Ruralité et culture BIO
La culture BIO retentit comme une remise en cause de l'agriculture traditionnelle, dite aussi agriculture conventionnelle, considérée par beaucoup comme une empoisonneuse destructrice de la nature. Des évènements récents illustrent ce constat. Nous ne relaterons que celui de la production intensive de porcs en Bretagne dont le lisier en abondance permet aux algues vertes de proliférer. Celles-ci en se décomposant émettent un gaz toxique qui a tué récemment un cavalier (presque) et son cheval, comme le relate la presse :
"Mardi, un cheval est mort "empoisonné" après s'être enlisé
dans une zone mouvante proche de la plage de Saint-Michel-en-Grève,
près de Lannion (Côtes d'Armor), fortement touchée par les algues vertes.
Son cavalier qui se trouvait à côté de lui a été sauvé de justesse
après avoir perdu connaissance, selon l'avocat de ce dernier Me Vincent
Le Luyer. Le cavalier, Vincent Petit, vétérinaire de formation, qui
s'était enlisé lui aussi avant de s'évanouir, n'eut la vie sauve que
grâce à la présence sur les lieux d'un tractopelle chargé de ramasser
les algues vertes, dont le conducteur avait assisté à la scène et a pu l'extraire de la vase".
Sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, envahie par les algues vertes
Algues vertes, cela sonne comme un produit BIO, mais attention danger !
Une plage iodée, un animal, des algues bienfaisantes ; quoi de plus naturel en somme ?
Alors pourquoi cet accident et son cortège de questions. Pouvait-il être éviter ? Qui est responsable du crime ? N'y-a-t-il pas surproduction de porc ?
Au moment où la CE ne veut plus encourager l'agriculture conventionnelle à coup de subventions de la PAC qui donne maintenant des primes à l'abattage des vaches laitières pour ne plus avoir à stocker des montagnes de beurre (et puis, il y a l'élargissement de la CE à financer, à budget égal).
Alors l'agriculture conventionnelle, à l'époque du Grenelle de l'environnement, qui a modifié les comportements des français, est remise en cause, pas seulement par les écologistes ou ceux qui les soutiennent (comme José Bové, l'éleveur de chèvres du Larzac) mais aussi par les tenants d'une agriculture "raisonnée", prônée par des agriculteurs qui ont compris que la destruction de la planète, au nom du rendement qui seul permettrait de nourrir une population mondiale, de plus an plus nombreuse et affamée, qui a vu ses cultures vivrières concurrencées(également concurrencées par d'autres cultures telles celles des fleurs coupées à destination des pays développés, des bio-carburants) pour maintenir le niveau de vie de la population agricole des pays développés qui, certes diminue, mais qui reste influente (les hommes politiques français se succèdent pour apparaître au rituel salon de l'agriculture, comme les meilleurs défenseurs d'une classe qui, malgré son faible poids dans la population, a gardé une influence politique intacte dans les plus de 30 000 communes issues de la Révolution Française, comme si le l'accord tacite passé entre les républicains et les paysans pour éviter la restauration royaliste, perdurait.
Groupe de travail n° 3
"L’environnement agit quotidiennement sur notre santé par le biais du milieu qui nous entoure : eau, air ou sol L’espérance de vie des urbains est plus longue que celle des ruraux, mais en même temps, l’urbanisation et la multiplication des substances, souvent d’origine chimique et disséminées dans le milieu, comportent des nouveaux risques. Pesticides, oxydes d’azote, particules fines déclenchent des dysfonctionnements du système respiratoire, des cancers, des allergies ou des mortalités prématurées. L’environnement devient un enjeu de santé publique, d’où l’apparition d’un nouveau concept : la santé environnementale, au service duquel se met Le nouveau Plan National Santé ."
L'agriculture bio, qui représente peu dans l'agriculture française comparée à d'autres pays européens qui se sont diversifiés plus tôt, commence à décoller, peut-être au moment où les campagnes appartiennent aussi aux gens de la ville ( la rurbanisation est maintenant une réalité
Cette agriculture raisonnée n'est-elle l'avant garde d'une agriculture conventionnelle qui éliminerait ses excès et serait un moyen terme avec l'agriculture biologique qui surfe sur la vague de la durabilité des produits. Cette agriculture passe par la connaissance des terroirs, la meilleure rotation et une association des cultures qui valorise la diversité et la rusticité des produits qui combattraient mieux les insectes nuisibles. Ces produits rustiques sont aujourd'hui peu commercialisés et gênent les entreprises dont la seule motivation est le profit.
L'environnement devient une préoccupation partagée, conscient de l'épuisement des sols et des ressources, en général dont les phosphates qui seraient épuisés dans les cent ans à venir.
En effet, les produits bio ont l'air de s'imposer aujourd'hui alors que jusqu'ici, ils avaient une connotation plutôt négative ; Ils étaient assimilés aux produits diététiques distribués dans des boutiques pas chauffées tenues par de vieilles personnes acariâtres, ils ressemblaient à des légumes rachitiques, moins prolifiques vendus par des soixante- huitards qui avaient raté leur retour à la nature.
Ils étaient mangés par des bobos illuminés qui se nourrissent aussi de plantes.
Après guerre, guerre pendant laquelle on avait eu faim et où on avait même mangé des rutabagas ou des
topinambour (Le topinambour fait partie des légumes modérément
caloriques (31 kcal/100 g). Rassasiant, il peut se substituer
avantageusement à un plat de pommes de terre (85 kcal/100 g)
pour tous ceux qui surveillent leur ligne), n'empêche que c'est bons les rutabagas, ça a le goût
d'artichauts, après guerre disais-je, il a fallu rattraper notre retard, augmenter nos rendements (en mettant des engrais, des fongicides, des pesticides (les
personnes les plus fréquemment victimes d’intoxications aiguës par les
pesticides sont bien sûr les agriculteurs, qui manipulent et appliquent
ces pesticides sur leurs cultures) , des herbicides, bref pas mal de saloperies en ides qui ont raviné les sols) pour nourrir tout le monde et même plus pendant qu'on y était, sans être trop regardant sur la qualité de qu'on produisait, il y avait des gens pour acheter et des pays où exporter. Maintenant, le consommateur négocie, il veut du naturel, des produits de saison et de qualité qui n'abime pas sa santé.
Mais aujourd'hui on sait que la nourriture peut être nuisible pour la santé et les agriculteurs des pays développés ont des prix trop élevés sur les marchés mondiaux, marchés qu'ils défendent en votant pour les libéraux.
Il faut manger quand on a faim et pas pour le plaisir, 5 légumes ou fruits par jours martèle la campagne "Mangez, bougez", pas de laitages disent d'autres pour kutter contre le cancer.
Ce n'est pas nouveau me rétorquerez-vous, il n'y a qu'à prendre les champignons que l'on ramassent dans nos belles forêts, certains sont d'excellents comestibles, d'autres sont de véritable poisons. Il y en a des bons, d'autres sont mauvais. Pour la nourriture c'est pareil.
L'homme, comme blanche-neige a croqué dans la pomme (n'est-ce pas professeur Bellepomme ?) et il attrape le cancer ou d'autres maladies mortelles.
D'ailleurs, c'est très facile d'acheter des produits bio, pas besoin d'aller sur les marchés comme avant, la grande distribution s'y est mise, c'est dire comme elle y croit comme elle croit aussi dans les produits "discount", non on ne dit pas low cost, qui se vendaient bien ailleurs. Maintenant les grands groupes n'hésitent plus à avoir des rayons entiers bios ou éthiques (pas comme étiquetés, mais équitables, c'est à dire qui rémunèrent correctement les producteurs, pas comme nos producteurs de lait que l'Europe ne subventionne plus . Maintenant, l'Europe donne des primes pur que nos agriculteurs abattent leur vaches même lorsqu'elles ne sont pas folles. Les écolos les accusent de polluer l'atmosphère. Il paraît que, en pétant elles réchauffent la couche d'ozone). Il y a aussi des vaches bios. C'est un véritable dilemme.
Donc, on se résume :
- le bio c'est bon, c'est facile mais ça coûte encore un peu cher. Cette niche n'est-elle pas une aubaine qui permet de fixer des prix élevés. Ces produits ne sont-ils pas achetés par des acheteurs peu touchés par la crise économique actuelle ? Ainsi cohabitent une alimentation qui rend obèses les pauvres et une alimentation saine qui proviendrait de la consommation croissante des produits bio.
L'obsession du poids
- Où puis-je en trouver si tu dis que c'est bon pour ma santé.
Les réseaux de distribution Bio dans le prochain article et plein d'autres choses