques (Fonds Régionaux d'Art contemporain, nouveaux musées d'art contemporain, centres d'art contemporain qui ont socialisé le risque artistique ans une économie culturelle mixte caractérisée par la coexistence d'un marché de l'art avec une intervention des pouvoirs publics qui ont apportés des crédits importants (leur montant a presque triplé entre 1981 et 1983) ; l'État providence est devant le dilemme du saupoudrage égalitariste et de l'élitisme reconnaissant une hiérarchie des valeurs artistiques artistiques définies par des experts fonctionnarisés.
Ainsi des milliers d'œuvres ont été acquises par ces fonds publics faisant face à une faible demande privée pour certaines œuvres ne correspondant pas aux canons actuels. Ces œuvres auront peut-être une grande valeur tout au moins économique, à l'épreuve du temps, comme l'a démontrée l'évolution de la valeur des œuvres de Van Gogh.

 

Colonnes de Buren (au fond, le ministère de la culture)

 

 

L'artiste Daniel Buren, soutenu par le ministre de la culture, Jack Lang et qui s'est vu commander ses célèbres colonnes par l'État a dit : "le prix de l'oeuvre d'un artiste vaut par la qualité et le nombre de personnes et d'institutions qui ont mis et sont prêtes à mettre encore de l'argent sur son œuvre." Ces price makers (faiseurs de prix) ont été depuis longtemps sur le marché primaire, les marchands d'art comme Wilhelm Uhde qui s'intéressa aux tableaux sa femme de ménage-peintre "Séraphine Louis".

Séraphine 3

Les grappes de raisins Vers 1930 - Séraphine de Senlis

Longtemps, moi fils d'une femme de ménage, je me suis tenu loin des musées qui abritaient des artistes-peintres consacrés. Ils étaient pour moi, qui rejetait toute religion, de véritables temples de l'art qui m'était resté fermer dans mon enfance bercée par les sirènes des usines qui faisaient retentir leur chant pour appeler les ouvriers à enfourcher leur vélo.
L'art contemporain voulait se rendre lisible au peuple mais celui-ci était dans ses gouts plus bourgeois que les bourgeois eux-mêmes qui aspiraient par snobisme à être à l'avant-garde de l'avant-garde. Aussi avais-je tendance  avec ces ouvriers a rejeté ces œuvres d'art composées des objets du quotidien magnifiés par les artistes contemporains qui éprouvent parfois des difficultés à se faire reconnaitre de leur contemporains figés dans leur représentation de l'Art qui ne doit pas être pour eux.

Bourdieu dirait que cette classe laborieuse n'a pas reçu le capital culturel  qui lui permettrait de se représenter le contexte d'activité en terme de champs et d'habitus. Comment s'orienter, comment regarder une œuvre, comment se tenir dans un musée, comment parler (chuchoter comme à la messe) dans ce lieu de haute culture. Ce n'est pas un défaut de moyen financier mais un manque de familiarité qui engendre un manque d'aisance de peur de ne pas partager "le goût des autres". Ne pas être à sa place qui est assigné une fois pour toute. L'entrepreneur du"goût des autres" était-il à sa place au vernissage ? Son manque de "capital culturel" aurait du tenir fermer les portes de la peinture qu'il a ouvertes par naïveté ou par gout pur. Il a modifié son accoutrement vestimentaire, sa façon de parler et d'être? Il a pris la posture des artistes, leurs valeurs, leurs choix esthétiques, leur snobisme contre ceux de sa femme qui ne le comprend plus.Grande

 

 Picasso et le marché de l'art

 – Lundi 11 mai 2015 sera une nouvelle date record pour le marché de l’art, quand le tableau
« Les femmes d’Alger (Version O) », signé Picasso, sera frappé par la maison de vente aux enchères Christie’s, sans doute au-delà de la valeur estimée « aux alentours de 140 millions de dollars ».

Image result for Les femmes d’Alger (Version O) », signé Picasso

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
J
les oeuvres de picasso en 2010 encore des prix toujours plus cher les plus belle oeuvre,du maître de époque du bateau lavoir; reste les plus demander 1905 les oeuvres, les plus recherche, j'ai toujours sollicite ,sotheby's une grande maison de vente, depuis un siècle , bien a vous J.M.C.V.
B
La célèbre sculpture de Giacometti, «L'homme qui marche», ne sera pas restée longtemps à la première place du classement des œuvres d'art vendues aux enchères. Vendue 104,3 millions de dollars (80,3 millions d'euros) en février dernier, elle vient d'être devancée mardi par un tableau de Picasso, «Nu au plateau de sculpteur», peint en 1932, et adjugé à 106,5 millions de dollars (82 millions d'euros). La toile a explosé l'estimation qui en avait été faite, établie entre 50 et 70 millions d'euros.
J
Jamais , moi , fille de ferrailleur , je ne me suis sentie exclue de ce monde culturel.Il suffit d'aimer, tout nous est offert. L'art est la dernière et la plus belle aventure...<br /> Bien affectueusement.<br /> Josette.
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