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Eclaircie après la pluie -
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1 mars 2010

Rencontre avec l'art contemporain

Pendant les vacances de février, au lieu de faire du ski de fond comme beaucoup d'enseignants dont les élèves ont eu la malencontreuse permission de prendre des congés pour être moins agités en classe, nous sommes montés à Paris voir comme beaucoup de provinciaux ciblés par un bon plan de communication, pour voir l'exposition du Grand Palais consacré à l'installation de  Christian Bolstanski (et non Luc ) dont j'ai eu l'occasion de vous entretenir dans un précèdent article.

 

Christian                                         Luc

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les Expositions universelles rythment la vie des capitales européennes. Au fil des Expositions, l'imagination des architectes rivalise avec l'audace des organisateurs, et si certaines constructions grandioses sont détruites une fois la fête terminée, d'autres, comme la tour Eiffel (1889) ou le Grand Palais (1900), changent définitivement le visage de la capitale.

Nous avons pris le train régional en gare de Vernon, plus le bus avec ses larges baies vitrées qui nous laisse entrevoir les monuments parisiens que nous découvrons sans cesse, plus un bistrot-restaurant  auvergnat tenu par des arabes à qui nous n'avons pas demandé les papiers. Gene. nous a rejoint dans ce lieu mythique du Procope (Le plus vieux café de Paris...Fondé en 1686 par Francesco Procopio dei Coltelli, des figures emblématiques comme Voltaire, Danton, Robespierre, Marat ou Benjamin Franklin côtoyaient ce lieu prestigieux.) où elle nous a attendus, après être arrivée après nous ! j'étais déjà allé dans ce lieu pour participer en 1995 à une formation animée par Paul De Backer, consultant international en écologie pour de nombreuses entreprises. Eh oui! En ce temps là, le Ministère pouvait gaspiller son argent, enfin notre argent, pour devancer nos concurrents sur le marché de la formation continue, nous n'avions pas besoin d'attendre le Grenelle de l'environnement destiné aux individus aveugles et sourds qui peuplent notre pays qui a élu Sarkozy.
Privilégiés nous avons pu échapper au "boulot, métro, dodo". Une petite promenade à pied, place de la concorde et au Rond point des Champs Élysée, puis un tour du Grand Palais qui m'a paru grand et permis de découvrir l'entrée du Palais de la Découverte qui abritait une autre exposition. Le Grand Palais est non seulement grand, mais sa verrière immense a été rénovée il y a peu de temps.

 

 

 

 


Nef du Grand Palais

On aperçoit, en face, le Petit Palais, pas si petit, appelé ainsi pour les distinguer et construit par l'architecte "Girault".

Nef du Grand PalaisVoûte de fer et de verreNef du Grand PalaisNef du Grand Palais

Rien n'est fait pour accueillir les handicapés qui se font huer par la longue queue qui tente de rentrer. Les handicapés ont droit, eux, à un "coupe-file" qui leur permet d'acheter des billets sans attendre, ce qu'ignorent souvent le commun des mortels. Enfin ce n'est pas un grand calvaire à affronter pour voir l'exposition du plus grand artiste contemporain vivant à qui le Grand Palais a offert sa grande et unique salle à remplir. Ce n'est pas n'importe quel lieu. Il doit drainer beaucoup de monde pour amortir sa rénovation. Le grand Palais a donc créé son exposition "Monumenta", qui est une véritable marque, au même titre que le musée du Louvre qui se vend aux Émirats Arabes Unis (il y a bien le "charity business", pourquoi n'y aurait-il pas aussi "the culture business" ? Il me semble que la 1ère exposition avait été consacré à Kieffer? Un artiste allemand contemporain ?

http://jlggb.net/blog/wp-content/uploads/2008/09/courbet_queue.jpg

Nous pénétrons dans ce temple moderne du 19ème, rénové à la fin du 20éme, dont je ne connais pas les usages, tant est récente ma conversion à cette nouvelle religion qu'est l'art contemporain que même Pinault, simple commerçant aime. Non, il n'y a pas à se laver les mains dans le bénitier ; je ne chopperai pas la grippe H1N1, même non vacciné ; ni à se laver les pieds dans un pédiluves sacrés ( Vive la République ! Tout cela n'est pas exigé).
Mais j'avais lu qu'il fallait se couvrir pour échapper au froid d'un lieu non chauffé, pour fragiliser le spectateur ; non pour faire des économies de CO2 dans l'atmosphère. Le redoux a fait que nous nous sommes pas sentis envahis par un froid intense, mais nous avons été submergé par un bruit de cœur qui bat, couvert par le ronronnement d'un moteur qui ne donne pas au visiteur envie de rester trop longtemps, tant il met mal à l'aise.
On vient de rentrer, je viens de me lever pour une nouvelle journée d'écriture, (merci, j'ai dormi profondément jusqu'à 5 heures) je ne vais pas interrompre mon récit commencé hier. Vais-je le faire directement dans mon éditeur de texte ou vais-je passer par l'écriture manuscrite qui me pèse beaucoup alors que j'ai du mal à me relire. finalement, je passerai par l'écriture manuscrite en faisant un effort pour écrire du mieux que je peux afin de pouvoir me relire. Et puis faire des préliminaires, cela permettra de revenir sur qui a été écrit avant pour en enlever(si j'ai été trop redondant) ou pour en rajouter (si j'ai été encore trop elliptique) ou même pour se corriger (si j'ai pu froisser ceux qui se reconnaitrais à l'insu de leur plein gré"). Ces phrases sur la spontanéité de mon écriture, par exemple, je les ai écrites directement. Bref recopions ou plutôt enrichissons.
Notre regard fut tout de suite accaparé par cette grue automatique qui reproduisait toujours le même manège. Un filin, ou un petit câble, si  vous préférez, montait et descendait régulièrement avec attachées à son bout de lourdes mâchoires qui se refermaient dès qu'elles atteignaient un amoncellement coniques de vêtements fripés, qu'elles enserraient pour les relâcher ensuite lorsque la grue ne pouvait pas remonter plus haut, sans casser la verrière qui avait été consolidée à grand frais. Ainsi ses prises s'envolaient une fois libérées, et retombaient légèrement sur ce même tas informe où ils avaient été capturées telles des âmes qui planaient une fois détachées des corps qui les emprisonnaient. Nous admirions ce ballet mécanique de tous les endroits, loin ou au pied du tas, sur des escaliers majestueux qui nous faisaient dominer cette scène incongrue et démoniaque.

Du haut de notre promontoire, nous aperçûmes deux amies de Vernon (pour ceux qui ne connaissent pas, et ceux sont les plus nombreux à lire ce blog, cette bourgade de 25 000 habitants est la porte-est,située entre Paris et Rouen, en bordure de Seine) qui avaient été aussi ciblées par ce plan de communication, décidément bien fait. Le bruit m'empêcha d'échanger, au delà de "quelle surprise ! Vous ici ; alors, vous aimez ?" avec elles. Peut-être cette rencontre impromptue me surprenait-elle en pleine émotion soulevée par cette vision inhabituelle qui exigeait la discrétion..?
Je poursuivis donc ma route, seul et téméraire,dans cette installation quand un vieux monsieur(guère plus âgé que moi m'aborda dans un grommellement complice : "vous y comprenez quelque chose à ce machin de chiffonnier qui ne veut rien dire. Où sont les œuvres d'art ?" Alors moi qui parle peu, parce que mal, je me suis surpris à répondre à cet inconnu, alors que sa question ne me surprenais pas, comme si j'étais l'auteur de cette installation. Après l'émotion spirituelle, cet inconnu m'obligeais à une réflexion rationnelle.
Alors, je lui déversai ma logique entretenu par de nombreuse lecture sur le sujet,me donnant bonne conscience et la caution du véritable auteur, interviewé maintes fois et qui savait exprimer avec des mots et des livres ce qu'il avait voulu signifier dans son œuvre plastique, lui dont les parents sont revenus vivants d'un camp d'extermination de juifs. Je lui assène, après lui avoir rappelé la signification de la Shoah et tout le discours sur les vêtements :
"Il y a deux parties dans cette exposition , l'une horizontale (représentée par ce cimetière de vêtements vidés de leur corps entre lesquels on peut circuler en suivant les poteaux verticaux qui sont autant d'indications délimitant les différentes parcelles.), et l'autre est verticale ( représenté par ce tas de vêtements indifférenciés, grégaires qui est animé où souffle la vie et vers lequel les spectateurs se dirigent spontanément, ignorant souvent l'autre partie.).

Christian Boltanski : mort(s) pour mémoire

La grue est une sorte de dieu qui choisit de faire mourir les vivants au hasard et autour de ce tas de vivants qui s'agglutinent en foule compacte, pour se protéger mutuellement, sont allongés des corps morts et légers dans un vaste cimetière ordonné."
Devant cette logique digne d'un dieu qui a l'air d'avoir tout compris (en réalité, c'est plus une provocation qui n'appelle pas la discussion), mon interlocuteur  contrit s'excuse : "je ne suis qu'un technicien qui voit peu d'exposition,un retraité. J'ai appris que le Grand Palais avait été rénové, alors je ne voulais voir que le résultat."" Mais j'ai bien fait de vous arrêter pour vous posez cette question. Je ne le regrette pas  parce que , maintenant, je vais pouvoir regarder l'exposition autrement alors que je voyais pas comment m'y intéresser."
Moi, l'homme du marketing malgré moi, qui aime simplement la cohérence et l' honnêteté intellectuelle, Je me dis que bien fait, sont mieux que ceux qui sont bâcler ; qu'ils ont plus de critiques dans les journaux qui peuvent nous aider à voir. J'ai tant vu de choses sans faire l'effort de comprendre. Puis, j'ai regagné, seul ma déambulation dans l'autre partie, puis j'ai rejoint mes co-visiteuses.

 

IN*Pologne, intérieur camp dAuschwitz 1, gros plan sur tas de chaussures de déportés (1606-25267 / 463386 © Photononstop)

Pologne, intérieur camp d'Auschwitz 1,
gros plan sur tas de chaussures de déportés

 

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